« The Knowledge-Creating Company », Ikujiro Nonaka, Harvard Business Review, November-December 1991, pp. 96-104

Résumé du document

Cet article, inspiré du livre qui porte le même titre, fonde un nouveau paradigme qui a ouvert la voie à un grand nombre de recherches dans le domaine du Knowledge Management. Il introduit la notion d'entreprises créatrices de savoir définis comme « les entreprises qui créent constamment de nouveaux savoirs, les diffusent largement dans la structure et les intègrent rapidement dans de nouvelles technologies et de nouveaux produits ». L'apport principal de cet article est de mettre en lumière la distinction entre connaissances tacites et connaissances explicites (Plus tard Nonaka I. et Takeuchi H. écriront : « la pierre angulaire de notre épistémologie se trouve dans la distinction entre connaissances tacites et connaissances explicites », La connaissance créatrice. La dynamique de l'entreprise apprenante, De Boeck Université, 1997). La faiblesse des entreprises occidentale réside dans le fait que leurs dirigeants ont une vision trop réductrice de ce qu'est le savoir qu'ils assimilent aux données quantifiables (connaissances explicites). A l'aide d'exemples probants de grandes entreprises japonaises comme Honda, Matsushita, Canon et Sharp, Nonaka propose une nouvelle façon de penser le rôle et les responsabilités des dirigeants, la conception des structures et les pratiques professionnelles dans l'entreprise créatrice de savoir.

Extraits

[...] Simon a conduit progressivement à considérer l'entreprise comme une machine de traitement de l'information. Selon cette vision, seul le savoir formel et systémique est utile : des données dures quantifiables, des procédures codifiées, des principes universels. Et les mesures pour évaluer les connaissances sont également dures et quantifiables : efficacité accrue, coût réduit, meilleur retour sur investissement. Mais il y a une autre façon de considérer le savoir, qu'on retrouve couramment chez les entreprises japonaises les plus performantes telles que Honda, Matsushita, Canon, NEC, Sharp et Kao. [...]

[...] Il est le premier Xerox Distinguished Professor in Knowledge à la Haas School of Business de I'université de Californie (Berkeley). Résumé : Introduction. Dans un environnement où la seule certitude est l'incertitude, le seul avantage concurrentiel durable est le savoir. Les entreprises performantes sont celles qui créent constamment de nouveaux savoirs, les diffusent largement dans la structure et les intègrent rapidement dans de nouvelles technologies et de nouveaux produits, ce sont les entreprises créatrices de savoir. La véritable nature de ces entreprises et la manière de les gérer restent largement méconnues des dirigeants. [...]

[...] Un modèle est bien plus immédiatement compréhensible qu'une métaphore ou une analogie. Dans le modèle, les contradictions se résolvent et les concepts peuvent être transmis grâce à une logique cohérente et systématique. L'image de la sphère est un modèle qui mena directement au concept de la Honda City. Du chaos au concept : la gestion de l'entreprise créatrice de Savoir Quel modèle de gestion pour l'entreprise créatrice de savoir ? Comment traduire la vision de l'entreprise en technologies et produits innovants ? [...]

[...] Il le font en se posant des questions telles que : Qu'essayons-nous d'apprendre ? Que devons-nous savoir ? Vers où devrions-nous aller ? Qui sommes-nous ? Les dirigeants peuvent aussi donner du sens au travail des salariés en établissant des critères pour le savoir qu'ils créent constamment. Décider des projets qu'il faut soutenir et développer est une tâche éminemment stratégique. Le rôle des équipes est aussi primordial dans l'entreprise créatrice de savoir parce qu'elles offrent un cadre collectif où les individus peuvent échanger des idées et s'engager dans le dialogue constant dont dépend la réflexion constructive. [...]

[...] Il requière des dirigeants qu'ils soient aussi à l'aise avec les images, les symboles, les comparaisons et les métaphores qu'ils le sont avec les données chiffrées mesurant la part de marché, la productivité ou le retour sur investissement. Il requière aussi de leur part une approche de l'entreprise comme organisme vivant qui a un sens collectif de sont identité et de ses objectifs. La spirale du Savoir. La création d'un nouveau savoir commence toujours par l'individu. Un chercheur brillant a une idée géniale qui débouche sur un nouveau brevet. L'intuition d'un cadre moyen sur les tendances du marché devient le catalyseur d'un important concept de nouveau produit. [...]