Pierre-Noël GIRAUD est né en 1949 ; il est professeur d'économie à l'école des Mines de Paris où il a fondé et dirige le CERNA (centre de recherche en économie industrielle). Il enseigne également à l'université Paris Dauphine. Il est consultant de l'administration française et de la Commission européenne dans les domaines de la politique industrielle et environnementale et membre de l'Académie des Technologies. Parmi ses ouvrages majeurs, on trouve L'Inégalité du monde et Economie : le grand Satan ? Le Commerce des promesses, petit traité sur la finance moderne, a reçu de nombreuses récompenses. Il traite de la finance en général : Comment fonctionne le marché financier ? Comment expliquer les crises ? Quelles sont les conséquences de la globalisation ? Autant de questions abordées simplement et sans clichés à travers l'ouvrage.
Dans un temps, nous procèderons à un résumé d'ensemble du livre ; par la suite, nous nous pencherons plus particulièrement sur deux aspects qui y sont développés : tout d'abord, les modifications entraînées par la globalisation, notamment financière ; puis, les fonds de pension, en tant que nouveaux acteurs majeurs de la finance.
[...] La conclusion de l'ouvrage se veut un résumé des chapitres précédents, dénonçant deux illusions» de la finance : le fait que nous soyons tous des spéculateurs, et le jeu du mistigri. Mais Giraud dénonce également une politique monétaire asservie, créant de nombreux conflits de répartition. La démonstration faite par Giraud centre le débat autour de deux nouveaux enjeux : selon lui il faudrait recréer les conditions du fordisme au niveau mondial, afin de rééquilibrer les structures entre elles, de plus, il met en exergue l'importance de la rationalisation des agents économiques, qui doivent nécessairement comprendre que leur responsabilité est réelle, et que chacun des mouvements financiers qu'ils génèrent par leurs mouvements de capitaux a des conséquences pour des centaines voir des milliers de personnes dans le monde. [...]
[...] Ainsi démontre-t-il dans le chapitre neuf que la responsabilité des spéculateurs dans les différentes crises financières est moins importante que ce que l'on s'accorde à dire. Car, en effet, les Etats ont également leur responsabilité. Ainsi l'exemple du marché européen, reposant sur des accords de change, terrain très propice à la spéculation, aurait pu être bridé par les états, ou par une politique commune européenne, et les dégâts auraient été moindres. Mais rien (ou presque) n'a été fait. Ainsi les spéculateurs ne sont pas les seuls responsables des fluctuations importantes du marché, et des bulles spéculatives qui y sont créées. [...]
[...] Ils sont devenus des acteurs majeurs dans le contexte de finance globale. Les fonds de pension Pourquoi Giraud semble-t-il centrer son analyse autour de ces fonds de pensions, qui ne semblent par ailleurs n'être que des institutions privées dont le but est de produire des rendements par des placements, en théorie des placements qui rapportent peu, mais qui sont sûrs. Tout d'abord Giraud se pose la question : pourquoi les fonds de pension ? Ainsi il explique que ces fonds sont aujourd'hui des acteurs majeurs de la finance et de la globalisation. [...]
[...] En effet, le FMI n'a pas été créé pour cela. Certains proposent qu'une organisation spécifique soit mise en place dans ce but (une sorte de pool des banques centrales des pays riches), d'autres pensent qu'un PDR international n'est pas nécessaire alors que d'autres encore veulent laisser cette attribution au FMI. La globalisation financière a donc mis en concurrence les banques et les marchés au niveau mondial dans la collecte et l'affectation de l'épargne. On assiste aussi à une grande diversification des instruments financiers. [...]
[...] On touche donc ici au thème de la confiance, souvent peu pris en compte par les économistes. Si un reproche devait être adressé à l'auteur, ce serait d'avoir des avis très tranchés et parfois peut-être un peu excessifs. Mais, il s'agit tout autant d'une qualité appréciable car Giraud émet des thèses originales et déconstruit de façon très convaincante celles déjà existantes (comme la notion de fondamentaux, qu'il ramène à un mythe, un anxiolytique) .Ses critiques, bien que naturellement subjectives font avancer la réflexion et le débat avec le lecteur. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture