Le rôle de la dette publique dans la construction des États Européens: d'instrument de la souveraineté à frein à la souveraineté

Thèmes abordés

Dette publique, Etats européens, dettes européennes, souveraineté des Etats, endettement

Résumé du document

La crise des dettes européennes a révélé l'importance de l'endettement public dans les pays européens et de fait éclairé la fragilité d'un grand nombre d'entre eux face à leurs obligations.
Confrontés à une défiance croissante, les Etats sont contraints à remettre en cause les limites de leur souveraineté et à élaborer de nouvelles règles. Cela nous invite à replacer cette crise dans un contexte profondément ancré dans l'histoire de l'Europe, depuis le Moyen-Âge jusqu'à nos jours.
Loin de causer l'instabilité que nous leur connaissons aujourd'hui, l'endettement a d'abord été un facteur d'affirmation de la puissance et de la souveraineté des Etats

Extraits

[...] Si la dette publique connaît une certaine prospérité au XIXème siècle, les deux guerres mondiales lui font atteindre des sommets au siècle suivant, rapidement équilibrées par la forte croissance. Toutefois, la crise financière actuelle place les États européens dans des situations difficiles. On assiste au retour d'un risque de faillite de la part de certains États et si un transfert de souveraineté des États en matière de finances avait déjà eu lieu avec la construction européenne le traité de Maastricht de 1992 fixe par exemple des critères de convergence des indicateurs économiques tels que le déficit et la dette, et la fonction séculaire d'émettre la monnaie n'est désormais plus du ressort des États européens - il semblerait que les États soient aujourd'hui contraints de renoncer à une part plus importante encore de celle-ci. [...]

[...] Lucie Lebeau Fiche de relecture HDE Histogramme de la dette publique en France Bibliographie J. Andreau, G. Béaur, J-Y. Grenier, Introduction. Dette d'État, dette publique La dette publique dans l'histoire, Journées du Centre de recherches historiques des et 28 novembre 2001, Paris, Comité pour l'histoire économique et financière de la France A. Vührer, Histoire de la dette publique en France J. Cornette, C'est le Moyen-âge qui a inventé la dette publique L'Histoire 315, 12/2006 L'histoire de la dette publique dans Gallica 4973 signes, espaces et bibliographie non compris. [...]

[...] La guerre de Choggia (1378-1381) se soldera ainsi par la fondation de la Casa di san Giorgio, administrant l'endettement génois contre la banqueroute. De Philippe le Bel à la Révolution française, la dette comme ferment d'un État moderne et guerrier Si en France c'est sous Saint Louis qu'on assiste à la genèse d'une dette publique, c'est Philippe le Bel qui en fera un véritable outil, en faisant des Templiers un prêteur forcé n'ayant d'autre choix que de lui céder ses biens. [...]

[...] Le coût des guerres sans cesse croissant, se heurtant à la difficulté de hausser les impôts, mène toutefois à la formation d'un dette publique de long terme à partir du XIIIème siècle. Les cités italiennes furent les premières à réunir les conditions nécessaires à cette apparition : le caractère public, la transparence des comptes, et la continuité de la dette. Le caractère public ne pouvait pas se vérifier tant que la Lucie Lebeau Fiche de relecture HDE dette apparaissait comme personnelle. Or, le crédit royal est resté personnel durant longtemps en France par exemple. On voit bien là l'importance de l'appartenance ou non au roi de la propriété de ses sujets. [...]

[...] Il manque à la France la confiance publique, absolument nécessaire aux finances d'un État moderne, ce que Necker expliquait dès 1781 dans son Compte rendu au Roi. Lucie Lebeau Fiche de relecture HDE Du XIXème siècle à la crise des dettes européenne, une remise en question la souveraineté des États La situation française s'améliore au cours du XIXème siècle. La dernière banqueroute de l'État français a lieu en 1796, et les grandes puissances financières assument la charge de leur dette. Celle-ci se fait pilier de la stabilité. La confiance réapparait définitivement lorsque, à la suite de la restauration, l'État a reconnait les dettes de l'empire napoléonien. [...]