C'est Jean Baptiste Say qui, le premier, apportera une démonstration économique à l'affirmation du caractère nocif de la dette publique. C'est ensuite au XXe siècle, notamment suite au premier conflit mondial, ainsi qu'à la crise économique des années 30, que les discours sur la dette se radicaliseront.
Considérer la dette comme étant neutre ou non neutre renvoie à des perceptions du monde, ici de la science économique, des agents et de l'environnement dans lequel ils évoluent radicalement opposées. Ainsi, le débat concernant la nature de la dette, tout comme celui autour de la relation Épargne /Investissement, renvoient à des considérations de nature politique, le premier débat étant la conséquence logique du second.
En effet, considérer que l'investissement détermine l'épargne, c'est accorder son crédit à une économie de la demande au sein de laquelle l'investissement privé ou public (la dette) agit de manière positive sur la production, les revenus et le chômage, par le biais d'un système multiplicateur.
[...] Ainsi les entreprises investiront plus ce qui créera un effet positif sur la production et l'emploi. A. La dette publique : au-delà de la définition comptable de la soutenabilité, un outil de redistribution au service du lien social La remise en cause de la notion de soutenabilité La soutenabilité correspond au fait que les finances publiques puissent rester solvables, autrement dit ,conserver un niveau de dette qui sera couvert à l'avenir par des surplus budgétaires, sans que les ajustements budgétaires (hausse de prélèvements ou baisse des dépenses) nécessaires soient démesurés par rapport à ceux des périodes précédentes ou inacceptables par la société. [...]
[...] Du postulat de l'économie de l'offre au principe de neutralité : la dette publique comme instrument non efficace et non soutenable de régulation macroéconomique A. Le postulat de base de l'analyse libérale : l'équilibre en concurrence pure et parfaite Toute offre crée les conditions de sa propre demande L'équilibre d'un marché résulte de la confrontation de l'offre et de la demande dans un contexte de concurrence pur et parfaite.Les classiques raisonnent dans un horizon à long terme et considèrent que le déséquilibre est impossible.Jean Baptiste Say est le premier à avoir démontré l'impossibilité d'un déséquilibre durable entre l'offre et la demande.Dans son traité d'économie politique il affirme que la production, lorsqu'elle est vendue se transforme en revenus qui servent à acheter la production. [...]
[...] La soutenabilité implique la comparaison des gains (engendrés par la croissance) avec les coûts ( la dette publique) et se mesure par le ratio dette/PIB. Ce ratio augmente à l'occasion d'une augmentation des dépenses, une diminution des recettes, ou sous l'effet d'un mécanisme boule de neige En effet, comme tout agent, lorsque l'Etat emprunte à l'année t pour financer son déficit, il doit payer des intérêts en t+1. S'il ne dispose pas d'excédent primaire il doit à nouveau emprunter afin de rembourser les intérêts. [...]
[...] Ainsi, les générations futures pourraient bien plus pâtir de l'absence de dette des générations présentes que de son montant, si cette dette crée les conditions d'une croissance saine et durable. Ainsi la mesure de la soutenabilité prend uniquement en compte le coût de la dette sans tenter de mesurer celui de la non-dette. Par ailleurs, la dette est aujourd'hui en partie titrisée : lorsque l'Etat emprunte il émet des bons du Trésor, des obligations d'état qui offrent aux agents économiques la possibilité de placer leur épargne sans risque et à des taux très attractifs. [...]
[...] Combes, E . [...]
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