La fréquence et la gravité des crises bancaires et financières se sont accrues au cours des deux dernières décennies aussi bien dans les économies émergentes que dans les pays industriels, entraînant des pertes de production élevées. Ces crises ont généralement pour origine une vague d'optimisme, engendrée par l'évolution favorable de l'économie réelle, qui contribue à une sous-estimation des risques, une distribution trop généreuse de crédits, une hausse démesurée des prix des actifs, un surinvestissement en capital physique et, dans certains cas, une consommation excessive des ménages.
[...] Lors de la crise des subprimes ce sont les anticipations sur les variations des prix immobiliers qui vont jouer un rôle important sur ce marché. Les prix de l'immobilier n'ont en effet pas diminué depuis la fin de la deuxième guerre mondiale et constituent une valeur refuge depuis la crise boursière de 2001. Ces anticipations favorisent alors l'augmentation d'investissement spéculatifs et l'expansion des crédits subprimes dont le sous-jacent, l'immobilier semble peu sensible à une variation de prix. De ce fait on assiste à l'envol des prix de l'immobilier sur la période 2002-2006 avec une augmentation de 60%. [...]
[...] D'une part, l'augmentation de la concurrence internationale a exercé une pression à la baisse sur les prix des produits manufacturés. D'autre part les tensions inflationnistes liées à l'augmentation du prix des matières premières apparaissent maitrisées par la Fed et la BCE dont la crédibilité déjà conséquente se renforce, nourrissant ainsi les anticipations non inflationnistes des agents. Si l'une des fonctions des banques centrales est de contrôler la masse monétaire en circulation pour éviter tout risque inflationniste, elles ont laissé les liquidités exploser pour la simple raison qu'il n'apparaissait pas de risque. [...]
[...] Ce phénomène de perte de l'information se renforce entre chaque intermédiaire de la chaîne de la titrisation. Le véhicule dispose déjà d'une information incomplète sur laquelle les agences de notation vont fonder leur évaluation du risque. L'évaluation du risque par les agences de notation pose donc problème à la fois sur l'information dont elle dispose, mais aussi sur l'appellation ambigüe qui est utilisée pour noter des titres adossés à des créances. Par exemple il existe des CSO notés triple A Or le triple A dans la notation est sensé refléter un produit financier très sûr, peu risqué. [...]
[...] La crise des subprimes éclate finalement en août 2007. Une crise financière désigne une rupture dans le schéma des cycles financiers révélant la fragilité du système. D'un point de vue historique, les crises ne constituent pas un événement nouveau mais plutôt un phénomène récurrent ponctuant les cycles. Si l'origine de la perturbation, les défaillances de la régulation, les mécanismes de la contagion financière et économique sont différents d'une crise à l'autre, elles ont en commun une cohérence interne lors de leurs enchaînements. [...]
[...] Ainsi, la crise des subprimes toucha le monde financier américain avant de toucher la sphère financière internationale et provoquer une crise économique internationale Le ressort des crises financière semble toujours être le même, les agents apprennent de leurs erreurs et de ce fait le potentiel sur lequel porte le mouvement spéculatif change d'une crise a une autre. Aussi les enseignements tirés de la crise des subprimes ne soulèvent pas le risque de l'arrivée d'une nouvelle crise similaire. Les crises sont inévitables, et bien qu'elles soient imprévisibles nous pouvons tant bien que mal tenter de trouver le canal susceptible d'être emprunté lors de l'apparition de la prochaine crise afin de prévenir tout risque systémique qui pourrait en accentuer l'ampleur comme c'est le cas aujourd'hui. Annexes Schéma 1 : les 5 phases des crises financières. [...]
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