De tout temps, les gouvernements ont engagé des dépenses de fonctionnement, d'investissement, de transferts sociaux, qu'ils financent au moyen de l'impôt, de la création monétaire, ou de l'emprunt.
Mais lorsque les recettes, essentiellement l'impôt ou plus largement les prélèvements obligatoires, ne couvrent pas les dépenses publiques, c'est-à-dire lorsque le solde budgétaire est négatif, il y a déficit. Pour le calcul du déficit, on considère usuellement la somme des soldes des comptes des différents organismes publics financés sur ressources publiques, à savoir l'État, les administrations locales et des administrations de Sécurité sociale. Pour financer ce déficit, les États peuvent avoir recours à des sources variées de financement auprès de prêteurs, publics ou privés, domestiques, étrangers ou internationaux ainsi que sur les marchés financiers.
De manière générale, l'on peut dire que la dette publique a surtout été, pendant de nombreux siècles, la conséquence des guerres. En effet, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les taux d'endettement par rapport au PIB ont atteint leur niveau record dont la résorption aura demandé trente années de circonstances favorables, grâce notamment à des taux de croissance élevés. Cependant, la fin des « Trente Glorieuses » s'est soldée par une reprise des déficits, résultante des deux chocs pétroliers des années 70 et de vingt ans de « croissance molle », non étrangers au gonflement quasi continu de l'endettement des Etats.
[...] C'est pourquoi la perspective de réduire la dette publique mérite d'être nuancée au regard notamment de certaines théories économiques, pour qui la dette serait une solution possible à la relance de l'économie et au soutien de la croissance. Il serait alors judicieux d'apprécier quel est l'impact de la dette sur une économie ? Ainsi, le premier temps de cette réflexion s'attachera à démonter que si la dette publique peut se justifier économiquement il n'en demeure pas moins que l'heure actuelle s'inscrit davantage dans la nécessité pour la plupart des gouvernements de parvenir à la contenir, voire la réduire (II). [...]
[...] A cela s'ajoute la théorie budgétaire de l'inflation qui se traduit, au regard de l'indépendance nouvellement acquise des banques centrales, par des tensions inflationnistes supplémentaires, résultantes des faiblesses budgétaires. Dans pareil contexte, se pose la question de la soutenabilité de la dette, qui consiste pour les Etats, à éviter des dérives non maitrisables sur le long terme. En effet, les engagements futurs des finances publiques en ce qui concerne les dépenses sociales, de santé et de retraites, revêtent une importance cruciale au regard du fait qu'elles sont quasiment financées sur ressources publiques, fiscales, ou parafiscales et il est fort à parier qu'elles risquent de s'accroitre considérablement d'ici les vingt prochaines années en raison des progrès de la médecine et de l'allongement de la durée de vie. [...]
[...] En effet, lors d'une reprise de l'activité, les recettes fiscales vont automatiquement augmenter par l'intermédiaire d'une hausse de la consommation, des revenus et des bénéfices, tandis que dans une situation de récession, celles-ci diminuent alors que les dépenses sociales augmentent, notamment celles liées à l'indemnisation du chômage. Ainsi, par le prélèvement d'un surcroit d'impôt en période d'accélération de la croissance, et par l'octroi de davantage d'allocations en période de ralentissement économique, l'Etat vient donc atténuer les fluctuations cycliques de l'activité. Le jeu de ce qu'on appelle les stabilisateurs automatiques permet donc au budget d'avoir un rôle contra- cyclique sur l'économie. Pour autant, les politiques de relance, fortement contestées pour leur impact inflationniste, ne trouvent plus aujourd'hui le même écho que durant les années d'après-guerre. [...]
[...] Toutefois, ce mécanisme serait pleinement efficient dans le cadre d'une économie en situation de sous-emploi des facteurs de production : la relance n'entraine alors que des tensions limitées sur les marchés du travail et des biens et services, ainsi qu'une faible variation des prix et des salaires. Ainsi, l'apport essentiel de la théorie keynésienne pour justifier une politique budgétaire volontariste trouve son fondement dans l'existence d'un effet multiplicateur des dépenses publiques sur la croissance. Celui- ci sera d'autant plus important que la part des revenus des ménages consacrée à la consommation sera supérieure à l'épargne, générant ainsi un effet bénéfique, sur plusieurs périodes, de l'activité économique. [...]
[...] Il apparaît clairement que la réduction des déficits publics constitue le point central de l'action des pouvoirs publics. II. La réduction des déficits publics : un objectif communément partagé par les pays avancés Si la dette publique a trouvé une justification économique après la Seconde Guerre mondiale notamment, la période actuelle se prête davantage à une volonté communément partagée par les gouvernements de parvenir à la réduire. En effet, l'accent a été mis sur les effets négatifs à long terme d'une augmentation de l'endettement conduisant ainsi à l'adoption de politiques de réduction de la dette, au travers notamment de programmes de contrôles de l'endettement A. [...]
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