A la lecture de la presse économique, il est à l'heure actuelle difficile d'échapper aux titres tels que « Les Banques Centrales et la morale », « La BCE fait cavalier seul en maintenant le niveau de ses taux d'intérêt », « La FED baisse à nouveau son taux directeur » ou encore « Politique monétaire : une baisse des taux inutile et nécessaire ». Afin de comprendre ce qu'évoquent ces articles, il est nécessaire de décrire l'ensemble des outils qui façonnent nos systèmes bancaires et monétaires à travers le monde.
Aujourd'hui, la richesse des pays repose en partie sur la consommation de ses habitants. Or ceux-ci peuvent avoir besoin de recourir à l'emprunt pour consommer dans l'immédiat. Cette préférence pour le présent a un coût d'opportunité : le taux d'intérêt qu'il va falloir payer au prêteur. Comme l'explique Fourçans (2007 ; p60) « le taux d'intérêt est un moyen de répartir sa consommation à travers le temps […] d'assurer la bonne allocation des ressources entre le présent et le futur ».
Le prêteur peut être directement le vendeur de l'objet voulant être consommé dans l'immédiat, mais dès lors que celui-ci ne veut pas ou que la somme est colossale, il faut alors faire appel à un préteur extérieur, de son métier, soit la banque par exemple. Cette dernière est chargée de récolter l'épargne, l'argent qui n'est pas consommé tout de suite pour la prêter à ceux qui en ont besoin dans l'immédiat. Son rôle est de satisfaire au mieux le marché économique afin de maintenir une demande et une offre favorable à ce marché et donc à la croissance économique.
Toutefois ces banques dites de « première catégorie » n'ont pas forcément assez de masse monétaire c'est-à-dire « d'argent en circulation » pour satisfaire une forte demande par exemple. Pour éviter cela, elles peuvent elles aussi emprunter, obtenir de l'aide d'une institution supérieure, la Banque Centrale. Cette institution financière et monétaire supervise à la fois la création monétaire, la masse monétaire, ainsi que les politiques monétaires engagées par les États qui agissent sur l'offre et la demande de la monnaie. De plus, elle règlemente l'ensemble des activités des différentes banques dans le ou les pays, s'il s'agit d'une zone monétaire comme l'euro. Son rôle principal est de définir le taux directeur des intérêts bancaires sur lequel les banques doivent s'aligner.
Dans La Tribune du 19 février 2008, Guido Hulsmann, professeur à la faculté de droit d'économie et de gestion d'Angers qualifie les Banques Centrales de « planches à billets ». Selon lui, elles créent de la monnaie ou de simples écritures comptables qui leur permettent de créer de la masse monétaire sans coût. Le problème réside dans le fait que cela aggrave l'endettement des participants au marché financier. Pour G. Hulsmann, la fragilisation des marchés financiers vient de ce pouvoir financier confié aux Banques Centrales. En effet, celles-ci ont fait des prêts à faibles taux aux banques nationales afin de les inciter à faire des crédits, mais les banques nationales sont ainsi déresponsabilisées et empruntent en comptant sur ces faibles taux sans se soucier de leur réelle solvabilité. Ce qui pour lui serait responsable de la crise des subprimes.
Enfin, dans Le Monde du 21 février, Ben Bernanke énonce la politique monétaire à suivre dans le futur : « Pour le moment, mon scénario de base prévoit une période de croissance lente, suivie par une croissance un peu plus forte d'ici à la fin de l'année lorsque les effets du plan de relance monétaire et budgétaire commenceront à se faire sentir », il prévoit de fixer son taux d'intérêt directeur à 2,5% le 18 mars 2008.
Les problèmes actuels mis au jour dans la presse nous amènent à nous demander comment les Banques Centrales peuvent garantir la stabilité économique de leur zone tout en assurant le bon fonctionnement de l'économie mondiale. Il semble par ailleurs que les problèmes de croissance, d'inflation ou de chômage ne puissent pas être résolus en même temps, comment les Banques Centrales peuvent elles alors garantir la stabilité économique ? Enfin le problème du rôle des Banques Centrales se pose. En effet, qui de l'État ou de la Banque Centrale, doit légitimement intervenir en premier lieu lors de crise financière ou monétaire?
[...] Leurs fonctions traditionnelles étaient alors de veiller sur les banques commerciales, de leur apporter les liquidités nécessaires aux échanges, et d'assurer le rôle de préteur en dernier recours en cas de crise. Le rôle des Banques Centrales est de garantir le bon fonctionnement de l'économie au travers du contrôle de la masse monétaire et de la prévention des crises comme le rappelle Artus (2007, p8)[2]. Cependant, les crises financières du 20e siècle ont mis en péril la crédibilité des Banques Centrales, celles-ci ont servi de planches à billets pour financer les besoins publics des États. Il faut attendre 1957 pour que les Banques Centrales reprennent leur indépendance. [...]
[...] Positionnement Dans cette seconde partie, nous allons analyser le diagnostic de l'actualité. Nous allons aussi pousser plus loin la réflexion en nous penchant sur la réactivité de la FED ainsi que la crise des Subprimes. Politiques effectives de la BCE et de la FED Analyse de la presse Si l'on reprend les articles de manière chronologique, dans le Journal des finances, le 10 novembre 2007, Jean Claude Trichet ne démordait pas de son objectif : la lutte contre l'inflation. Il semble judicieux de préciser que la BCE poursuit un objectif principal : la lutte contre l'inflation pour garantir la stabilité des prix. [...]
[...] Le comité envisage néanmoins une action plus agressive si cela devient nécessaire : la Banque d'Angleterre redoute en effet des tensions inflationnistes. La situation au Japon est bien différente. En effet, il connait le plus faible taux des pays industrialisés. D'après La Tribune du 15 février 2008, le comité de politique monétaire de la BoJ c'est-à-dire de la Banque Centrale au Japon, a décidé à l'unanimité de maintenir son taux directeur, inchangé depuis février 2007, à 0,5%. Le Japon espère par cette politique monétaire se relever et éviter la récession. [...]
[...] Tout d'abord, elles arborent des objectifs différents. En effet, l'objectif de la BCE est clairement la stabilité des prix : Sa mission principale consiste à maintenir la stabilité des prix au sein de la zone euro et, par conséquent, à préserver le pouvoir d'achat de l'euro. Contrairement à cette dernière, la FED affiche un triple objectif l'emploi, la croissance ainsi que la stabilité des prix : The goals of of monetary policy are [ ] promote effectively the goals of maximum employment, stable prices, and moderate long-term interest rates”[23]. [...]
[...] La Banque Centrale art. du 14 septembre 2007- Lu le 19 février 2008 ARTUS Patrick, Les incendiaires: Les banques centrales dépassées par la globalisation, Librairie Académique Perrin, Paris p8 à 24. http://www.banque- france.fr/fr/poli_mone/telechar/regle_poli/chapitre_3_o_om.pdf, La BCE, La mise en œuvre de la politique monétaire dans la zone euro, Chap 3 les opérations d'open Market Septembre 2006. Europa, Réserves obligatoires par la BCE : http://europa.eu/scadplus/leg/fr/lvb/l25045.htm. http://brises.org/notion.php/taux- interet/financement/investissement/notId/37/notBranch/37, lu le 26 mars 2008. Contrat par lequel un débiteur remet un bien à son créancier pour garantir sa dette, il s'agit donc d'une sureté conventionnelle généralement appelé gage http://www.patrimoine-de-france.org/mots-neo-0-1301.html, lu le 26 mars 2008. [...]
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