Les crises de change, trop fréquentes, sont des failles du système monétaire international. Celles-ci ont lieu principalement dans les pays en développement (il arrive qu'elles touchent les pays industrialisés) dans lesquels les monnaies ne sont pas stables et la marge de manœuvre politique et économique est faible. Ces crises de change se caractérisent par une monnaie dont la valeur subit une dépréciation supérieure à un certain seuil (Frankel et Rose, 1996). La grande majorité des économistes mettent en cause la volatilité excessive sur le marché des changes.
Les travaux de James Tobin (néo-keynésien, professeur à Yale, collaborateur de Kennedy et Prix Nobel 1981) sur la question ont abouti au début des années 1970 avec la publication d'un article dans lequel il propose de réduire les mouvements de capitaux au moyen d'une taxe qui prendra son nom : la taxe Tobin.
[...] Leur raisonnement ne tient pas. Des calculs plus rigoureux prenant en compte l'élasticité des montants sur le marché des changes évaluent le produit par an entre 80 milliards $ (Bercy) et 200 milliards (ATTAC). ( Il y a aussi des risques d'évasion fiscale. D'une part, dans les paradis fiscaux. Bien que les coûts de cette évasion (création + gestion d'une filiale) puissent s'avérer supérieurs à une taxe faible. D'autre part, plus subtil, à travers des instruments financiers non inclus dans l'assiette de la taxe mais dont la manipulation peut être purement spéculative (ex :options de change). [...]
[...] La taxe Tobin n'est pas une arme contre la spéculation. Elle n'est qu'une modalité particulière de taxation du capital. Elle doit donc être comparée à d'autres modalités de taxation du capital, portant par exemple, non sur les mouvements de capitaux, mais sur les revenus du capital. Mais c'est un autre débat. Je ne suis pas le genre [ ] à engager des croisades pour mes idées les plus tordues (Tobin, 2001). Alors, si même Tobin répond not Tobin Bibliographie JEGOUREL, Yves, La taxe Tobin, La Découverte, Repères Paris ; CASSEN, Bernard, Vive la taxe Tobin, Le Monde Diplomatique, août 1999 ; COUDERC N., Vandelanoite S., Capelle-B. [...]
[...] ( Avoir de meilleurs outils pour accompagner (et contrôler) l'ouverture des marchés de capitaux des PED afin d'éviter toutes crises et dérèglements liés à une libéralisation brutale. Conclusion Taxer les méchants spéculateurs pour donner aux pauvres est une idée a priori séduisante. Seulement, outre les difficultés de mise en application, taxer les transactions de change à n'entraverait en rien des spéculateurs qui jouent sur des anticipations de variations de change de plusieurs points, voire dizaines de points. On ne peut pas sérieusement soutenir que taxer de sur un aller-retour peut les dissuader. [...]
[...] ( Cependant, la spéculation est inévitable dans une économie de marché parce que l'avenir est incertain. De plus, elle est, dans bien des cas, nécessaire à la fonction d'échanges de risques que doivent pouvoir remplir les marchés. Tout au plus peut-on, dans les cas où son rôle déstabilisant est avéré, trouver des modes de régulation étatiques qui permettent d'en limiter les dégâts Il existe d'autres moyens de réguler le marché des changes ( Améliorer la qualité de l'information transmise aux marchés financiers (connaissance des risques/pays, des données macroéconomiques et politiques des Etats) afin d'éviter les effets d'imitation sur le marché des changes. [...]
[...] ( A l'heure actuelle, un tel consensus est improbable ; la taxe Tobin est compromise. ( Les mouvements altermondialistes développent quand même l'idée que le marché des changes est concentré sur quelques places financières (plus de la moitié des transactions concernent les trois premières places mondiales de Londres, New York et Tokyo) et qu'en obtenant un accord des seuls pays de l'OCDE, l'impact de la taxe Tobin serait significatif Quel contrôle politique sur la taxe Tobin ? ( Quelle instance sera chargée de la gestion ou de la supervision de cette taxe ? [...]
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