Pour certains la financiarisation renvoie au terme de développement du mode de contrôle dit managérial. Mais elle s'accompagne également d'exigences de rentabilité croissante de la part des actionnaires financiers qui souhaitent que les taux de rendement des capitaux investis
soient les plus élevés possibles.
La financiarisation désigne aussi la montée de la participation des acteurs financiers internationaux au sein du capital des groupes industriels et l'accroissement de leur influence sur la gestion de ceux-ci. Elle correspond aussi au passage des économies nationales d'une logique de « coeurs financiers » à une logique de « marchés financiers » dominée par les acteurs anglo-saxons.
Les acteurs industriels de la culture et de la communication n'occupent pas les meilleures places au sein des plus grandes entreprises mondiales, mais elles comptent parmi les très grandes entreprises mondiales et celles qui offrent de grandes opportunités de gains financiers. Il ne faut pas prendre en compte les avantages financiers des acteurs de la culture et de la communication uniquement via des données et des ratios comptables. Il faut analyser leur croissance externe qui constitue une source de revenus ou d'avantages importants pour les acteurs financiers. En effet, elles permettent alors de dégager des gains et avantages importants à court terme et sont ainsi l'objet de spéculation.
[...] - Concernant le renouvellement des rapports entre concentration, financiarisation et contenus, quatre questions relatives aux structures industrielles se posent : o Comment les pôles considèrent-ils les potentialités offertes par leur positionnement dans des activités différentes ? o Comment gérer les relations à la fois de conflit et d'alliance entre les pôles ? o Les alliances industrielles sont-elles accompagnées d'alliances capitalistiques ? o Les mouvements en cours conduisent-ils à la réduction des centres de décision ? - Les politiques publiques de soutien concernent très différemment les divers contenus. Les activités les plus concernées sont celles de la production audiovisuelle qui ont des obligations d'investissements dans la production audiovisuelle française. [...]
[...] De ce fait, les stratégies déployées dans les contenus par les acteurs de la communication visent principalement à asseoir la position de ces acteurs dans leur domaine d'activité principal. Donc : - Les opérateurs de réseaux cherchent à vendre des abonnements type quadruple play et à distinguer leur offre de celle des opérateurs qui ne peuvent pas développer de stratégies dans les contenus. - Les fabricants souhaitent vendre des matériels et distinguer ceux-ci des offres concurrentes sur les plans des prix et de l'obsolescence - Les acteurs du web ont pour objectif de dominer les marchés de l'intermédiation et de la publicité sur le web en profitant de leur maîtrise des logiciels de guidage des internautes et de ciblage des publicités et des offres commerciales. [...]
[...] L D ans les années 1980 et 1990, de nombreux mouvements de libéralisation sectoriels en Amérique du Nord et en Europe interviennent, au nom de la concurrence. Les règles assurant le libre jeu du marché sont adoptées. De ce fait, le caractère oligopolistique des marchés des industries de la culture et de la communication s'accroît. Les concentrations des marchés s'accentuent et les politiques publiques sont impuissantes face à ce développement, et les encouragent parfois. La plupart des ces activités fonctionnent de manière structurelle dans les logiques d'oligopole, voire de monopole. Trois grandes spécificités caractérisent cette situation. [...]
[...] Les contenus intermédiaires seraient plus difficilement produits. Cette tendance concerne plus particulièrement les filières qui sont à la fois les plus concernées par les articulations et celles qui produisent des contenus qui présentent une certaine durée de vie et qui, ainsi, peuvent être offerts sur différents supports. our conclure, outre les enjeux industriels et notamment les conflits entre acteurs des contenus et les autres, l'objectif est la promotion d'un modèle de société reposant sur le modèle du marché autorégulateur. La mise en avant de l'individu vise à légitimer un modèle de société où les bornes posées au marché autorégulateur sont remises en question. [...]
[...] Enfin, les spécificités de la valorisation des produits culturels et médiatiques incitent à une organisation oligopolistique des marchés. En France, les règles de la concurrence ne relèvent pas seulement du droit commun. Des règles spécifiques existent et sont renforcées par la jurisprudence du Conseil constitutionnel et par les pouvoirs d'action du CSA et de l'Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes en faveur du pluralisme et de la diversité, et tout ceci est accompagné d'aides financières. Mais ces règles imposent trois types de contraintes : elles limitent la présence d'un même acteur industriel dans différentes activités, elles limitent le contrôle des marchés en fixant des seuils de concentration et elles posent des limites au contrôle des sociétés en définissant des seuils de détention. [...]
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