A la fin du XIXème siècle, les Etats-Unis et le Japon (ou les "latecomers" d'après l'expression de Gerschenkrön) connaissent un rattrapage économique spectaculaire vis-à-vis de la Grande-Bretagne et de la France grâce aux politiques volontaristes de ces Etats. En effet, les pouvoirs publics américains mais aussi japonais n'hésitent pas à investir d'énormes sommes d'argent dans la sphère productive ainsi que dans le système de transport. On assiste là à une croissance qui est favorisée par les dépenses publiques que l'Etat entreprend (...)
[...] Si les dépenses publiques entraînent un effet d'éviction alors cela est catastrophique pour la croissance car les entreprises ne peuvent plus financer leurs investissements en raison d'une hausse de taux d'intérêt provoquée par les besoins de financement de l'Etat. Ainsi, un Etat qui veut mener une politique de dépenses publiques en faveur de la croissance doit avoir des marges de manœuvre. C'est pour cela que Romano Prodi a pu qualifier le pacte de stabilité et de croissance de stupide car en limitant le déficit budgétaire à du PIB pour tous les pays membres de la zone euro, cela limite les marges de manœuvre des Etats. [...]
[...] Aujourd'hui, ses dépenses publiques sociales sont présentent dans la plupart des PDEM. Qu'il s'agisse d'aides aux chômeurs, aux retraités, aux familles ou encore d'aides financières en matière de soins médicaux, ces dépenses collectivisées sont importantes car elles préservent la cohérence de la sphère péri-productive. Or, la sphère péri-productive est souvent un élément d'attractivité pour un pays. C'est ce qui attire des entreprises, des IDE et donc qui peut potentiellement augmenter de manière significative la croissance économique d'un pays. Ainsi, la qualité de la sphère péri-productive qui est organisée par les dépenses publiques est un atout pour la croissance d'un pays. [...]
[...] En effet, toutes les dépenses publiques ne sont pas positives pour la croissance. Une dépense de fonctionnement de l'Etat financée par l'emprunt est perverse pour la croissance alors qu'une dépense publique destinée à la recherche fondamentale est positive à moyen-long terme pour la croissance. Au delà même du type de dépense publique, le montant des dépenses publiques peut avoir un effet positif ou négatif sur la croissance. Si l'Etat doit emprunter massivement pour financer ses dépenses publiques alors cela peut provoquer un effet d'éviction et donc avoir des conséquences négatives sur la croissance. [...]
[...] On l'a vu, de nombreux auteurs pensent que l'Etat peut grâce aux dépenses publiques améliorer la croissance. Cependant, le courant néolibéral qui apparaît au cours des années 1970 s'oppose vigoureusement à cette conception. Milton Friedman s'y oppose car il considère que les agents sont rationnels et qu'ils agissent en fonction d'anticipations adaptatives. Ainsi, si un gouvernement prévoit d'augmenter les dépenses publiques, les agents diminueront leur consommation en prévision des hausses de prélèvements fiscaux et cela aura un effet nul pour la croissance. [...]
[...] En effet, elle autorise le dépassement du seuil des lorsque les dépenses publiques sont destinées à la recherche fondamentale ainsi qu'à l'aide aux nouveaux secteurs notamment ceux des nouvelles technologies. Tout cela touche à la sphère productive. D'après Alain Villemeur qui a publié La main visible de l'Etat ou la croissance américaine c'est ce type de dépenses publiques et d'aides publiques qui a fait le succès des Etats-Unis. Il ne faut pas que l'Europe reste bloquée par des règles arbitraires. Outre les dépenses publiques qui touchent à la sphère productive, Dammette et Scheibling expliquent qu'il y a une sphère péri-productive. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture