L'essence même du système bancaire est de transformer des échéances financières. En effet, à l'actif d'une banque se situent les réserves, les titres possédés, et les prêts accordés. La banque fait du profit en accordant des crédits (actif) qui sont ensuite suivis de dépôts (passif). Un tel fonctionnement à l'inverse d'une entreprise ordinaire implique un problème d'échéances : (...)
[...] Dès lors, faut-il envisager un préteur en dernier ressort international ? De même, au-delà de la capacité accrue de contagion, des crises de change peuvent dégénérer chocs de liquidité (crise asiatique de 1997); et ici à nouveau un préteur en dernier ressort aurait sa pertinence. Faut-il renforcer dans ce domaine la capacité d'action du F.M.I, faut-il instaurer une monnaie internationale et une banque centrale internationale ? En plus de la difficulté de trouver un accord dans un monde multipolaire aux rapports de forces complexes, cela renforcerait d'autant un aléa moral, les autorités nationales pouvant être tentées de faire porter le coût de leur imprudence à la collectivité internationale : l'extension du rôle de préteur en dernier ressort reprend les difficultés de fonctionnement inhérentes à ce rôle. [...]
[...] La politique prudentielle Améliorer le rôle de préteur en dernier ressort peut se faire par l'instauration d'une politique prudentielle efficace : développer une politique de supervision bancaire, fondée sur la transparence, qui permettrait de réduire l'aléa moral et les difficultés de distinction entre illiquidité et insolvabilité. Cela s'accompagnerait d'un renforcement des exigences de liquidité, et non plus uniquement de solvabilité (accords de Bâle I puis II). Il s'agirait de responsabiliser les banques par une action préventive, pour éviter que ce soit la collectivité à travers les banques centrales qui assume leur imprudence. Un prêteur en dernier ressort international ? [...]
[...] En effet, le rôle de préteur en dernier ressort est assimilable à une assurance contre le risque d'illiquidité; et peut donc encourager à l'imprudence. Si les banques se savent assurées contre l'illiquidité, elles prendront nettement moins de précautions dans la gestion de leurs échéances, sachant que la banque centrale est là pour les aider en cas de crise de liquidité. Au final, l'effet positif sur le système bancaire peut se révéler négatif, l'incitant à être encore plus imprudent et irresponsable. [...]
[...] La banque fait du profit en accordant des crédits (actif) qui sont ensuite suivis de dépôts (passif). Un tel fonctionnement à l'inverse d'une entreprise ordinaire implique un problème d'échéances : l'actif est au long terme, les prêts aux petites et moyennes entreprises sont des projets à long terme, il est donc relativement illiquide. Tandis que le passif est au court terme : les dépôts vont et viennent avec une certaine incertitude, et il doit être liquide. Il en résulte une instabilité intrinsèque des banques : le passif est exigible à court terme, tandis que l'actif est illiquide. [...]
[...] Les autorités monétaires tentent de dépasser cette ambiguïté en installant une incertitude sur l'automatisme du prêt en dernier en ressort. Ne pas agir automatiquement peut inciter à la prudence, mais les Banques Centrales ne sont pas forcement crédibles dans cette élaboration d'incertitude, car éviter une crise généralisée du système risque de toujours l'emporter sur punir une banque imprudente. L'opacité du système Ceci est d'autant plus renforcé que l'action des banques assurées n'est pas facilement observable. La tentation d'imprudence en est fortement facilitée. [...]
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