Le gouvernement municipal est constitué d'une pluralité d'acteurs : maire, adjoints, conseillers municipaux et responsables administratifs. Cependant, la création de structures n'engendre pas obligatoirement la mise en place d'un cadre global d'action publique. Ce mouvement dépend de la mobilisation des acteurs et / ou de la définition des principes ou des objectifs plus ou moins implicites délimitant et légitimant l'action locale. Dans le cas de cette étude, le développement des musées municipaux repose avant tout sur l'implication régulière des élus locaux et de leur collaboration avec les conservateurs des musées.
Les musées voient cohabiter des métiers apparemment traditionnels qui utilisent des techniques modernes. Ainsi les ouvriers des ateliers muséographiques travaillent aux côtés de spécialistes de l'informatisation des collections, de chargés de communication, d'animateurs pour les publics, etc.. S'il pouvait résumer la vie sociale et professionnelle de ces établissements, le face-à-face conservateur et gardien ne s'observe plus. Les musées sont marqués par le développement de nouvelles professions et fonctions telles que la « médiation » en direction des publics. Si les collections nécessitent l'intervention d'un conservateur et d'un gardien, chacun chargé d'en prendre soin, l'équipement culturel destiné aux divers publics exige davantage d'effectifs et de spécialisations (Chapitre 1). En outre, en raison de la multiplicité des responsabilités dévolues aux conservateurs, les exigences des élus se raffermissent pour recruter ces derniers, puisque ce sont des agents municipaux dans les musées contrôlés. Une évolution socioprofessionnelle est alors constatée. Ils ne sont plus des amateurs mais des professionnels disposant d'un statut particulier légitimant leurs actions. Outre cette évolution socioprofessionnelle, on constate une évolution socio-fonctionnelle de leurs missions. Elle se manifeste par une gestion plus stricte du budget ainsi que par la direction et l'encadrement d'un réseau de professionnels, en interne et en externe. Le conservateur est un chef d'orchestre voire un homme de réseaux (Chapitre 2).
[...] Entretien réalisé par téléphone en octobre 2003. Henry-Claude Cousseau a été conservateur de plusieurs musées (musées de la Vendée (1973/1976), musée de l'Abbaye Sainte Croix des Sables d'Olonne (1976/1982)) mais également conservateur pour l'art du XXème siècle à la DMF (1982/1985) et directeur des musées de la ville de Nantes (1985/1994). Il était responsable de l'Inspection générale des musées (IGM) de 1995 à 1996 avant d'être nommé directeur du CAPC de Bordeaux. Il a été nommé directeur des Musées de la ville, en octobre 1996. [...]
[...] Un personnel muséal adapté aux enjeux économico-culturels Le gouvernement municipal est constitué d'une pluralité d'acteurs : maire, adjoints, conseillers municipaux et responsables administratifs. Cependant, la création de structures n'engendre pas obligatoirement la mise en place d'un cadre global d'action publique. Ce mouvement dépend de la mobilisation des acteurs et / ou de la définition des principes ou des objectifs plus ou moins implicites délimitant et légitimant l'action locale. Dans le cas de cette étude, le développement des musées municipaux repose avant tout sur l'implication régulière des élus locaux et de leur collaboration avec les conservateurs des musées. [...]
[...] Encadrant et dirigeant une équipe, le conservateur acquiert des responsabilités de communiquant et de gestionnaire En outre, il travaille en étroite collaboration avec des acteurs qui appartiennent à la sphère politico- administrative, professionnelle et associative A. En interne : un dirigeant. Jusqu'à la promulgation de l'ordonnance du 13 juillet 1945 relative à l'organisation provisoire des musées des beaux-arts, deux groupes de professionnels coexistaient au sein des musées : le conservateur et le gardien. Le conservateur est un artiste, un collectionneur érudit, un historien local ou un universitaire, non rémunéré, avant de devenir un véritable professionnel recruté par concours. [...]
[...] Désormais, il doit être nommé par le ministre.[11] B. La mise en réseau des conservateurs : un impact puissant dans la conquête d'un statut. Dans l'entre-deux-guerres, les conservateurs des musées de province ont été de moins en moins isolés.[12] En 1922, une association générale des conservateurs des collections publiques (AGCCPF)[13] a été fondée sur le modèle de la Museum association britannique. Présidée par le professeur Paul Vayssière, directeur du muséum de Marseille, elle a réuni les musées artistiques et scientifiques.[14] De nombreux conservateurs, issus de divers musées, ont rejoint les vingt membres fondateurs. [...]
[...] cit., p La fin du XIXème siècle marque une étape importante dans l'organisation interne des diverses spécialités de la conservation et de leur reconnaissance par l'Etat, avec la création de l'École du Louvre. La période de la IIIème République s'étend de 1871 à 1940. Dominique Poulot, op. cit., p de 1830 à 1848. A partir de 1882, ils sont issus de l'école d'administration des musées, devenue École du Louvre Ces catégories d'acteurs représentent seulement 17 personnes sur 169. Chantal Georgel, Les conservateurs des musées des départements au XIXème siècle : qui sont-ils ? Une enquête en cours op. [...]
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