Résistance et obéissance, voilà les deux vertus du citoyen. Par l'obéissance il assure l'ordre ; par la résistance il assure la liberté. Dès lors, l'ordre doit-il obligatoirement passer par l'obéissance, et la liberté n'est-elle garantie que par la résistance ? Il s'agit plus d'un schéma constatant la réalité historique que d'une recommandation absolue : car finalement, chaque terme de cette assertion prend une acception différente en fonction du point de vue – la subjectivité est omniprésente, même si l'être humain va globalement chercher ce qu'on appellera un ordre juste, ce qui nous mène du côté de la morale, elle aussi subjective. L'ordre du temps de l'Antiquité s'exprimait différemment que du temps du Moyen-Âge et des siècles qui se sont écoulés – jusqu'à nos sociétés contemporaines, qui décident d'une obéissance à un pouvoir censé être la souveraineté du peuple. Chaque représentation était pourtant perçue comme juste en fonction de l'endroit et de l'époque, mais aussi des personnes. C'est ici que prend forme la force de l'être humain : même s'il est capable d'une aliénation ou d'une soumission totale à travers une obéissance déresponsabilisant, la dynamique du groupe va automatiquement exclure, volontairement ou non, certains éléments. Et pour reprendre les paroles d'Alain, cette exclusion, phénomène pourtant naturel, va est être le garant d'une évolution possible face aux dérives de certains pouvoir – Montesquieu n'a-t-il pas affirmé que tout pouvoir porte à l'abus de pouvoir ? Dans ces circonstances, la résistance s'avère donc nécessaire, elle pose des limites parfois difficiles à percevoir.
[...] Il prend plaisir à diriger, il se sent reconnu, écouté, et doublement crédibilisé dans ce qu'il fait : d'une part à travers l'écoute des élèves, d'autre part à travers les félicitations de la directrice. Le challenge est d'autant plus intéressant pour lui que ses collègues ne le soutiennent pas et tendent même à le critiquer : il a quelque chose à leur prouver Un leader s'accomplit à travers l'écoute de son public, de son groupe Or, la situation initiale de ce dernier a son importance : c'est ce que l'individu est avant son adhésion au groupe qui décidera de son degré d'aliénation et ainsi ce qu'il peut trouver dans le groupe qu'il n'avait pas avant. [...]
[...] Les dictatures me fascinent : la capacité d'un groupe d'êtres humains à asservir tout un peuple est le témoin de notre potentiel, qui semble infini, et de notre passivité, voir aliénation par l'obéissance, qui semble autant infini. Cela nous ramène au statut d'animal car dépourvu de conscience, et c'est foncièrement inquiétant je pense notamment à l'expérience de Stanford par Philippe Zimbardo, qui a montré comment les comportements de personnes normales évoluaient dans le cadre d'une prison, en tant que gardien ou prisonnier. Ne sommes-nous finalement pas maîtres de ce que nous sommes ? [...]
[...] On voit ainsi clairement se mettre en place l'autocratie : tout d'abord, un chef de file qui s'impose avec ses règles et un profond respect ; ensuite, la disparition des codes pré établis et de son individualité au profit du groupe, la prise de conscience de la puissance que l'on a ensemble et de son ivresse, et la matérialisation du groupe via un uniforme ; puis la création d'un nom, d'un emblème, l'ouverture à ceux qui veulent rejoindre le groupe et la volonté expansionniste, se manifestant aussi par des actes de vandalisme marquant le territoire du groupe ; puis l'exclusion totale de ceux qui ne font pas parti du groupe ; et enfin l'aliénation totale au profit du groupe, liée à de la violence, un comportement plus animal où l'Homme est prêt à tout pour sa cause Mais afin de comprendre plus clairement ces réactions en chaîne, il est nécessaire d'étudier le profil psychologique de celui qui est à l'origine du mouvement : le professeur. Il s'agit d'un homme très charismatique, complexé par un sentiment d'infériorité vis-à-vis de ces collèges car il a moins de diplômes. Le regard de ces derniers l'importune, il est même complexé vis-à-vis de sa femme, enseignante elle aussi. Il est révolutionnaire intéressé par l'anarchie et passionné par ce qu'il fait. [...]
[...] Un contre-pouvoir est un pouvoir qui s'organise face à une autorité établie. Il peut être politique, économique, social Son objectif est de restreindre l'exercice du pouvoir en place, il vise à déplacer le pouvoir, pas réellement à s'y substituer. On pense notamment au célèbre Change the world without taking power5 de John Holloway, qui estime que la recherche de pouvoir est une impasse ne menant qu'à la substitution d'un pouvoir dominant par un autre. La délinquance peut être considérée comme un contre-pouvoir, dans la mesure où elle ne cherche pas à se substituer au pouvoir établi. [...]
[...] Le soir, les membres se réunissent et tagguent et collent des autocollants avec le signe de La Vague partout, allant même jusqu'à le dessiner en haut de l'Hôtel de Ville pour Tim. La Vague réunit par des actes concrets, il accomplit les individus dans la marche du groupe. Le jeudi, les non membres ne sont pas autorisés à rentrer dans l'école, et un conflit éclate entre les anarchistes et le groupe : pour mettre fin à la bagarre et menacer ses ennemis, Tim sort une arme qu'il présente comme un pistolet à gaz auprès de ses amis afin de les rassurer. [...]
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