Budget pour la défense, 2011, LPM, redressement national, loi de programmation militaire, effort de rigueur
Le budget pour la défense de l'année 2011 a été présenté en conseil des ministres en septembre 2010, puis approuvé par ceux-ci, ainsi par le parlement, après plusieurs séances de questions au ministre de la défense ou à ses plus grands collaborateurs.
Mais ce budget repose sur une organisation plus large que celle de l'année 2011 uniquement, puisque pour coller à la loi de programmation militaire qui s'étend de 2009 à 2014, le budget lui aussi suit ce cadre. Pour les six années concernées, il atteint une somme plus élevée que jamais, de 185 milliards d'euros et pour la seconde période triennale, qui démarre en 2011 et s'achèvera fin 2013, il est de près de 97 milliards d'euros. Pour la seule année 2011, il atteint 31.2 milliards d'euros, soit 2% du PIB français.
Malgré une réduction des moyens par rapport à ce qui avait été envisagé par la loi de programmation militaire, d'environ 3.3 milliards sur 3 ans et 1.2 milliard pour cette année (ce qui représente 4% du budget de l'année), l'enjeu du budget reste de mettre en application autant que possible les grands objectifs de la loi de programmation militaire, au nombre desquels se trouvent principalement les missions de « connaissance et d'anticipation », de « prévention », de « dissuasion », de « protection » et d' « intervention ».
On peut alors se demander si le budget 2011 va permettre de mener à bien ces différentes missions tout en participant à l'effort de rigueur de l'état.
Quelles sont les forces et les faiblesses du budget 2011 de la défense ?
[...] Il prévoie pour cela un plan d'accompagnement des restructurations de 238 millions d'euros, destiné à adapter les entreprises militaires présentes sur place aux augmentations d'effectifs, ou à éventuellement créer de nouvelles entreprises pour répondre aux besoins nouveaux, liés à l'arrivée de nouveaux corps de métiers, matériels à entretenir . Mais le budget comporte aussi un plan de redynamisation des régions touchées plus négativement par ces restructurations, celles dont les casernes ont été fermées, comme à Barcelonnette par exemple. Les aides vont de 3 à 30 millions d'euros par site pour un montant global de 320 millions d'euros. L'installation de tout le personnel de défense parisien à Balard devrait entrainer des dépenses, mais elles ont pour l'essentiel été prises en charge les années précédentes. [...]
[...] Ce calcul prévisionnel du budget a rendu les parlementaires sceptiques, malgré leur approbation et la commission de la défense de l'assemblée nationale est plus attentive que jamais. La Tribune pour sa part écrivait que construire un budget sur des recettes exceptionnelles serait faire « de la cavalerie budgétaire ». Une sous-estimation des surcouts liés aux opérations extérieures Enfin, si les recettes exceptionnelles semblent avoir été surestimées, il apparait qu'en revanche les surcouts éventuels, et particulièrement ceux liés aux opérations extérieures aient été pour leur part sous-estimés. [...]
[...] Parmi ces missions, il y a la rénovation des mirages 2000, dont le Livre Blanc avait pourtant fait un pilier de la défense. Après rénovation, ils pourraient être opérationnels jusqu'en 2024, sans rénovation, simplement jusqu'en 2014. Le maintien en conditions opérationnelles est sérieusement remis en cause et repousser sans cesse cette rénovation risquerait d'entrainer une diminution conséquente du nombre d'avions de combat très prochainement. De même, le programme scorpion de modernisation et d'amélioration de la cohérence des matériels de l'armée de terre est lui aussi reporté, ce qui risque en plus d'entrainer des surcouts. [...]
[...] Une partie du budget est donc mise en commun avec la recherche civile pour une efficacité toujours plus grande. De la même façon millions d'euros seront aussi alloués au programme interministériel « recherche et enseignement supérieur », et 8 millions seront destinés à l'aide à la capacité d'innovation de PME sélectionnées. Dissuasion D'autre part, la place donnée à la dissuasion nucléaire, et les coûts qui lui incombent, sont eux aussi importants, dans la loi de programmation militaire et dans le budget hommes travaillent en effet à cette dissuasion, « garantie ultime de notre sécurité ». [...]
[...] Il respecte les grands engagements de la loi de programmation militaire, que sont l'équipement, le maintien en conditions opérationnelles d'une part, la prévention et la dissuasion d'autre part, et il assure la rationalisation de la structure de la défense. Mais il n'en reste pas moins qu'il a souffert des restrictions budgétaires, qui ont conduit à faire des choix parfois contestés, et qu'il semble construit sur un socle très instable, fait de ressources exceptionnelles trop largement prises en compte, et de surcouts d'opérations extérieures sans soute sous-évalués. [...]
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