Avec l'importance des ressources qui sont à sa disposition, l'État a, aujourd'hui, souvent la tentation d'agir directement sur certains domaines de l'activité économique. Mais c'est seulement au XXe siècle que l'utilisation systématique des composantes du budget a donné naissance à la politique budgétaire. Cette dernière est une politique économique qui consiste à utiliser le budget de l'État pour atteindre divers objectifs. Autrefois, le budget de État ne jouait aucun rôle économique, il servait seulement à procurer des ressources à État afin d'assurer le bon fonctionnement des administrations. C'est seulement à partir de la crise des années 30 que les autorités économiques ont commencé à considérer le budget, ses dépenses et ses recettes, comme un instrument de politique économique à part entière. Il convient toutefois de distinguer deux notions souvent amalgamées par l'opinion publique : déficit budgétaire et déficit public qui, lui, inclus, outre le premier, le déficit des collectivités locales et celui de la sécurité sociale.
Dès lors, dans quelle mesure le déficit budgétaire constitue-t-il un effet stimulant sur l'activité économique ?
Une première partie traitera, par conséquent, des vertus sur l'économie que soulève le déficit budgétaire, avec l'émancipation de la théorie keynésienne résultant de l'échec des conceptions classiques face à la crise de 1929 ; ce qui correspond à la période qui s'étend des années 30 aux chocs pétroliers des années 1973-1974 et 1979-1980. Une seconde partie s'arrêtera sur les limites de la vision de Keynes que les néoclassiques ont mises en lumière à la suite de ces chocs pétroliers même si ces derniers n'ont, que partiellement, occulté les écrits de Keynes ; période qui s'étale du début des années 80, avec un retour idéologique à l'orthodoxie libérale, à aujourd'hui.
[...] Bibliographie - Frédéric Teulon, Dictionnaire d'histoire, économie et finance, Puf, Paris, juillet 2004. - Philippe Darreau, Croissance et politique économique, De Boeck, Bruxelles, octobre 2002. - Xavier Greffe, Economie des politiques publiques, Dalloz, Paris, septembre 1997. [...]
[...] C'est seulement à partir de la crise des années 30 que les autorités économiques ont commencé à considérer le budget, ses dépenses et ses recettes, comme un instrument de politique économique à part entière. Il convient toutefois de distinguer deux notions souvent amalgamées par l'opinion publique : déficit budgétaire et déficit public qui, lui, inclus, outre le premier, le déficit des collectivités locales et celui de la sécurité sociale. Dès lors, dans quelle mesure le déficit budgétaire constitue-t-il un effet stimulant sur l'activité économique ? [...]
[...] Le mécanisme du multiplicateur peut même provoquer un retour automatique à l'équilibre budgétaire. Cet enchaînement économique, qui a reçu le nom de stabilisateur automatique est le suivant : une récession ou une baisse de l'activité provoquent de moindre recettes fiscales dans la mesure où les agents économiques ont moins de revenus et versent, par conséquent, moins d'impôts ; cette baisse des impôts soutient et stimule la demande des ménages et des entreprises, ce qui permet ensuite de rééquilibrer le budget car les recettes fiscales redeviennent alors plus importantes. [...]
[...] Plusieurs années de déficits budgétaires peuvent conduire à une accumulation de la dette publique (en cas de financement par l'emprunt). Un risque important apparaît alors, celui d'un effet boule de neige de la dette. Il s'agit du cercle vicieux suivant : une dette importante implique le versement d'intérêts considérables aux épargnants créanciers de l'État ; le poids de ces intérêts, qui sont une charge, c'est-à-dire une dépense du budget, aggrave le déficit et conduit à un nouvel endettement public qui, à son tour, conduira à un niveau d'intérêts encore plus important, etc . [...]
[...] La crise de 29 marque le début de l'alternative à la conception classique de l'économie en mettant au goût du jour, après l'échec de cette dernière face à la crise, la vision de Keynes qui démontre les vertus du déficit budgétaire. Face aux chocs pétroliers qui sont les événements majeurs de la conjoncture de l'économie dans les années 70, la théorie keynésienne, dépourvue de solution devant les déséquilibres que les chocs pétroliers ont induits, est critiquée au point d'être délaissée au profit de la conception monétariste, qui compose un des courant libéral, car cette dernière a mis en lumière les limites des démonstrations de Keynes. [...]
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