La prétention qu'a le terrorisme d'agir au nom des pauvres est une flagrante imposture .
Le rapport entre le terrorisme, la violence organisée, le fanatisme religieux et la misère, est néanmoins porteur d'enseignements.
Nul doute que la pauvreté et le sentiment d'abandon, présent dans les pays du sud constituent le meilleur terreau pour les déviances, à plus fortes raisons, le terrorisme.
Dans cette optique, l'Aide Publique au Développement (APD), si tenté qu'elle soit efficace, semble être la seule réponse structurelle, la seule alternative susceptible d'enrayer la tendance actuelle à la course à la terreur.
Malheureusement, force est de constater que ce n'est pas le cas. L'APD n'est pas efficace et semble être, en plus, sur plusieurs points, une imposture offrant la possibilité aux pays donateurs d'étendre leurs zones d'influence à travers le soutien politique aux dirigeants alliés du Sud.
La Hawala (confiance en arabe), appelé le Hundi en Inde ou le Fei ch'ien en Chine, offrent aux émigrés ou aux personnes analphabètes, notamment en situation irrégulière un moyen efficace et avantageux, que les agences de transferts formels ne peuvent pas égaler pour le moment.
Cependant la Hawala présente des risques de détournements, de perversions pour les mêmes raisons que celles qui font son succès auprès des populations émigrées .
La Hawala peut être utilisée comme canal de financement du terrorisme. Les SITF, offrant la possibilité de réaliser des opérations en espèces, sans aucune surveillance, ni identification précise des expéditeurs ni même des bénéficiaires, attirent inévitablement une certaine clientèle dont l'origine des fonds est suspecte.
John La Flace, membre du Congrès américain accuse les transferts Hawala d'être responsable du financement des attentats du 11 septembre contre le World Trade Center, dans un Rapport du 26 Septembre 2001.
Dans l'immense majorité des cas, les transferts Hawala ne posent aucun problème, répondant même à une demande et à des besoins financiers légitimes mais, de la même manière, ces caractéristiques de fonctionnement se prêtent au financement du terrorisme .
Les objectifs des organisations nationales et des gouvernements occidentaux quant à la réglementation de la Hawala, et des SITF en général, semble difficile à atteindre.
Il s'agit néanmoins d'éclaircir ce phénomène qui apparaît comme une alternative sérieuse à la lutte contre la pauvreté et qui sert marginalement les causes les plus obscures…
[...] Les Nations Unies évoquent le chiffre de 150 milliards de dollars par an, le FMI 200 milliards de dollars et la Banque Mondiale table sur 167 milliards de dollars qu'il faut majorer de 50% pour tenir compte des Systèmes Informels de Transferts de Fonds (SITF)[7]. Le recours au SITF par les migrants dépend de plusieurs facteurs. L'état de bancarisation dans le pays d'origine, les coûts pratiqués par les organismes formels, tels que Western Union ou les Etablissement bancaires 60% des envois des Maliens de France sont informels car seulement 15% de la population est bancarisée. La tendance s'inverse au Maroc pour les mêmes raisons. [...]
[...] L'impact des systèmes de transferts de fonds Hawala sur le développement des pays récipiendaires La Hawala est au centre d'une tragédie humaine. Elle s'est rendue indispensable pour les économies des plus pauvres pays de l'hémisphère sud, en devenant l'une des méthodes les plus usitée en matière de transferts de fonds par les migrants, apparaissant comme un instrument de lutte contre la misère, mais profite dans le même temps aux terroristes, qui exploitent cette pauvreté. En effet, comme le constatent Buencamino et Gorbunov les systèmes Hawala sont amenés à jouer un rôle de premier plan dans certains pays en période de crise[31]. [...]
[...] La terminologie dominante, les systèmes informels de transferts de fonds, peut elle-même être critiquée. En effet, comme nous le verrons par la suite, aucun flux financier n'existe entre le migrant et le bénéficiaire des fonds. L'argent circule sans se déplacer[29]. Il serait alors plus juste de parler d'un Système Informel de Transfert de Valeurs. Ainsi, la loi adoptée par les Etats-Unis, the Patriot Act, comporte deux erreurs fondamentales à propos de la Hawala. La définition donnée parle de systèmes bancaires, souterrains. [...]
[...] Les sociétés spécialisées dans les transferts de fonds. Ici ni l'expéditeur, ni le destinataire n'ont besoin d'être titulaires de comptes bancaires car les opérations sont réalisées exclusivement en espèces. Néanmoins, ce n'est pas l'argent qui est transféré physiquement, mais la valeur de celui-ci. Il s'agit d'opérations virtuelles. Les opérations électroniques sont enregistrées dans la comptabilité des agents de transfert opérant dans le même réseau. A intervalles réguliers, les règlements s'effectuent par compensation entre les différents comptes des agents, par une instance centrale[40]. [...]
[...] Les systèmes informels de transferts de fonds : les financements Hawala SOMMAIRE Prolégomènes sur les transferts de fonds Hawala. Typologies des systèmes informels de transferts de fonds de type Hawala. L'antagonisme des définitions. La définition de la Hawala en droit musulman. La perception des transferts de fonds Hawala dans le monde occidental. Ce qu'est le transfert de fonds Hawala dans le monde occidental L'impact des systèmes de transferts de fonds Hawala sur le développement des pays récipiendaires. Analyse Typologique des transferts de fonds Hawala. Comment le système Hawala fonctionne t-il ? La situation de départ. [...]
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