Les effets parfois dévastateurs de la spéculation sont largement connus : le krach de 1929, la crise concernant le système monétaire européen en 1992, la faillite du fonds spéculatif Long Term Capital Management (LTCM) en 1997 ou plus récemment la crise des subprimes, en sont quelques exemples. Les manifestations de la spéculation sont également diverses comme l'illustrent les exemples précédents : attaques spéculatives, bulles spéculatives ou à anticipations rationnelles.
A priori, les notions de spéculation et de couverture sont antinomiques, cependant dans le contexte de la finance actuelle elles ont recours aux mêmes outils : les produits dérivés qui se sont développés et généralisés de façon récente depuis les années 1970.
[...] Cependant les contrats à terme existent depuis la fin du XIXème siècle et ceux-ci ont dès leur apparition servi des stratégies spéculatives. Les trois principaux produits dérivés[1] : Le contrat à terme : le prix du sous-jacent à livrer à la date t+n est fixé à la date t. L'option : droit d'acheter ou de vendre une certaine quantité d'actifs à un prix fixé à l'avance (le strike) moyennant une prime. Un exportateur pourra acheter une option pour se couvrir contre la dépréciation de la monnaie étrangère. Le swap : contrat d'échange entre deux contreparties portant sur un actif. [...]
[...] A priori les notions de spéculation et de couverture sont antinomiques, cependant dans le contexte de la finance actuelle elles ont recours aux mêmes outils : les produits dérivés qui se sont développés et généralisés de façon récente depuis les années 1970. Nous verrons que le lien est fusionnel entre les deux notions : elles sont complémentaires et interdépendantes. La spéculation apparaît comme nécessaire au bon fonctionnement des marchés financiers malgré les risques qu'elle peut engendrer. Les produits de couverture sont détournés de leur fin. Nous verrons enfin qu'au-delà des excès de spéculation, le système financier moderne, mélange inextricable de couverture et de spéculation, porte en lui certains risques. [...]
[...] En outre, de nouvelles formes de spéculation, plus agressives, sont possibles grâce aux produits financiers dérivés, par exemple la spéculation sur la volatilité[3]. Par ailleurs, les instruments de couverture sont également susceptibles d'être l'objet de spéculation, son champ s'en trouve ainsi élargi. Une part importante des opérations sur les produits dérivés est de nature spéculative. Enfin, la confusion est importante entre les agents qui vendent les produits de couverture qui sont les mêmes que ceux qui spéculent et provoquent la volatilité des marchés, cette incertitude augmente la demande de produits en couverture. [...]
[...] Finalement, les produits de couverture ne protègeraient que de la volatilité que la spéculation engendre. Les produits dérivés sont ainsi devenus l'une des armes les plus efficaces de la spéculation. Quelques exemples de stratégies spéculatives à l'aide des produits dérivés. La vente à terme permet de spéculer à la baisse sur le prix d'un sous- jacent (matière première, action ) sans en disposer. Si les prix baissent, l'agent achète sur le marché spot pour honorer son contrat. L'achat d'un swap de taux, taux fixe contre taux flexible, permet de spéculer à la baisse sur les taux. [...]
[...] D'autre part, les produits de couverture permettent de favoriser des investissements risqués qui ne pourraient pas exister en leur absence. Enfin, ils augmentent la quantité d'information sur les marchés. Par exemple l'augmentation du prix d'une option d'achat traduit que le marché anticipe une augmentation du prix du sous-jacent La spéculation est complémentaire des produits de couverture pour le bon fonctionnement des marchés financiers. La spéculation en elle-même n'est pas forcément condamnable : elle permet d'équilibrer les marchés et elle assure la liquidité des marchés qui sont structurellement déséquilibrés. [...]
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