Le pilotage de la politique budgétaire dans le cycle

Résumé du document

Une des fonctions principales de la politique budgétaire d'un État est de mettre les finances publiques au service d'un amortissement des oscillations du cycle économique et au service d'une économie stable, présentant un taux d'emploi élevé et présentant de faibles variations inflationnistes ou déflationnistes.
Qu'est-ce que le cycle économique ?
La position de l'économie dans le cycle à un instant t est appréciée en comparant le PIB mesuré à cet instant et le PIB potentiel. L'écart correspondant est appelé output gap. La croissance potentielle de la France sur 2008 - 2015 est de 2,15%.
La politique budgétaire peut avoir deux influences sur ce cycle :
- Elle peut être contra-cyclique : elle vise dans ce cas à amortir les fluctuations de l'activité en soutenant la croissance quand celle-ci est faible et la refroidissant en phase ascendante notamment lorsqu'il y a risque de surchauffe.
- Elle peut être pro-cyclique : la politique budgétaire va alors dans le même sens que l'économie et accentue les fluctuations. Les économistes s'accordent généralement sur le fait qu'il faut éviter les politiques pro-cycliques.

Extraits

[...] III Illustration : pro-cyclicité et contraintes budgétaires dans la zone euro. Un des principaux reproches faits au Pacte de Stabilité, mis en place en 1997 pour encadrer la politique budgétaire des membres de la zone euro, est son biais pro-cyclique conjoncturel. Les politiques restrictives qu'il encourage répondent à des objectifs sans rapport avec la gestion du cycle. En effet, compte tenu du niveau d'endettement élevé en Europe en 2006 il encouragerait à limiter la dégradation du solde budgétaire en période de creux conjoncturel, et à consolider les finances publiques pendant les périodes de reprises encore mal assurées. [...]

[...] Pisani de Boeck 2007 Les gouvernements utilisent-ils la politique budgétaire pour atténuer les cycles économiques ? Analyses économiques, N°1er juin 2003. http://www.oecd.org/dataoecd/59/19/23521639.PDF http://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/revue/1-83.pdf http://www.minefi.gouv.fr/directions_services/dgtpe/TRESOR_ECO/francais/pdf/ 2006-024-01.pdf Exemple : l'activisme budgétaire des États-Unis. À partir de 1981, le Président Reagan mène une politique de baisse des impôts et d'augmentation des dépenses, entraînant une forte relance keynésienne de l'économie, après les chocs pétroliers des années 1970, avec en contrepartie une dégradation du solde budgétaire structurel. Les années 1990 de forte croissance voient au contraire la mise en place d'une politique d'ajustement budgétaire et de contrôle des dépenses par l'administration Clinton. [...]

[...] Vocabulaire : Solde budgétaire = solde conjoncturel + solde structurel = solde primaire + intérêts de la dette = solde primaire conjoncturel + solde primaire structurel + intérêts de la dette. [...]

[...] Il s'agit alors d'une politique budgétaire expansive et contra-cyclique d'aide à la croissance. En période ascendante du cycle, l'État peut alors utiliser la croissance pour adopter une politique de restriction budgétaire, de désendettement et de refroidissement conjoncturel. II Les limites de la politique de relance budgétaire keynésienne A Le modèle de Mundell Fleming : la politique de relance budgétaire en économie ouverte Ce modèle vient compléter l'analyse keynésienne en transposant le modèle IS- LM dans un environnement d'économie ouverte. Il prend en compte les échanges commerciaux et financiers avec le reste du monde et repose sur deux facteurs : la mobilité des capitaux et la flexibilité du taux de change. [...]

[...] La politique budgétaire peut avoir deux influences sur ce cycle : - Elle peut être contra-cyclique : elle vise dans ce cas à amortir les fluctuations de l'activité en soutenant la croissance quand celle-ci est faible et la refroidissant en phase ascendante notamment lorsqu'il y a risque de surchauffe. - Elle peut être pro-cyclique : la politique budgétaire va alors dans le même sens que l'économie et accentue les fluctuations. Les économistes s'accordent généralement sur le fait qu'il faut éviter les politiques pro-cycliques. [...]