Entretien, finance, régulations des États, carrière financière, trader, hedge fund, économiste, chef de stratégie financière, banque mondiale, hyper finance, médias, affaire Fabrice Touré
Ce document est la retranscription d'un entretien avec un financier qui a occupé les diverses fonctions de professeur de finance et chief strategist d'un hedge fund en Norvège, responsable des risques à la BNP, senior economist à la Banque Mondiale, et enfin ancien conseiller économique auprès du gouvernement Barre.
Après des questions sur le parcours personnel de ce financier que l'on prénommera "Monsieur X" : "j'ai toujours pensé qu'il y avait une dimension sociale dans la finance. Qu'elle pouvait être utile et non pas tourner en roue libre : c'est ce que j'appelle l'hyper finance". De plus, son opinion sur les médias et la finance sera recueillie, tout comme les diverses tentatives de régulation des États, ou encore la crise financière.
[...] Je vous donne deux exemples : aux États-Unis la fameuse loi Dot Franck pour encadrer les banques n'a pas été votée, car le Sénat républicain ne le souhaite pas. Et la France avait proposé une taxe sur les transactions financières. Elle vient d'être torpillé il y a 48 h. Elle avait le soutien de l'Autriche et de l'Allemagne et la France finalement l'a complètement édulcorée. VIII. Quel poste avait vous occupé durant votre carrière ? Alors au service du Premier ministre : c'était Raymond Barre à l'époque. J'étais conseiller économique. [...]
[...] Pensez-vous qu'actuellement c'est le cas : que la finance est au service de l'économie ? Actuellement, non. Il faut remonter aux années 1980 où il y a eu un processus de dérégulation : ce que j'appelle l'hyper finance ou la finance en roue libre où on a en fait brisé le lien entre la finance et l'économie réelle. De plus en plus la finance est en roue libre, car si l'on prend tous les actifs financiers au monde soit 240 milliards de dollars, c'est 4 fois le PIB mondial. [...]
[...] Eh bien parce que quand on compare la finance et le PIB des Etats on remarque qu'il y a une démesure : 4 fois le PIB des États. Deuxièmement quand on compare la finance qui est totalement globalisée et dérégulée, elle est totalement hors d'atteinte par les États qui sont toujours limités à leurs territoires. En revanche, on a un système financier qui est totalement apatride, dérégulé, globalisé et un système politique qui est un système politique qui dépens de l'ONU et de l'organisation du XIXe siècle qui est : 1 pays territoire et une loi, un système juridique. [...]
[...] Il y a en principe des contrôles ex ante et ex post. Ex ante par des séries de critères de contrôle que les financiers et traders doivent respecter et derrière, il y a le back-office : c'est le contrôle ex post. On l'a vu dans plusieurs cas à la BCP ou à la Société Générale, ces contrôles ne fonctionnaient pas. XVIII. Donc pensez-vous que le grand public est bien informé sur la finance ? Oui, je pense que si quelqu'un veut si intéresser. [...]
[...] Après à la BNP, j'étais responsable adjoint des risques pays. Je venais juste d'avoir mon doctorat aux États-Unis, en pleine crise donc c'est très facile d'avoir un job à l'époque. Ensuite à la BANQUE MONDIALE j'étais ce qu'on appelle senior economist J'étais en charge de restructurer la dette des pays émergents. Donc je courrais entre l'Afrique, l'Asie et l'Amérique latine. Et puis après j'étais président d'Owen Stanley Financial et aujourd'hui je partage mon temps. Je suis un des deux professeurs distingués dans mon école où j'enseigne et je suis en charge d'un fonds d'investissement en Norvège. [...]
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