Par ses fonctions le ministère de l'Économie et des Finances est une puissance traditionnelle et forte, cependant, M. Barre s'est attribué la fonction de ministre des Finances alors qu'il était déjà premier ministre du gouvernement de Valéry Giscard d'Esteing de 1976 à 1978 rappelant son autorité sur le ministre de l'Économie et des Finances. C'est dans ce contexte que Xavier Beauchamps a rédigé l'ouvrage « Un Etat dans l'Etat », il occupe alors le poste de conseiller technique au cabinet du secrétariat général de la présidence de la République. Xavier Beauchamps sera nommé Président de France Télévision en 1997, et est aujourd'hui président de deux chaînes de la TNT. L'énarque profitant de son expérience de chargé de mission et de conseiller technique au cabinet du ministre de l'Économie et des Finances de 1968 à 1973, décrit la fonction et le rôle joué par le ministère de l'Économie et des Finances, s'intéressant particulièrement aux compétences à vocation financières.
X. Beauchamps pose lui-même cette question, « Le ministre de l'Économie et des Finances domine-t-il le gouvernement ? » ce qui reviendrait à se demander si le ministre de l'Économie et des Finances détient un réel pouvoir sur le gouvernement en lui-même, autrement dit, quelle place détient le ministre de l'Économie et des Finances au sein du gouvernement ?
[...] Un Etat dans l'Etat, Xavier Beauchamps Selon M. Modiano, L'homme le plus puissant de France est le directeur du budget, seul son collègue du Trésor peut lui disputer le rang, ces deux hommes sont les roues motrices et directrices de l'Etat . En effet, le ministère de l'Economie et des Finances est une institution gouvernementale clé . Il possède deux attributions fondamentales. D'une part, il définit la politique économique de la nation, par la définition des conditions favorables à la croissance, par le maintien des équilibres conjoncturels dans l'activité économique et par la protection des intérêts financiers des particuliers. [...]
[...] Ainsi le ministre est informé de tout y compris des informations les plus délicates. L'administration dont il dispose ainsi que l'information dont il bénéficie lui confère un pouvoir de fait sur l'ensemble de l'administration contrôlée et donc sur ses collègues L'omniprésence au sein du gouvernement - Les ministres eux-mêmes se plaignent de l'ingérence continuelle du ministre des Finances. Comme cela a été dit précédemment, le ministre de l'Economie et des Finances dispose d'une faculté de contrôle sur l'ensemble de l'administration et donc sur ses collègues. [...]
[...] Ainsi, le Président Valéry Giscard d'Estaing sera intervenu dans de nombreux aspects de la politique budgétaire. En 1963, à l'initiative de De Gaulle, un plan de stabilisation est mis en place, et en novembre 1968, celui-ci refuse de dévaluer le franc. Enfin , l'actualité nous montre que cette intervention du Président dans l'activité financière n'est pas illusoire, bien au contraire, l'actuelle crise financière a permis au Président Sarkozy d'affirmer son pouvoir décisionnel dans les domaines économiques et financiers. Déjà en 1976 Xavier Beauchamps avait perçu cet aspect qui s'est par la suite accentué, aspect selon lequel si le ministre de l'Economie et des Finances a une place centrale au sein de l'activité gouvernementale, il reste un conseiller sans pouvoir décisionnel effectif. [...]
[...] Le ministère de l'Economie et des finances est donc si l'on reprend l'expression de F. Bloch- Lainé, une puissance certaine toujours discutée X. Beauchamps pose lui-même cette question, Le ministre de l'Economie et des Finances domine-t-il le gouvernement ? ce qui reviendrait à se demander si le ministre de l'Economie et des Finances détient un réel pouvoir sur le gouvernement en lui-même, autrement dit, quelle place détient le ministre de l'Economie et des Finances au sein du gouvernement ? Nous verrons que s'il est clair que le ministre de l'Economie et des Finances est une puissance certaine il n'exerce qu'une domination relative . [...]
[...] L'article 37 de l'ordonnance 59 2 du 2 janvier 1959 portant loi organique relative aux lois de finances dispose que Sous l'autorité du premier ministre, le ministre des Finances prépare le projet des projets de loi de finances qui sont arrêtés en conseil des ministres Le ministre des Finances est donc soumis au pouvoir de direction du premier ministre, il agit sous l'autorité de celui-ci. Raymond Barre l'a confirmé en 1976 par l'accumulation des deux rôles (premier ministre et ministre des Finances) rappelant ainsi ses prérogatives. De plus cette phrase de R. Barre La politique économique et financière est un aspect de la politique globale du gouvernement, à ce titre, le premier ministre ne s'en désintéresse pas, Il faut que cela ne soit pas méconnu. [...]
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