Les emprunts effectués par la holding dans le cadre du LBO (leverage buy-out) juxtaposent généralement deux catégories de dettes : les dettes bancaires ordinaires (ou senior debt) et les dettes subordonnées (junior debt ou junk bond), connues en France sous le nom de financement mezzanine, et consistant en des dettes subordonnées, remboursées après les dettes ordinaires mais avant le capital. Cette subordination, qui peut porter sur les intérêts eux-mêmes et ainsi rassurer les prêteurs seniors, a pour les prêteurs juniors des contreparties qui sont toujours un taux d'intérêt plus élevé et parfois la possibilité de souscrire au capital de la holding.
[...] La dette mezzanine est souvent un placement privé provenant des investisseurs spécialisés (fonds d'investissement, hedge funds . D'une maturité généralement comprise entre 8 et 10 ans, elle permet au holding de bénéficier d'un différé d'amortissement, mais revêt des risques accrus pour les mezzaneurs qui réalisent leur investissement sur l'hypothèse d'une amélioration des revenus distribuables de la cible (up-side) à l'issue de la période de différé, acceptent un rang inférieur au prêteur senior et un décalage de leur rémunération dans le temps. [...]
[...] C'est pourquoi les prêts qu'ils accordent à la société holding prennent souvent la forme d'obligations convertibles en action, ou d'OBSA, ou d'obligations remboursables en actions Cette formule de bons de souscription d'actions est notamment pratiquée au bénéfice de ceux qui participent au financement mezzanine. Dans une étude sur le financement des opérations de LBO. Le recours à la dette mezzanine permet de concilier les intérêts tant des actionnaires du holding, qui souhaitent réduire leur apport pour maximiser l'effet de levier et en obtenir une rentabilité accrue, que des banques qui souhaitent minimiser le risque d'illiquidité de l'emprunteur. [...]
[...] ailleurs, l'effet de levier juridique, recherché dans le LBO, peut passer aussi par l'utilisation de valeurs mobilières dissociant elles-mêmes capital et pouvoir : ainsi, les actions de préférence créées en 2004 introduisent ici des éléments de souplesse appréciables, au même titre d'ailleurs que la liberté qui gouverne les pactes d'actionnaires et qui permet d'aménager au mieux les relations entre les différents associés aux fins de préserver les intérêts de chacun. Enfin, sont également très utilisés dans les LBO les instruments financiers qui permettent à leurs porteurs de souscrire, s'ils le désirent, au capital de la holding ou encore de transformer leur prêt en capital de la holding. [...]
[...] L'exercice de ces BSA, dont les conditions et modalités d'exercice sont prédéfinies, permet à leurs bénéficiaires de devenir actionnaires du holding et d'obtenir un complément de rémunération lors du débouclage de l'opération. Ce complément de rémunération, qualifié equity kicker correspondant à la plus-value de cession des actions du holding par les mezzaneurs. De la même manière, certaines obligations dites PIK (Pay In Kind) offrent une rémunération plus élevée dans la mesure où les intérêts annuels sont capitalisés et payés in fine. [...]
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