Suite à la crise des subprimes cet été, présageant une chute de la croissance mondiale pour l'année à venir, l'OFCE préconise des politiques de soutient à la croissance, aux Etats Unis comme en Europe, incluant notamment un creusement des déficits budgétaires. Ainsi, pour l'année 2008, il prévoit en France une politique de relance par un accroissement du déficit public qui devrait dépasser la barre des 3% pour la première fois depuis 2004. Le déficit budgétaire serait-il donc redevenu un instrument de politique économique crédible pour relancer la croissance ?
Le déficit public correspond à la situation où les dépense publiques pour une année sont supérieures aux recettes publiques. Historiquement le budget de l'Etat servait à accomplir ses fonctions régaliennes (police, justice, armée et quelques bien collectifs). Mais avec la récurrence des crises et des défaillances du marché et de l'économie (avec comme point culminant la crise de 1929), l'intervention de l'Etat est apparue nécessaire. C'est ainsi que durant les trente glorieuses, les politiques budgétaires d'inspiration keynésienne, consistant à creuser le déficit public pour relancer la croissance, ont connu un grand succès. Cependant, leur incapacité à résoudre la crise consécutive aux chocs pétroliers des années 1970 les a fortement décrédibilisées, au profit de politiques d'austérité et de rigueur budgétaire à partir des années 1980.
Aujourd'hui, un relatif consensus autour du rôle des politiques budgétaires tend à se dessiner. Il convient donc de se demander si cette nouvelle définition des politiques budgétaires permet encore d'utiliser l'outil du déficit public dans l'optique d'une relance de la croissance.
[...] De ce fait, les agents rationnels ne modifient pas leur comportement de consommation et d'épargne, car ils anticipent une hausse des impôts à venir. Dans ce cas, les politiques de relance budgétaire n'auraient alors aucun impact sur la conjoncture à court terme comme à long terme, ou bien ce ne serait que des effets négatifs (il est à noter que pour Barro il y a une solidarité inter générationnelle qui fait que les agents ne consentent pas à l'endettement en se disant que les conséquences seront supportées par les générations futures). [...]
[...] Il faut en outre situer la politique financière dans un contexte national. Par exemple, un pays comme le Japon, qui a une forte propension à épargner peut se permettre un déficit permanent plus fort parce qu'il peut aisément se financer auprès de l'épargne privée nationale sans risquer un trop fort effet d'éviction. A l'inverse, un pays tel que les Etats Unis, où la propension à épargner est relativement faible devra se contenter d'un déficit permanent relativement faible, car sinon il devra soit subir un effet d'éviction néfaste à la croissance (ce qui n'est pas le cas) soit accumuler une dette énorme en finançant son déficit à l'étranger (c'est plutôt ça). [...]
[...] En effet, selon lui, c'est la demande anticipée par les entreprises qui détermine le niveau de production et donc la croissance et l'emploi. Selon Keynes, les dépenses de l'Etat contribuent à accroître la demande c'est pourquoi, afin de remédier à la crise des années 1930, il remet en cause la règle de l'équilibre du budget, et prône une intervention forte de l'Etat qui, en acceptant de creuser son déficit budgétaire, permettrait d'accroître la consommation, l'investissement et donc de relancer la croissance. [...]
[...] En effet, il faut longtemps entre le vote d'une politique et sa mise en œuvre. Par conséquent, la conjoncture peut se retourner et la politique budgétaire s'avérer pro-cyclique. L'approche néo-classique des déficits budgétaire, rejoint rapidement par les économistes néo-keynésiens a fait émerger un relatif consensus sur ce que doit être une bonne politique budgétaire. En effet, cette approche ne remet pas en cause les effets bénéfiques à court terme d'un déficit budgétaire (bien qu'ils en atténuent la porté), et rejoignent en cela les vus de Keynes, mais elle souligne clairement l'impact négatif des effets d'éviction du à une dette trop grande, et les perturbations du comportement des agents dus à des politiques budgétaires discrétionnaires entraînant des déficits non maîtrisés. [...]
[...] La crise des années 1970 a fait apparaître non seulement les échecs des politiques budgétaires, mais aussi les effets pervers qu'elles ont entraînés. Ainsi, si certaines critiques avaient déjà été développées avant cet épisode, c'est à partir de ce moment que ces théories remettant en cause les politiques budgétaires keynésiennes vont gagner le devant de la scène et redéfinir l'orientation des politiques budgétaires. ( La théorie néoricardienne : En 1974, Robert Barro a entrepris de réhabiliter le principe néoricardien d'équivalence (ou principe de neutralité de la dette publique). [...]
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