Le processus est un concept à la mode dans le champ managérial, dans ce cadre, il est important de revoir ce concept pour en préciser les contours mais également pour en déterminer les limites.
[...] Enfin, l'auteur s'attache à l'emploi du concept de processus pour développer une nouvelle logique de pilotage. Cette logique s'attache notamment à évaluer la relation entre processus et ressources mais aussi les normes d'animation et d'intégration au sein de ce processus. Il aborde ensuite les problématiques théoriques et pratiques de ce concept et notamment les problèmes de langages mais aussi la définition d'espaces de communication intégrés et d'outils permettant cette communication. Sur ce point, il est intéressant de constater que l'analyse de processus réalisée par l'auteur trouve sa principale limitation dans le phénomène de différenciation naturel qui est constatable dans toute organisation et dont les modalités d'expression trouvent un écho tout particulier dans cette approche de la notion de processus. [...]
[...] C'est ici que la théorie de Lorino prend tout son sens. La capacité à attribuer une création de valeur entendue comme capacité de satisfaction des besoins du client à chaque processus permet de créer un échelon intermédiaire entre la responsabilité de chaque unité productive au sein de l'organisation et la satisfaction générale du client. Dès lors, la notion de processus permet d'établir une table de conversion notamment vis à vis de la chaîne de valeur et ainsi d'évaluer plus précisément l'apport de chaque unité dans la création de valeur, englobant, notamment l'intégralité des acteurs présents du fournisseur au client, quelle que soit l'éloignement de cet acteur ou de cette structure avec la consommation finale du bien et du service en fin de chaîne. [...]
[...] Ainsi, il est possible de trouver, dans une certaine mesure, une certaine complémentarité entre le travail de Lorino et les analyses portant sur l'intégration et la différenciation portées par Lawrence et Lorsch dans leur article « Differenciation and Integration in complex organisations ». Ces derniers avaient ainsi notamment identifié la temporalité des objectifs mais également l'existence de langages différents (ici entre les sous-unités de production dont le périmètre est sensiblement le même que celle des centres de responsabilité employés par Lorino) ou encore le niveau d'endogamie des sous-cultures comme critères de différenciation. Cette différenciation est finalement du même registre au sein de l'analyse de Lorino et pourrait s'appuyer sur les méthodes d'intégration proposées par ces deux auteurs. [...]
[...] Ainsi, ce besoin d'anticipation et d'évaluation peut en partie être compensé et satisfait par l'emploi de la notion de processus. Elle permet, en effet, de jeter un regard sur les activités à partir d'un résultat fourni, de la perspective du client ainsi que de la satisfaction de ses besoins. En effet, chaque acteur, bien que très en amont dans le processus, est confronté aux multiples variations qui peuvent être engendrées à chaque étape de production du bien ou du service. [...]
[...] Ce dispositif peut d'ailleurs être perturbé par des interventions extérieures notamment dans l'hypothèse de l'existence d'une interférence réglementaires dans le processus. La notion de processus est ensuite analysée sur plusieurs angles. Le processus y est ainsi évalué successivement comme outil de refonte et de reconfiguration de la chaîne de valeur mais également comme outil de modélisation ainsi que comme objet de pilotage. Ces trois interprétations permettent ainsi de saisir la plasticité de la notion mais également ses caractéristiques intrinsèques décrites plus tôt. [...]
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