Dette public, impôts, endettement privé, effet anti-redistributif, risque de surendettement, relance budgétaire, condition de Domar, BC Banque Centrale, PSC Pacte de Stabilité de Croissance, soutenabilité d'une dette, théorie quantitative de la monnaie, inflation, Troïka, effet Ricardo-Barro, principe d'équivalence, principe de l'étalon-or
Les néo-classiques caractérisent les méfaits de l'endettement public en affirmant qu'il était à l'origine de l'éviction de l'endettement privé, car l'épargne existe en quantité limitée.
En effet, le déficit budgétaire d'un État l'oblige à emprunter aux ménages et aux entreprises en émettant des titres obligataires. L'épargne allouée à l'acquisition de ces titres ne sera plus disponible pour l'endettement privé. L'endettement public crée donc une éviction de l'endettement privé par les montants drainés.
[...] Par ailleurs, une étude menée sur 20 économies de 1946 à 2009 a montré statistiquement qu'un endettement non contenu dégrade fortement la croissance : ° les pays ayant un faible niveau d'endettement du PIB) = croissance de par an ° les pays ayant un niveau moyen d'endettement (entre 60% et 90% du PIB) = croissance de par an ° les pays ayant un fort niveau d'endettement 90% du PIB) = pas de croissance On comprend donc que les pays de la zone euro sont dotés du Pacte de Stabilité de Croissance (PSC) de 1997 réformé en 2005 puis 2011, qui prévoit (hors période de crise) : ° un taux de déficit public annuel [...]
[...] Il faut attendre 2008 pour que le rôle actif des BC pour soutenir les dépenses publiques soit réenclenché. Toutes les BC injectent des liquidités soit directement par la mise en œuvre de QE soit indirectement par des prêts massifs (BCE). Aujourd'hui et à partir de 2020, les risques de ces politiques (politiques monétaires hyper-expansives) sont bien connus : M. Aglietta considère qu'elles favorisent l'instabilité financière et donc la survenance de crises à l'échelle planétaire. Selon la théorie quantitative de la monnaie (JS Mill et Irving Fisher), elles font naître des risques d'inflation. [...]
[...] L'effet récessif s'explique par le fait que l'investissement privé ait chuté en même temps que l'investissement public. Toutefois, Keynes souligne qu'il faut éviter les déficits budgétaires chroniques qui aboutiraient à une hausse des impôts et donc à une baisse de la demande qui est moteur de croissance (principe d'équivalence ricardienne). En conclusion, dans le paradigme keynésien, c'est la croissance qui est comprise comme le principal levier de réduction du niveau d'endettement public. La condition de Domar Domar a prolongé l'analyse keynésienne et a démontré en 1944 que « le problème du fardeau de la dette est un problème de croissance du revenu national ». [...]
[...] On assiste donc également à une éviction par les taux. La notion de concurrence entre investissement privé et public et ainsi entre endettement privé et public est ancienne. Elle a été reprise par Roberto Alesina en 2019 et sa thèse de l'austérité créatrice selon laquelle l'austérité budgétaire a le mérite de favoriser l'investissement privé et la croissance. L'inéluctable augmentation des impôts Ricardo s'est interrogé sur la manière dont il convenait de financer la dette publique, soit par l'impôt soit par l'emprunt. [...]
[...] L'endettement public doit donc miser sur l'effet du multiplicateur keynésien d'investissement selon lequel toute variation de l'investissement induit une variation plus que proportionnelle du revenu et fonction de la propension marginale à consommer qui diminue avec le revenu. Dans l'optique keynésienne, les politiques d'austérité sont condamnées pour leur effet récessif. Cet effet s'est avéré lors de la crise grecque de 2012. L'austérité imposée a provoqué une chute du PIB de 17% au lieu des prévus par le FMI et le chômage a explosé pour toucher 25% de la population active. [...]
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