Depuis les vingt dernières années, on trouve dans la littérature plusieurs études portant sur l'ergonomie participative. À notre avis, cette situation découle d'au moins trois raisons. Il y a eu, d'une part, une évolution dans la société et dans les organisations favorisant la participation. D'autre part, à mesure que l'ergonomie faisait ses preuves, on réalisait que les experts étaient en trop petit nombre pour pallier les problèmes rencontrés en milieu de travail. Finalement, on réalisait avec l'expérience, que pour être implantées, les solutions devaient être convenables d'un point de vue technique mais également être compatibles avec la culture d'entreprise, d'où l'idée de développer les solutions avec la participation des acteurs de l'entreprise.
[...] Ces derniers, composés de travailleurs volontaires et de leur supérieur immédiat, ne se sont pas limités à traiter uniquement des problèmes de qualité, mais aussi des problèmes de sécurité. Par la suite, l'application aux États-Unis des cercles de qualité s'est trouvée associée au management participatif. Le cercle de qualité devenait un moyen d'améliorer la satisfaction des employés. La participation des travailleurs par la constitution de petits groupes dans le courant des facteurs humains a été favorisée à la fois par le développement de l'automatisation et l'émergence des troubles musculo- squelettiques (TMS). [...]
[...] Laville A L'ergonomie. (Paris: PUF). Guérin F., Laville A., Daniellou F., Duraffourg J., Kerguelen A Comprendre le travail pour le transformer: la pratique de l'ergonomie. 2ème édition, (Montrouge: ANACT). [...]
[...] Elle consiste dans ce cas à rassembler dans un même groupe des travailleurs et des concepteurs. En effet, l'objectif n'est pas uniquement de résoudre des problèmes mais de permettre au concepteur d'avoir une compréhension plus adéquate de l'activité des travailleurs, et si possible d'intégrer dans les méthodes de conception un questionnement concernant l'activité des travailleurs et l'identification des risques. Cette démarche de participation a été développée principalement en ergonomie de conception dans la conduite de projets industriels par Daniellou (1987). Elle a été appliquée plus récemment à la prévention des TMS (Baradat, 1999). [...]
[...] La participation dans le courant de l'ergonomie de l'activité s'impose davantage comme une nécessité théorique et méthodologique basée sur l'écart existant entre le travail prescrit et le travail effectivement réalisé (Leplat,1981; Leplat et Hoc, 1983; Daniellou, Laville et Teiger, 1983). Cet écart est particulièrement attribuable aux différences entre les représentations qu'ont les concepteurs du travail et celles des travailleurs. Ces différences de représentations concernent les objectifs mêmes du travail, tels que l'importance moins grande accordée aux objectifs de santé et sécurité relativement aux objectifs de production. [...]
[...] Notre propos n'est pas de définir ces facteurs mais simplement de discuter de leur place au sein de la démarche participative. Pour les besoins de la discussion, nous retiendrons la définition de Kuorinka et Forcier (1995) selon laquelle les facteurs psychosociaux liés au travail sont les perceptions subjectives que le travailleur a des facteurs organisationnels qui, eux, sont les aspects objectifs de la façon dont le travail est organisé, supervisé et effectué. Selon les auteurs, on retrouve dans cette famille la perception de différents facteurs, notamment : les contraintes de temps, une charge de travail élevée, le mode de rémunération, un travail monotone ou à contenu pauvre, les horaires de travail, le fait d'avoir peu de contrôle ou d'autonomie, tout ce qui touche au support social dont les relations entre collègues et le type de supervision de même que l'insatisfaction des travailleurs. [...]
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