Au cours de ces dernières années, la gestion de la valeur est devenue un axe privilégié de la conduite des grandes entreprises. La création de la valeur actionnariale tend à s'imposer comme un indicateur standard de performances des grandes entreprises et une mesure universelle de la pertinence des décisions stratégiques.
En soi, le concept de création de valeur n'est pas nouveau dans la mesure où il s'agit de l'essence même du capitalisme. En effet, il n'existe pas d'actionnaire qui approuverait la gestion d'un dirigeant visant à détruire de la valeur.
La spécificité des méthodes de gestion par la valeur tient principalement au fait qu'elles intègrent le coût du capital, ce que ne font pas les mesures traditionnelles de performance, et généralisent la comparaison systématique des performances internes avec la valeur boursière de l'entreprise qui sert en l'espèce de benchmark externe.
A la différence de certains indicateurs traditionnels des performances (résultat net, résultat par action), les indicateurs de création de valeur seraient plus fortement corrélés avec les performances boursières. Leur mise en oeuvre comme mesure de performance et outil de pilotage interne poursuit plusieurs objectifs : faire le lien entre la valeur créée par l'entreprise et l'appréciation boursière, faire prendre conscience aux opérationnels que tous les capitaux employés ont un coût, étalonner les performances des unités, lier les rémunérations des dirigeants, voire du personnel à la création de richesse pour les actionnaires.
Parmi les nombreux modèles ou indicateurs de création de valeur diffusés par les cabinets de conseils et/ou utilisés par les entreprises, nous distinguerons le modèle fondateur dit de la droite ou courbe de valeur et les méthodes de calcul de la valeur actionnariale. Parmi ces dernières, nous présenterons les méthodes Total Shareholder Return (TSR) et Total Business Return (TBR), EVA (Economic Value Added) et MVA (Market Value Added), et enfin l'indicateur CFROI (Cash-Flow Return On Investment). Ces différentes méthodes de création de valeur utilisent une variable commune, le coût du capital, dont le rôle est essentiel dans ces méthodes (...)
[...] Le taux de rendement historique : il s'agit du taux de rendement obtenu par un investisseur qui est supposé avoir acheté les actions dans le passé, les avoir conservées jusqu'à présent et les avoir, à cette date, vendues au prix du marché. Le modèle de croissance des dividendes : dans ce modèle, le coût des capitaux propres est égal au dividende rapporté au prix de l'action majoré du taux de croissance prévisionnel du dividende soit (Dt/Pt) + g. Cette méthode peut être utile lorsque le dividende est relativement certain. [...]
[...] L'EVA est une mesure de la performance interne de l'entreprise. Elle est égale à la différence entre le résultat d'exploitation après impôts et la rémunération des capitaux engagés dans l'exploitation au CMPC. La formule de l'EVA peut s'écrire comme suit : EVA = RNE x CE x k Avec : RNE = résultat net d'exploitation retraité T = taux d'imposition CE = capitaux engagés k = CMPC Le résultat net d'exploitation retraité est le résultat économique tiré de l'exploitation après amortissements. [...]
[...] Ce ratio VM/FP (VM pour valeur de marché et FP pour valeur comptable des fonds propres) apprécie la création ou la destruction de valeur à travers la confrontation de deux variables. La valeur de marché est représentée par la capitalisation boursière si la société est cotée ou par la valeur actualisée du flux de trésorerie disponible ou des dividendes si la société n'est pas cotée. Dans ce cas, le taux d'actualisation à retenir est le coût du capital Les fonds propres sont éventuellement ajustés des dépenses ou actifs immatériels, notamment la recherche-développement ou les dépenses publicitaires afin d'obtenir une valeur comptable plus économique. [...]
[...] Ainsi, les fonds propres réajustés incluent la valeur comptable des fonds propres, des quasi-fonds propres, des intérêts minoritaires, la contrepartie des frais de recherche et développement capitalisés, les impôts différés, les provisions pour risques et pour retraites, l'amortissement cumulé des survaleurs. Le coût du capital est égal à la moyenne du coût des fonds propres et du coût après impôts des dettes financières pondérés selon leur proportion dans la structure des capitaux employés. Comme dans le MEDAF, le coût des fonds propres est estimé par la somme d'un taux sans risque et d'une prime de risque propre à l'entreprise. L'EVA correspond à un superprofit, c'est-à-dire à l'enrichissement des actionnaires au-delà de la rémunération qu'ils ont exigée. [...]
[...] Ces différentes méthodes de création de valeur utilisent une variable commune, le coût du capital, dont le rôle est essentiel dans ces méthodes. Une donnée essentielle : le coût du capital Définition Le coût du capital est le coût moyen pondéré des ressources mises à la disposition de l'entreprise par les actionnaires et prêteurs. Du point de vue de ces derniers, le coût du capital est un coût d'opportunité traduisant un manque à gagner résultant de leurs choix d'allocations de ressources. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture