Les définitions données au management sont pléthoriques. Pour Peter Drucker, l'un des plus célèbres théoriciens américains du management, il s'agit de « l'organe déterminant de toutes les institutions modernes, l'organe qui fait d'une masse une organisation, et transforme en performance l'effort humain ». La gestion des hommes est donc centrale au management. Une des approches les plus intéressantes pour éclairer les pratiques managériales d'aujourd'hui consiste à faire appels à des textes historiques, qui peuvent se révéler éminemment actuels.
Dans ce développement, nous allons nous intéresser à deux grands classiques, qui distillent des concepts étonnamment modernes : "L'art de la guerre" de Sun-Tzu et "La règle de St Benoît", rédigée par Saint Benoît de Nursie. Sun-Tzu, général chinois du Ve siècle av. J.-C., est l'auteur présumé du plus vieil ouvrage connu de stratégie militaire, qui s'est imposé comme une référence et aurait vraisemblablement inspiré Mao Zedung et Joseph Staline.
En quoi ces deux ouvrages, vieux de plusieurs siècles, peuvent-ils influencer le management dans le monde de l'entreprise d'aujourd'hui ?
[...] Connaître ses collaborateurs Rendre hommage et reconnaître les bonnes initiatives de chacun de ses soldats est l'unique façon de les faire adhérer à un projet commun. Un bon manager se doit de très bien connaître ses collaborateurs. Il doit connaître leur histoire et faire en sorte qu'ils se sentent tous essentiels au sein du groupe. Il doit prendre en compte les caractères et les compétences de chacun, comme l'explique St Benoît pour l'abbé, qui doit se plier aux caractères multiples et s'adapter à tous selon les dispositions et l'intelligence de chacun Sun-Tzu insiste lui aussi sur cet aspect dans le chapitre IX de l'Art de la Guerre : En un mot, la conduite des troupes demande des attentions continuelles de la part d'un général. [...]
[...] Les règles et les conseils prodigués par les deux auteurs se révèlent riches en enseignements et peuvent toujours inspirer les managers d'aujourd'hui. Pour conclure, on peut citer Jean-François Phelizon, l'auteur de Relire l'art de la guerre de Sun Tzu et directeur général adjoint de Saint-Gobain, selon qui : Le bon sens est la chose du monde la moins partagée, et ce qui est l'évidence même n'est pas forcément appliqué. La sagesse est éternelle et les relations humaines sont toujours les mêmes, alors que la technique évolue. [...]
[...] En creux, il ouvre une question importante en management : un manager doit-il maîtriser les savoir- faire des collaborateurs qu'il dirige ? En d'autres termes est-il préférable qu'il soit issu de la base et qu'il ait lui-même déjà eu à effectuer ce qu'il demande à ses collaborateurs ? Ainsi, il apparaît que L'art de la Guerre et La Règle de St Benoît, même s'ils sont vieux de plusieurs siècles, sont des textes éminemment actuels qui peuvent apporter un éclairage original au management moderne. [...]
[...] L'abbé ne fermera pas non plus les yeux sur les fautes de ceux qui se conduisent mal. Dès que ces fautes commencent à paraître, il les arrache avec leurs racines, pendant que c'est encore possible St Benoît dédie en outre la totalité des règles 23 et 24 à la mise à l'écart des frères de la communauté à cause des fautes. Si dans le management moderne, il n'existe plus de punition à proprement parler (les collaborateurs ne sont pas frappés), le manager a à sa disposition un ensemble d'outils pour sanctionner (avertissement, blâme, licenciement ) et pour récompenser (primes, responsabilités plus grandes Adaptabilité réactivité Enfin, pour résoudre efficacement les problèmes rencontrés et prendre rapidement en compte les circonstances et les évolutions, flexibilité, adaptabilité et réactivité sont des mots d'ordre pour un manager aujourd'hui. [...]
[...] De même, dans l'Art de la Guerre, il est expliqué que le but premier d'un général est de gagner la guerre, de façon intelligente. Savoir s'entourer Pour pouvoir remplir ses objectifs, il est essentiel qu'un manager sache s'entourer, comme nous l'avons vu tout au long de notre cours. Ce concept clé en management est très clairement mis en évidence dans les deux ouvrages. Ainsi, la règle 65 de St Benoît montre à quel point il est important de choisir un bon second et explique que pour garder la paix et l'amour, l'abbé doit organiser lui-même son monastère comme il le juge bon Dans la règle 64, St Benoît montre également que l'abbé sait faire confiance aux frères. [...]
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