En France, accusés unanimement de tous les mots (licenciements boursiers, dictature des actionnaires…) par les politiques, les patrons et l'opinion publique, les marchés financiers font peur. Pourtant, des études aux Etats Unis montrent que la finance n'est ni l'ennemi des projets industriels à long terme, ni l'ennemi de l'emploi et des salariés. La France fait donc exception dans sa vision négative du capitalisme financier. Selon Landier et Thesmar les français seraient victimes d'une vision idéalisée des 30 Glorieuses, période où dirigisme d'Etat rimait avec croissance et plein emploi. De plus, la libéralisation des années 80 restée inachevée, n'a pas permis d'adapter nos institutions et le marché du travail à la finance moderne. Pour les auteurs, il serait donc indispensable d'utiliser les outils de celle-ci (comme par exemple les fonds de pensions), pour réformer différents systèmes, afin de réconcilier les français avec l'économie de marché qui participe selon eux, malgré ces détracteurs, à la prospérité générale.
Dans le premier chapitre, ils abordent la théorie de « la myopie des marchés ». Partant d'un fait historique, l'attachement à la convertibilité de la monnaie en étalon or, ils démontrent qu'une théorie économique erronée peut être admise par tous. De même, aujourd'hui, il est admis que les marchés exigent une rentabilité à court terme au détriment d'une croissance à long terme. On oppose donc logique financière du profit immédiat et logique industrielle du projet par l'investissement.
Cependant on constate qu'aux Etats-Unis, sur les 6000 entreprises cotées en bourse en 2004, un tiers était déficitaire. Pourtant, leur « market-book ratio » (rapport de la valeur de marché de l'entreprise et de sa valeur comptable) était supérieur de 50% à celui des autres entreprises. C'est-à-dire qu'elles valaient plus sur le marché financier, malgré leurs pertes.
Comment l'expliquer? Ces entreprises sont majoritairement jeunes et investissent trois fois plus en recherche et développement. Les actionnaires parient donc sur l'avenir, ils investissent dans l'attente de bénéfices futurs car leurs actions représentent une partie de ceux-ci. Ils sont donc des partenaires indispensables pour les entreprises en développement. Les auteurs constatent qu'aux Etats-Unis, plus de 80% des entreprises qui entrent en bourse sont déficitaires, et que même si leurs pertes s'aggravent, elles augmentent considérablement de taille. On peut donc dire que le marché n'est pas l'ennemi de l'emploi.
[...] Une étude de Farber et Hallock sur les réactions de la bourse aux États-Unis suite aux annonces de licenciement depuis 1970 montre que sur cas étudiés, la majorité des réactions étaient négatives. Si certaines restructurations permettent un redressement temporaire, on peut constater qu'aucune entreprise n'a connu une augmentation du cours de l'action durable sans augmentation de son personnel. A long terme, capital et travail sont dans le même bateau nous disent Thesmar et Landier. Pour preuve, la loi Cobb-Douglass, voulant que la richesse créée se partage à un tiers pour le capital et aux deux tiers pour le travail, est toujours d'actualité, malgré quelques variations. Et les investisseurs étrangers ? [...]
[...] Ces entreprises sont majoritairement jeunes et investissent trois fois plus en recherche et développement. Les actionnaires parient donc sur l'avenir, ils investissent dans l'attente de bénéfices futurs car leurs actions représentent une partie de ceux-ci. Ils sont donc des partenaires indispensables pour les entreprises en développement. Les auteurs constatent qu'aux Etats-Unis, plus de 80% des entreprises qui entrent en bourse sont déficitaires, et que même si leurs pertes s'aggravent, elles augmentent considérablement de taille. On peut donc dire que le marché n'est pas l'ennemi de l'emploi. [...]
[...] S'ils sont une majorité à accepter, il impose alors une fusion. On parle alors d'OPA hostile On pourra penser qu'une OPA amicale est plus favorable à une réussite future. Or, des études montrent qu'il n'en est rien, la première entraîne une baisse du prix de l'action, la seconde une augmentation. De plus, pour les OPA hostiles, une étude aux Etats-Unis portant sur celles- ci de 1976 à 1987 confirme que moins des pertes de salaire sont dus à la surprime payée aux actionnaires. [...]
[...] Une théorie de l'économiste américain Stephen Ross, est que seuls les hedge funds (fonds d'arbitrage), profitent des erreurs du marché en achetant lorsque les prix sont trop bas et en vendant lorsqu'ils sont trop hauts pour s'enrichir à court terme. Mais ses calculs montrent que ces erreurs représentent une infime partie de la valeur des entreprises cotées en bourse. Le marché n'est donc pas parfait mais presque. Le second chapitre traite des Offres Publiques d'Achat. Il commence par un exemple, celle d'Alcan sur Péchinay. Cette perte d'une grande entreprise nationale a été très mal vécue. La restructuration a apporté son lot de licenciements en France et au niveau mondial. [...]
[...] A travers ces exemples, on peut donc voir les limites de la prédiction du marché, soutenue par les auteurs, et les catastrophes humaines qu'il peut provoquer. De plus, avec l'arrivée de la génération du baby-boom, on peut prédire l'arrivée d'une période où un nombre très important d'actionnaires voudra liquider ses titres en même temps. Il y aura alors plus d'offres que de demandes ce qui provoquera logiquement une tendance à la chute des prix des actions. On en revient alors au même problème que pour les retraites par répartition : dans les pays développés on assiste à un vieillissement de la population et à l'allongement de la durée de vie, un déséquilibre entre actifs et inactifs va se poser. [...]
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