L'évolution de l’organisation et du temps de travail

Résumé du document

La restauration d'un meilleur taux de profit est une volonté qui a conduit un certain nombre d'entreprises dès la fin des années 70 à imposer plusieurs orientations :
- Miser sur l'innovation technologie et l'allongement du temps machine (les installations tournantes 7 jours sur 7).
- La fermeture des sites jugés pas assez rentables.
- L'augmentation du degré d'exploitation du travail en allongeant la journée de travail et ou en procédant à une intensification du travail sans augmenter les salaires.
- La réduction de la part des salaires dans la valeur ajoutée (70 rémunérant le travail et 30 le capital dans les années 1980 vers 60 pour le travail et 40 pour le capital aujourd'hui). Le chômage tend à réduire le montant à partir duquel on accepte l'embauche.

Extraits

[...] o Dubar a défini des formes identitaires qui mettent en évidence deux dimensions structurant les manières de se définir dans le champ professionnel : La dimension biographique, qui conduit Dubar à parler d'identité sociale, plutôt que d'identité au travail, renvoie à la formation initiale, à l'origine sociale, et met en jeu continuité et ruptures dans les parcours professionnels (identité pour soi). La dimension relationnelle qui renvoie à la reconnaissance des compétences revendiquées (c'est l'identité pour autrui). Le sens du travail Travail* : gagne-pain, lien social, lieu de création de l'identité, reconnaissance, utilité sociale : des dimensions complémentaires à retenir pour comprendre ce qu'est le travail. Il reste à voir quel sens le sujet donne à son travail. [...]

[...] Subissant cette maltraitance sous toutes ces formes, des pans entiers du salariat actif connaissance une augmentation des maladies professionnelles, du mal-être et de la souffrance au travail. Quant aux chômeurs, ils ressentent un sentiment d'inutilité au monde. Ainsi, c'est une grande partie de la société qui se trouve confronté aux pénibilités du travail, à l'inquiétude quant à l'avenir, aux dures réalités de la précarité. II] Les principales modalités organisationnelles mise en œuvre. Il existe deux modalités : une réduction des effectifs par entreprises et une concentration accrue : les grands groupes absorbent massivement les PME les plus dynamiques, qui recherchent des soutiens puissants. [...]

[...] La montée des PME ne saurait masquer la concentration du pouvoir économique. Une troisième modalité est la mise en concurrence généralisée : les dirigeants des groupes mettent en concurrence leurs établissements, ceux des sites de production font de même au sein de leur entreprise Une quatrième modalité est la fluidité des effectifs : la gestion des ressources humaines est de plus en plus liée à la gestion financière. Il faut distinguer flexibilité interne et flexibilité externe. La nouvelle organisation du travail : l'autonomie contrôlée : Au début des années 70, l'organisation taylorienne était devenue un obstacle à la compétitivité qui demandait davantage de réactivité pour assurer la satisfaction immédiate du client. [...]

[...] Pour l'ergonome François Daniellou : l'intensification du travail, ce n'est pas seulement plus de la même chose, ce sont plus de contraintes à gérer simultanément Par-delà les formes concrètes prises par l'intensification du travail, les salariés sont généralement confrontés à une plus grande difficulté pour respirer pendant leur temps de travail et affirment ne pas pouvoir répondre correctement à plusieurs exigences simultanées (quantité, qualité, délai) qu'ils vivent comme contradictoires. D'où l'insatisfaction diffuse quant au travail réalisé. La flexibilité souvent imposée, rarement choisie. [...]

[...] Le sujet orient son action pour que celle-ci ait du sens et s'inscrive dans son histoire. Pour le sujet, le sens qu'il confère à son travail participe à la cohérence de son identité, voire préserve sa santé mentale. o C'est bien le sujet que le travail mobilise physiquement et psychiquement. Les organisations du travail font appel à la subjectivité des salariés et, quelle que soit leur position hiérarchique et fonctionnelle, ces derniers sont sommés d'être responsable, créatifs, autonomes, donc des sujets qui ne doivent pas se limiter à leur rôle prescrit. [...]