Depuis au moins deux décennies, l'accent est mis sur la bonne gouvernance comme facteur déterminant du développement économique et social au sens large, incluant non seulement la croissance économique, mais également le progrès social, voire même les droits de l'homme. Toutefois, le concept de bonne gouvernance n'est devenu véritablement opératoire et n'a été effectivement introduit dans les pays en développement que récemment, à la suite des premières évaluations des programmes d'ajustement structurel. Depuis, il est devenu un concept dominant, voire incontournable de la gestion des affaires publiques.
Sur le plan théorique, un très grand accord se dessine pour reconnaître les effets bénéfiques de la bonne gouvernance sur les pays en développement.
Ainsi, il n'est plus contesté qu'elle constitue un facteur de maintien de la paix, de la stabilité sociale et de la sécurité ; qu'elle peut faire disparaître ou au moins atténuer les conflits internes qui fragilisent de nombreux pays et de faire renforcer la légitimité des Etats et leur autorité. En outre, et bien que cela se discute encore, on affirme de plus en plus le lien entre bonne gouvernance et développement, dans ce sens qu'une bonne gouvernance permettrait aux pays de se développer plus rapidement et de manière plus durable.
C'est sur le plan pratique que se présente une grande difficulté, à savoir : comment mettre en œuvre les programmes de bonne gouvernance dans les pays en développement.
Cette question pratique fait apparaître des divergences à l'intérieur du système politico-administratif entre les différents acteurs économiques, sociaux et politiques et externes vis à vis des partenaires étrangers et des institutions des Nations unis et les agences multilatérales d'aide au développement.
La prise en compte de ces divergences est importante dans la mesure où les critères de la bonne gouvernance sont devenus des préalables dans les négociations et les partenariats. On s'aperçoit que tout le monde ne donne pas le même sens, ni le même contenu au concept de bonne gouvernance ; et cette divergence de vues explique la divergence des objectifs et même des résultats qui sont différents selon le sens qu'on donne à ce concept ou l'idée qu'on s'en fait.
[...] Cette recomposition concernera aussi les relations inter-Etats qui, avec les mutations socio-économiques liées à la mondialisation, rendraient obsolète le modèle politique mais aussi économique de l'Etat-Nation. En effet comme le montre D. Bell(1988), l'Etat-nation devient trop petit pour les grands problèmes de la vie, et trop grand pour les petits problèmes Concrètement, la gouvernance économique signifie une plus grande efficacité des structures économiques, une efficience dans l'allocation des ressources, une responsabilité plus accrue des acteurs économiques vis à vis de la société (écologie, redistribution, externalités, emploi, formation ) La théorie économique s'est enrichie d'une nouvelle approche appelée économie institutionnelle» d'inspiration néo-keynesienne mais à forte composante néolibérale et dont l'originalité et la pertinence sont liées à l'intégration des facteurs institutionnels dans le raisonnement économique. [...]
[...] La principale variable dans la dynamique de croissance serait le libre-échange et l'insertion dans l'économie de marché mondiale ; autrement dit les pays peuvent tirer profit de la mondialisation de l'économie pour assurer leur propre croissance. Ce qui implique au plan des politiques de développement : suppressions des protections en matière commerciale, suppression des entraves à l'investissement direct étranger, accélération de la convertibilité des monnaies, le marché national n'est plus un marché pertinent pour la croissance économique quel que soit sa taille (au titre de la validation de ces recommandation, on compare la croissance des grands pays comme le Brésil, l'Inde, l'Indonésie et la Chine à celle des petits pays comme la Corée, Taiwan, Hongkong ou Singapour). [...]
[...] La nouvelle économie institutionnelle recherche le mode de gouvernance (la bonne gouvernance) économisant le plus sur les coûts de transaction pour résoudre un problème économique. Cette approche pose donc le problème du choix des modes de gestion des affaires publiques et des instruments de régulation des activités économiques en intégrant le critère coûts des institutions de gestion ou de régulation La mise en place des institutions de pilotage du système économique et par extension de tout le système socio-économique obéit aussi à un choix rationnel en terme de coût/efficacité. [...]
[...] Le développement économique a un nouveau paradigme et l'Etat-providence a montré ses limites. /HV OLPLWHV GH O¶(WDW SURSULpWDLUHHQWUHSUHQHXU La nécessité de faire face aux immenses problèmes du développement (pauvreté, inégalité, manque d'infrastructures) explique que la plupart des pays en développement aient suivi un modèle économique dans lequel l'Etat a joué le rôle principal, que se soit par les dépenses publiques, ou par une implication directe, ou par son influence sur l'organisation des différentes activités économiques. Le modèle de l'Etat développeur est né dans les années 50-60 pour donner un contenu concret aux théories économiques du développement, en particulier leur variante à destination des pays rentiers et dont la variable principale est l'allocation intersectorielle des ressources avec une priorité pour le développement industriel. [...]
[...] ) associé au système bureaucratique déficient et coûteux de production de services publics et de protection sociale ont entraîné la crise de l'Etat-providence et par suite la contestation de tout le système politico-administratif. Si l'Etat-providence a existé sous différentes formes, ses objectifs ont été les mêmes : à savoir la réalisation du bien-être social. Dans les pays développés d'économie libérale, la réponse à la crise de l'Etat- providence est à chercher dans les nouveaux modes des gestion des services qui s'inspirent des méthodes et techniques de management pratiquées dans le secteur privé. [...]
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