Géographie des flux, troisième aéroport, transport
L'implantation d'un nouvel aéroport est liée au développement du trafic aérien qui est en fait soumis à des règles et conditions précises, parfaitement connues. A partir de celles-ci, suivant des arguments de bon sens, il devient possible de mener à bien une réflexion objective sur les développements possibles du transport aérien parisien, étroitement lié à l'organisation des moyens de transport aux échelles nationale et européenne et de bien cerner les raisons et les implications d'une décision qui peut engager l'avenir et la vocation d'une région, et, par la transformation physique que cela implique, faire table rase de son passé ; les environs de Roissy en témoignent. Il s'agit donc de bien savoir ce que l'on fait et pourquoi on le fait, ce qui nous amène à nous demander : Est-ce que construction d'un troisième aéroport est vraiment utile ?
[...] Le transport aérien, déjà en proie à une dure compétition et à de fortes contraintes, se met à dos les riverains, on ne peut que comprendre la grogne des habitants du Grand Bassin parisien lorsqu'on leur a demandé de coopérer à ce projet de nouvel aéroport, car on leur demandé non seulement d'accepter la dégradation ou même la perte de leur cadre de vie, mais encore de financer leurs nuisances futures. Le débat ouvert par le projet de troisième aéroport n'est pas clos, puisque la croissance du trafic à Roissy-CDG se poursuit en au-delà des prévisions. [...]
[...] Il s'agit donc de bien savoir ce que l'on fait et pourquoi on le fait, ce qui nous amène à nous demander : Est-ce que construction d'un troisième aéroport est vraiment utile ? Afin de répondre à cette problématique nous allons voir : -Dans un premier temps, nous allons analyser l'état actuel du trafic aérien des deux grands aéroports parisiens, ainsi que les raisons de la croissance des 20 dernières années à travers l'analyse des évolutions du nombre de passagers et du nombre de mouvements, entre Paris et les autres aéroports, au cours de la période clé 1986-2000, puis nous déterminerons les évolutions prévisibles du trafic aérien. [...]
[...] Mais sans qu'aucune analyse des implications d'un tel fonctionnement ne soit proposée. Puisque le nouvel aéroport doit avoir une vocation internationale, il doit être tourné vers les moyennes et longues distances. Il parait difficilement concevable de recréer avec ce nouvel aéroport un nouveau réseau de liaisons courtes, qui sont déjà largement développé dans les aéroports existants. Imaginons alors un passager y arrivant de New York (ou de toute autres villes desservies par l'intermédiaire de cet aéroport), et se rendant à Marseille, à Londres ou à Amsterdam : soit ce passager sera transféré sur un des anciens aéroports pour y prendre un second avion, soit il prendra directement le train pour sa destination finale: - dans le premier cas, il faut que le nouvel aéroport soit proche de Charles de Gaulle ou d'Orly (comme l'a toujours souhaité Air France), pour que le passager ne perde pas trop de temps dans sa correspondance. [...]
[...] L'augmentation du nombre de passagers est ensuite absorbée par un meilleur remplissage des avions. Le nombre de ces liaisons est également limité par les autorisations d'occupation de nouveaux créneaux horaires, qu'il faut obtenir des aéroports de Paris, mais également de l'aéroport de destination, dont les créneaux horaires disponibles peuvent être limités. L'augmentation brutale des mouvements enregistrée ces dernières années a concerné essentiellement les liaisons courtes. On peut y voir deux raisons. L'augmentation d'ensemble du trafic crée plus de liaisons courtes, puisque celles-ci sont à l'origine plus nombreuses. [...]
[...] Un report du trafic entre les aéroports parisien et de province pourrait être effectué. Le rééquilibrage CDG Orly De nombreux acteurs du transport aérien et responsables politiques ne sont pas résolus à admettre le rôle secondaire joué par l'aéroport d'Orly, d'autant plus qu'une meilleure répartition du trafic en faveur des long- courriers permettrait d'accueillir plus de passagers sans remettre en cause ni le plafond de mouvements, ni les protections environnementales spécifiques à cet aéroport. Le principal argument avancé est le déséquilibre, contraire à la défense de l'environnement, car : - une grosse part de la clientèle potentielle est plus proche de l'aéroport d'Orly, donc souffre d'un acheminement plus long en ralliant Roissy CDG ; - l'augmentation des camions transitant entre Roissy et le sud de Paris, l'absence de fret aérien à Orly signifie plus de transport fret par la route ; - le départ d'Orly raccourcirait de manière appréciable de nombreuses liaisons aériennes et diminuerait donc la consommation d'énergie. [...]
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