Talent, maîtrise, processus pratique, pratique stratégique, performance maximale, théorie de l'intelligence générale, Arnold Schwarzenegger
Si l'on considère l'"expertise", c'est-à-dire le savoir-faire, comme un potentiel général, à l'instar de l'intelligence générale, on pourrait penser qu'une telle expertise est une faculté qui nous permet de surmonter des situations de défi en général. La recherche nous montre cependant que même les talents les plus remarquables n'atteignent généralement leur maîtrise que dans leur domaine spécifique. Même dans des domaines relativement proches, il semble très difficile de transférer des niveaux de performance élitistes.
[...] L'entraînement avec des poids en est une illustration. Les muscles ne se développent durablement que s'ils sont constamment sortis de leur zone de confort et doivent donc s'adapter en permanence. Les performeurs d'élite s'imposent constamment un maximum d'entraînement et d'exercice, tant en termes de durée que d'intensité, afin de rendre possibles les adaptations souhaitées de leur propre système biologique. Ce faisant, ils semblent naviguer avec succès entre l'utilisation maximale et la surcharge ou la blessure. Pour atteindre une performance maximale, il est essentiel que des modifications spécifiques permanentes de l'entraînement améliorent continuellement la performance. [...]
[...] Tout est une question de hasard ? Lorsqu'on entend Schwarzenegger lui-même à ce sujet, un autre point de vue s'impose. Il souligne que tout ce qu'il a fait, il l'a fait avec la même intensité et que le domaine dans lequel il voulait réussir n'est pas si déterminant. Ce qui compte, c'est d'avoir la bonne stratégie et une vision claire. Schwarzenegger considérait la visualisation des objectifs comme l'une de ses compétences les plus essentielles, et c'est une compétence que les personnes ayant connu des succès extraordinaires ne cessent d'invoquer. [...]
[...] Ils préservent en outre le pratiquant du doute de soi et des fréquentes fluctuations de direction. Quoi qu'il en soit, les réussites exceptionnelles ne peuvent pas être attribuées uniquement à un engagement quantitatif. Au contraire, des changements qualitatifs considérables se produisent pendant les phases d'exercice excessif sur de longues périodes. Cela s'explique aussi par le fait qu'il s'agit généralement de phases de la vie qui sont importantes du point de vue de la psychologie du développement, comme l'enfance, la puberté et le début de l'âge adulte. [...]
[...] Paganini est l'incarnation de la virtuosité. C'est le violoniste du diable, dont on dit qu'il ne s'est jamais exercé, ou du moins que personne ne semble l'avoir jamais entendu le faire. Il est vrai qu'il vit totalement reclus loin des scènes de concert et qu'il n'a guère d'amis. Il est donc plus probable qu'il ait caché le secret de sa virtuosité que de n'avoir jamais pratiqué. Il suffit d'observer son enfance pour comprendre que rien d'autre n'a pu l'empêcher de s'exercer. [...]
[...] Mais les discontinuités peuvent également être attribuées à des changements stratégiques. Les talents sur la voie de l'excellence semblent ainsi avoir la capacité à la fois de supporter une automatisation rigide sur de longues périodes et de revoir constamment la voie empruntée en se réorientant stratégiquement. Cela pourrait également expliquer le conflit d'objectifs entre la pratique répétitive et l'orientation stratégique vers un objectif : En effet, comment l'apprentissage de la nouveauté peut-il résulter de la répétition constante de ce qui est connu ? [...]
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