La France est bel et bien "tombée du côté impôt", tel que le suggère J.M. Vittori dans sa chronique ? (Les Echos, 15 décembre 2009)

Résumé du document

Le projet de loi de Finances pour 2011 a été présenté en Conseil des ministres le 29 septembre 2010. Christine Lagarde, ministre de l'Économie, de l'Industrie et de l'Emploi a souhaité mettre en avant l'objectif premier du projet de budget 2011 : le redressement du solde budgétaire de l'Etat. En effet, ce dernier se caractérise par une réduction historique du déficit, qui passerait de 152 milliards d'euros en 2010 à 92 milliards d'euros d'ici fin 2011, soit une réduction de près de 40%.

Cette volonté de réduction du déficit budgétaire de l'Etat français s'inscrit dans la nécessité de respecter les engagements pris au niveau européen, notamment concernant les critères du Pacte de Stabilité de Maastricht. En effet, les États membres de l'Union Européenne et signataires de ce Pacte doivent respecter certains seuils, et leur déficit budgétaire ne doit en principe pas excéder 3% de leur PIB. Or, le déficit budgétaire français s'élève aujourd'hui à près de 7,7% du PIB, outrepassant largement le seuil autorisé. Le projet de loi de finances pour 2011 prévoit une réduction de près de 2 points de ce déficit en un an, le faisant tomber à 6% en 2011.
Ainsi, le Président français Nicolas Sarkozy, qui avait jusque-là toujours refusé une hausse des impôts, a dû envisager cette option.

Extraits

[...] (Les Echos décembre 2009) Sujet : Vous disserterez sur la question de savoir si la France est bel et bien tombée du côté impôt tel que le suggère J.M Vittori dans sa chronique (Les Echos décembre 2009). Le projet de loi de Finances pour 2011 a été présenté en Conseil des ministres le 29 septembre 2010. Christine Lagarde, ministre de l'Économie, de l'Industrie et de l'Emploi a souhaité mettre en avant l'objectif premier du projet de budget 2011 : le redressement du solde budgétaire de l'Etat. [...]

[...] Ainsi, Jean-Marc Vittori, dans sa chronique parue le 15 décembre 2009 dans le quotidien Les Echos, a pu affirmer que La France tombe du côté impôts révélant ainsi que la stratégie de réduction du déficit allait nécessairement se traduire par une augmentation significative des impôts. Cependant, la volonté de réduction du déficit budgétaire français s'inscrit-elle uniquement dans une perspective de hausse des impôts ? Ainsi, si l'Etat français a choisi d'augmenter le produit des différentes impositions il n'en reste pas moins que la réduction des dépenses publiques constitue une priorité (II). [...]

[...] Le projet de loi de finances pour 2011 prévoit une réduction de près de 2 points de ce déficit en un an, le faisant tomber à en 2011. Si la problématique se pose en France, la volonté de réduction des déficits publics est, avec la crise, une obsession mondiale. Certains Etats membres de l'Union européenne tels que la Grèce, l'Espagne, ou encore l'Irlande, sont confrontés à des déficits supérieurs à 10% de leur PIB et sont contraints de mettre en place des restrictions majeures. [...]

[...] En outre, les épargnants subiront une fiscalité alourdie sur leurs revenus de placement et leurs gains en capital, aussi bien au niveau de l'impôt sur le revenu qu'au niveau des prélèvements sociaux. Quant aux contribuables les plus aisés, deux nouvelles mesures les toucheront plus particulièrement : la tranche la plus élevée du barème de l'impôt devrait passer à 41% (contre 40% actuellement), et le plafonnement global des niches fiscales qui permet de limiter les avantages fiscaux accordés à un foyer fiscal, sera abaissé de par rapport à 2010. [...]

[...] Par ailleurs, la Justice ainsi que l'Enseignement supérieur et la Recherche sont les deux principaux ministères à bénéficier d'une augmentation de crédits. Dès lors, on ne peut s'empêcher de constater que la crise économique a engendré un besoin croissant des aides publiques et que la réduction de celles-ci corrélée à leur concentration dans des domaines spécifiques va inévitablement léser certains secteurs. L'Etat français devra de ce fait redoubler d'efforts pour favoriser au mieux la croissance économique et ne pas entraver la relance. [...]