D'après l'étymologie latine, le travail se dit « tripalium ». Ce mot suggère le supplice et la torture. Jadis, en parlant du bourreau, on disait que celui-ci avant d'exécuter le condamné le travaillait au corps => On le torturait.
Le travail apparait ici lié à la douleur physique, à la souffrance psychologique. En français le mot labeur conforte encore cette idée. Le labeur est cette activité épuisante qui consomme beaucoup d'énergie nerveuse.
[...] Or le temps de travail est un temps de vie. Or considérer le temps de travail comme une marchandise c'est réduire le temps de vie à une marchandise dont je vais retirer toute l'énergie jusqu'à épuisement. Dans la notion d'exploitation il y a aussi l'idée que le travail est sous payée et le salaire reçu ne compense pas la perte du temps de vie. L'exploitation de l'homme par l'homme ne rend plus possible le respect de la personne, c'est Kant qui définit cette notion de personne dans les Fondements de la Métaphysique de Mœurs. [...]
[...] Le travail n'est pas, selon Aristote, une activité qui favorise la culture. En effet il ne permet pas à l'homme de s'élever au-dessus de son animalité car comme l'affirmera Marx au XIXème siècle, cette activité nous garde prisonnier de la sphère de la production matérielle. La finalité de cette sphère c'est satisfaire des besoins naturels. Aristote admet pourtant que le travail nait de la richesse mais il ne considère pas le travail en lui-même comme une richesse. C'est sur ce point que Marx va réfléchir. [...]
[...] En français le mot labeur conforte encore cette idée. Le labeur est cette activité épuisante qui consomme beaucoup d'énergie nerveuse. Le labeur est la plus sure des polices. »-Nietzsche Le propos est ironique, Nietzsche veut dire par là que dans un état ou la plupart des hommes sont occupés à travailler on n'a a la limite plus besoin de police car le labeur est tellement épuisant qu'il ne laisse plus assez d'énergie pour la contestation. Labi donne le mot labile en français, il évoque la transformation et la disparition. [...]
[...] La liberté ne commencera que lorsque le travail cessera. Le travail nous prive de notre liberté. Le travail nous en prive car il sert principalement à la production matérielle. Ce qui veux dire que cesser le travail ne signifie pas arrêter de produire, mais l'homme produira autre chose que des biens matériels. Comment Marx parvient-il à des conclusions aussi banales surtout que lorsqu'il rédige ces manuscrits de 1844 il montre tout ce qu'une activité comme le travail pouvait apporter à l'homme si nous produisions comme des êtres humains. [...]
[...] Le travail est une médiation. C'est-à-dire une manière que l'homme a d'obtenir, de façon indirecte, ce qu'il ne peut plus obtenir de façon directe. Il est une sorte de détour que l'on prend pour parvenir à ses fins. Il s'apparente d'une certaine manière à une ruse qui consiste à retourner la nature contre elle-même. C'est au sens ou le travail est considéré par Aristote dans le livre I de ses politiques comme un Art d'acquérir des biens matériels pour les besoins de la vie de tous les jours mais aussi pour la vie heureuse qui maintien cette activité dans les limites de la communauté familiale. [...]
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