Les auteurs tentent à travers cet ouvrage de « guérir » un « fantasme français » : l'hostilité au capitalisme financier. Pour décrypter ce « fantasme » les auteurs ont une double approche, d'une part ils étudient les statistiques disponibles relatifs aux marchés financiers, ainsi que les résultats de la science économique quant à ceux-ci, d'autre part ils analysent la relation entre la France et les marchés financiers d'un point de vue historique.
[...] Avis personnel Augustin Landier et David Thesmar possèdent tous deux un palmarès universitaire impressionnant. Avec une assurance et un ton parfois provocateur (par exemple au sujet de l'école de la régulation et de Michel Aglietta), ils présentent la thèse selon laquelle l'hostilité française aux marchés financiers serait plus une parenthèse historique qu'une exception culturelle. Cet ouvrage est tout d'abord une synthèse intéressante des principaux résultats en économie financière. Toutes les statistiques permettent de faire disparaitre de nombreux préjugés sur la dictature des actionnaires Le point qui est peut-être le plus discutable, notamment aujourd'hui, est celui du rôle des Hedge Funds dans l'économie. [...]
[...] Le grand méchant marché est leur unique ouvrage non académique. Contenu de l'ouvrage Edité pour la première fois en 2007 aux éditions Flammarion, Le grand méchant marché a été réédité en 2008 dans la collection champs de ce même éditeur. Les auteurs tentent à travers cet ouvrage de guérir un fantasme français : l'hostilité au capitalisme financier. Pour décrypter ce fantasme les auteurs ont une double approche, d'une part ils étudient les statistiques disponibles relatives aux marchés financiers, ainsi que les résultats de la science économique quant à ceux- ci, d'autre part ils analysent la relation entre la France et les marchés financiers d'un point de vue historique. [...]
[...] Il semblerait que la réalité de l'économie financière soit une affaire de spécialiste, incomprise par la plupart des citoyens et médias. La seconde moitié qui s'intéresse à l'histoire économique récente de la France est un peu moins convaincante. Certes la France a été un acteur du libéralisme au début du 20e siècle, mais est-il possible de parler de réel héritage culturel ? Peut-on vraiment comparer la culture des sociétés rurales du début du siècle passé, à celle des sociétés urbaines du début de notre siècle ? Cela semble être un exercice assez difficile. [...]
[...] La divergence entre logique financière et logique industrielle est, selon les auteurs, fausse. Les entreprises cotées non profitables représentent un tiers de celles-ci, et possèdent un rapport entre valeur de marché et valeur comptable supérieur de 50% en moyenne. Pour Landier et Thesmar cet écart n'est pas un signe d'irrationalité et de court termisme de la part des marchés, mais au contraire un grand signe de lucidité : la plupart de ces entreprises non profitables sont jeunes, dynamiques et investissent trois fois plus en recherche. [...]
[...] De plus, et contrairement à la première partie de l'essai, cette analyse est très peu illustrée par les faits. Il y a cependant deux points qui sont très intéressants dans cette seconde partie : en France l'actionnariat est réservé à quelques élites (ce qui selon les auteurs est dû au système de retraite par répartition qui écrase la demande d'actions) et les différentes remarques sur la distorsion entre marché du travail (rigide) et marché du capital (flexible), deux facteurs qui en théorie économique sont corrélés l'un l'autre. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture