Dans son numéro de février 2008, le magazine Alternatives économiques s'interroge : la situation de la dette publique est-elle un problème ? La dette publique de la France a atteint un niveau préoccupant. Fin 1980, l'encours de la dette publique s'élevait en France à 230 milliards d'euros, représentant environ 20% du PIB. En euros constants, la dette publique a été multipliée par 25 atteignant en 2007 le seuil record de 1180 milliards d'euros, soit près de 65% du PIB.
La dette publique correspond à la dette de l'ensemble des administrations publiques, c'est-à-dire non seulement de l'Etat mais encore des collectivités locales et organismes de sécurité sociale.
A ces résultats jugés très insatisfaisants par la Commission européenne, voire alarmistes par le gouvernement, tant au sujet de la dette publique que du déficit, doivent également s'ajouter les intérêts concernant la dette de l'Etat qui s'élèvent à 39 milliards d'euros pour le budget 2007.
Pour quelles raisons la dette publique fait-elle l'objet de toutes les attentions de la part des pouvoirs publics? S'agit-il avant tout de surveiller l'évolution du montant de cette dette ou plutôt de maîtriser son poids par rapport à celle de la richesse nationale et donc de la croissance économique? Quelles seraient les conséquences d'une dette publique excessive? À l'inverse, serait-il raisonnable ou tout simplement réaliste de vouloir sa suppression? Au final pourquoi parle-t-on de « maîtrise » ou encore de la « soutenabilité » de la dette publique lorsque les chiffres bruts de cette charge sont analysés?
Il apparaît que la dette publique constitue un indicateur essentiel de la politique économique et budgétaire dont l'évolution par rapport à celle de la richesse nationale -plus que son montant- fait l'objet d'une attention soutenue tant sur le plan national qu'au niveau de l'Union européenne (I). L'analyse plus détaillée de la structure et de l'évolution de la dette publique en France comme l'examen des outils de politique économique mis en oeuvre aujourd'hui conduisent à relativiser le sentiment d'inquiétude souvent associé avec excès, voire même à tort, au montant de la dette publique (II).
[...] Celle-ci doit donc avant tout être contenue à un niveau raisonnable, soucieux tant de répartir la charge publique selon une équité intergénérationnelle que de permettre l'investissement public sans peser trop fortement sur la pression fiscale Enfin, la dette publique constitue un indicateur en termes de solvabilité des administrations publiques : pour être soutenable c'est- à-dire supportable à court ou moyen terme pour les perspectives budgétaires pluriannuelles de ces entités, elle ne doit pas excéder un montant conduisant les opérateurs économiques -au premier chef, les créanciers- à douter ou mettre en cause la capacité des administrations à rembourser leurs engagements financiers, sous peine de créer un état de cessation de paiements de la part des agents économiques publics, susceptibles d'engendrer des difficultés graves tant sur le plan économique que dans la crédibilité interne et internationale des Etats. Au début des années 90, plusieurs Etats ont connu des difficultés en la matière, notamment dans les jeunes Etats apparus après l'effondrement de l'empire soviétique puis quelques années après en Asie du Sud-Est et au Japon lors de l'effondrement de la bulle technologique. B. La gestion de la dette s'effectue au moyen d'outils efficaces sur le plan national, complétés par une politique économique européenne rigoureuse 1. [...]
[...] La majorité de ces propositions se retrouve au coeur de la démarche de révision générale des politiques publiques initiée en juillet 2007. A l'instar de l'Office français des Conjonctures Economiques qui critique cette démarche, la réduction de la dette ne passe-t-elle pas avant tout pour l'Etat par une action sur la hausse de la croissance potentielle avant d'assécher les dépenses publiques, tout en faisant d'abord porter l'effort de rigueur sur les collectivités locales? [...]
[...] La dette publique de la France a atteint un niveau préoccupant. Fin 1980, l'encours de la dette publique s'élevait en France à 230 milliards d'euros, représentant environ 20% du PIB. En euros constants, la dette publique a été multipliée par 25 atteignant en 2007 le seuil record de 1180 milliards d'euros, soit près de 65% du PIB. La dette publique correspond à la dette de l'ensemble des administrations publiques, c'est-à-dire non seulement de l'Etat, mais encore des collectivités locales et organismes de sécurité sociale. [...]
[...] L'analyse macroéconomique rend compte, au sujet de la dette publique, d'un clivage traditionnel entre néo-classiques et keynésiens. Pour les premiers, qui prônent le moins d'Etats réduits à ses fonctions régaliennes, la dépense publique et son corollaire la dette publique doivent être réduits à un niveau le plus minime possible. Ce ne sont que contraintes excessives exercées sur le marché et les administrations doivent maximiser leur fonction productive, les recettes -taxes et redevances- devant couvrir l'intégralité des charges tant de fonctionnement que d'investissement. [...]
[...] Créer les conditions de la croissance participe donc pleinement de la maîtrise de la dette publique. En décembre 2005, Michel PEBEREAU a rendu un rapport sévère sur la dette publique en France (Rompre avec la facilité de la dette publique; pour des finances publiques au service de notre croissance économique et de notre cohésion sociale). En effet, il fait le constat que la gestion des dépenses publiques demeure insuffisamment rigoureuse et que les lourdeurs administratives réduisent les marges de manoeuvre budgétaire. [...]
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