Jean-Pierre Le Goff expose à travers ce chapitre extrait de son livre « Les illusions du Management » les difficultés auxquelles peut faire face le management. L'idée majeure est que les problèmes ne sont pas « d'ordre structurel » mais dûs au « maintien de cloisonnements et de « territoires » compartimentés à l'intérieur de l'entreprise. ». L'auteur fait état en premier lieu d'un contexte d'entreprise défavorable : la pression exercée par la menace du constante du chômage crée au sein des entreprises un climat de peur, associé à une exigence de résultat permanente. Par ailleurs, la notion de qualité est devenue omniprésente dans le vocabulaire managérial ce qui implique un devoir de réussite encore plus fort : « on demande un type d'implication, un niveau d'exigence en termes de compétences, de productivité et de qualité bien supérieur à celui qui a pu exister dans le passé ». De plus, d'autres exigences viennent s'ajouter à celle de la qualité : le coût et le délai, quoi doivent sans cesse être réduits, et cela par tous les moyens.
[...] Contexte et difficultés actuelles du management chap (p.69 à 85) - Extrait des Illusions du management de Jean-Pierre Le Goff (2000), éd. la découverte Présentation du texte Jean-Pierre Le Goff expose à travers ce chapitre extrait de son livre Les illusions du Management les difficultés auxquelles peut faire face le management. L'idée majeure est que les problèmes ne sont pas d'ordre structurel mais dû au maintien de cloisonnements et de territoires compartimentés à l'intérieur de l'entreprise. L'auteur fait état en premier lieu d'un contexte d'entreprise défavorable : la pression exercée par la menace constante du chômage crée au sein des entreprises un climat de peur, associé à une exigence de résultat permanente. [...]
[...] A cela s'ajoute une batterie de nouveaux outils censés aider à un meilleur management dans l'évaluation du personnel. Cependant, alors que ces outils sont perçus comme des sortes de remèdes miracles pour le changement ils se payent en réalité au prix d'une complète dénaturation des rapports humains dans le travail Il résulte alors un management qui a du mal à se distancer des conclusions obtenues par ces outils, et qui n'intègre pas les opinions et sentiments des agents victimes d'un réel problème de motivation. [...]
[...] Aujourd'hui, les objectifs sont tout autres : il faut réaliser un travail rapide, de meilleur rendement, pour satisfaire toujours plus les exigences du client. Jean-Pierre Le Goff dénonce ici une lacune de transfert de référentiel pour ces agents : Tant que l'individu n'a pas acquis ce transfert de référentiel, il ne trouve pas sa motivation Les agents sont contraints d'abandonner la fierté associée au travail bien fait (Jean- Pierre Le Goff cite d'ailleurs la notion de logique de l'honneur de Philippe d'Iribarne) : du geste technique au service rendu au client, le changement est important [ ] (C'est) un basculement qui n'a rien de naturel Pour Jean-Pierre Le Goff, le véritable problème réside dans le mode de communication, non pas que celle-ci soit inexistante, au contraire, elle est peut-être trop présente et mal réalisée : il parle de communication hermétique Alors que les managers vont assaillir les agents de réunions, de bilans, de mobilisation, d'évaluation, tout en utilisant un vocabulaire qui va leur paraître abscons : plans stratégiques / programmes d'actions prioritaires / référentiels de compétences ; ceux-ci vont développer une certaine méfiance : Pourquoi tout ce battage ? [...]
[...] Différentes questions sont abordées : celle de la diversité des cultures entre les membres du management et les agents de l'entreprise, la question de la pression liée au contexte du chômage et de l'obligation de résultat, et aussi, l'arrivée du concept de client-roi Certes, ce texte mériterait une mise à jour (il a été publié en 1996), notamment en ce qui concerne le contexte économique (la pression du chômage est-elle toujours aussi forte mais globalement, il pose un problème qui est toujours vrai : celui de la qualité du management comme réussite pour l'entreprise et pour tous les acteurs qui la composent. [...]
[...] Si dans les années 80, le management s'est développé sur les principes d'une religion avec ses prêtres, les managers, et ses rites, l'adoration de l'ordinateur il se trouve qu'aujourd'hui les managers n'ont plus réponse à tout, et que l'informatique ne résout pas tout, et notamment les problèmes d'ordre humain. Cette dernière dimension, longtemps occultée, pose aujourd'hui un véritable problème managérial. Il existe donc un véritable décalage entre le succès économique de l'entreprise et l'accomplissement personnel des agents. La culture du profit et du client roi reste à l'ordre du jour, aujourd'hui plus que jamais. [...]
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