Une semaine avant la présentation de la loi de finances pour 2008 qui établit le budget, le Premier ministre François Fillon avait diagnostiqué la « faillite » du pays, tandis que le Président de la République avait manifesté durant la campagne électorale la priorité donnée à la relance au détriment de la rigueur budgétaire.
Le budget 2008, c'est-à-dire l'acte qui prévoit et autorise les recettes et les dépenses de l'Etat pour l'année, présenté le 26 septembre 2007 par la ministre des finances Christine Lagarde et le ministre du Budget Eric Woerth, et voté le 20 novembre 2007, est le premier de la présidence Sarkozy. De fait, il est pris entre deux objectifs paradoxaux, revendiqués par le ministre du Budget : « notre budget repose sur deux piliers équilibrés : nous ferons autant pour la croissance, que pour la maîtrise de nos comptes publics ». Tandis que la presse française s'est beaucoup inquiétée des mesures de rigueur symbolisées par la réduction des effectifs dans la fonction publique, la presse anglo-saxonne a de son côté unanimement fustigé le budget pour son « manque de discipline » (The Economist).
La fiche technique se propose de rendre compte de l'ambivalence d'un budget bifrons, en montrant qu'il allie la volonté de relance de l'économie (1) et un effort de réduction du déficit budgétaire (2) pour déboucher sur un budget de continuité (3).
[...] Cet effort concerne en premier lieu l'Etat et ses agents Baisse des effectifs de la fonction publique La réduction des effectifs dans la fonction publique, qui démontre l'effort de la maîtrise de la dépense publique, constitue l'une des principales mesures du budget 2008. Pour la première fois dans l'histoire de la Vème République, près de 23000 suppressions nettes d'emplois sont prévues, soit le double du chiffre pour l'année 2007. Elles correspondent au non- remplacement d'un fonctionnaire sur trois partant à la retraite. [...]
[...] Par conséquent, la loi de Finances ne devrait pas, selon les experts, avoir d'impact important sur l'activité du pays. Par son indécision et ses prévisions de croissance jugées excessivement optimistes par de nombreux économistes, le budget de la France pour 2008, le premier de l'ère Sarkozy, a déçu les observateurs. Le Monde a dénoncé un budget décevant sans grande cohérence ni réelle ambition tandis que le manque de conviction condamné par Le Figaro a sonné comme un écho étonnant au manque de conviction de Libération. [...]
[...] La France marque ainsi une pause dans la réduction de son déficit, prévu à du PIB en 2008, contre en 2007 et en 2006. A titre de comparaison, le déficit public allemand devrait être inférieur à 13 milliards d'euros en 2008, trois fois moins que le déficit français. La dette publique, dont la charge représente le deuxième poste de dépense de l'état, baissera quant à elle de à 64% du PIB. Le chiffre de 64% reste d'ailleurs un objectif plutôt qu'une prévision, une détérioration de l'environnement international risquant d'en compromettre la réalisation. [...]
[...] Par ailleurs, le budget 2008 reste conditionné par le taux de croissance du PIB. Quoiqu'il en soit, le budget de la France est à mi-chemin entre les bons élèves de l'Europe, parmi lesquels l'Espagne qui va dégager en 2008 un excédent budgétaire de du PIB ou l'Allemagne qui prévoit un retour à l'équilibre en 2010, et les mauvais élèves dont l'Italie qui affichera fin 2008 une dette de de son PIB. Le projet de loi de finances est disponible sur le site de l'assemblée nationale (www.assemblee-nationale.fr/13/pdf/projets/pl0189.pdf) et un dossier récapitulatif sur le site du ministère du budget (www.budget.gouv.fr/presse/dossiers_de_presse/plf2008/plf2008_som.php). [...]
[...] La fiche technique se propose de rendre compte de l'ambivalence d'un budget bifrons, en montrant qu'il allie la volonté de relance de l'économie et un effort de réduction du déficit budgétaire pour déboucher sur un budget de continuité La volonté de relance de l'économie Comme l'a souligné Eric Woerth, le projet de loi de finances pour 2008 a été conçu avec l'ambition d'aller chercher le point de croissance qui manque à la France Dans cette perspective, l'exercice 2008 répond à la volonté de dynamiser l'économie française Les allègements fiscaux Le paquet fiscal destiné à provoquer un choc de croissance a été présenté comme la mesure phare de la loi de finances 2008. Il finance plus de 11 milliards d'euros d'allégements fiscaux pour la plupart votés cet été dans le cadre de la loi en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat (TEPA). Les allégements de fiscalité prévus en 2008 représentent, à eux seuls, la moitié de ceux consentis pendant toute la législature précédente (23 milliards d'euros). [...]
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