« Les premiers bilans de la crise du subprime commencent à tomber, et ils ne sont pas bons. Selon un rapport de l'agence fédérale FDIC, les provisions passées dans les comptes des banques américaines au troisième trimestre à cause de la crise ont plus que doublé sur un an […], soit un record depuis la crise de 1987 ». Cet extrait du journal La Tribune daté du 29 novembre 2007 présente les grandes lignes du tremblement que connaît le monde de la finance depuis l'été dernier.
L'environnement dans lequel s'est installée la crise se caractérise tout d'abord par une tendance très forte à la désintermédiation qui consiste pour les banques à transformer des actifs peu liquides pour lesquels il n'existe pas de marché efficace en valeurs mobilières facilement négociables. Ce procédé de titrisation de créances représente une des évolutions les plus marquantes qu'à connu le paysage financier depuis les années 1980. Cet environnement fut aussi marqué par une incitation forte des investisseurs à prendre davantage de risque et d'avoir plus facilement recours à l'endettement à la vue de la baisse du prix du risque. Au niveau réglementaire, on était à l'aube de l'instauration des nouvelles normes de Bâle 2 sur les standards de capital obligatoires pour les banques.
On assiste depuis lors à de fortes pertes des institutions financières consistant essentiellement aux provisions passées pour couvrir des dépréciations d'actifs. Les pertes estimées par l'OCDE s'élèvent à environ à 400 milliards de Dollars en Janvier 2008.
Au cœur cette analyse, on retrouve en filigrane un des thèmes fondamentaux de la finance à savoir la gestion du risque. Le sujet qui nous est présenté met en exergue cette notion de gestion des risques dans le contexte des subprimes et nous incite à nous interroger sur le provisionnement comme moyen de gestion des risques.
A cette fin, il convient de définir notre cadre de réflexion en procédant à une analyse des risques que nous rencontrons de manière générale en finance et auxquels sont exposés les acteurs majeurs de la crise : les institutions financières. Par la suite, nous affinerons notre analyse en mettant en exergue les principaux risques financiers ayant trait à la crise des subprimes : l'objectif sera de déterminer, grâce à une analyse du mécanisme de l'allocation du crédit subprime, les expositions majeures au risque qu'ont connu les banques. Il s'agira enfin d'analyser dans quelles mesures les provisions peuvent permettre d'appréhender les risques en question. L'objectif ici sera double : dresser tout d'abord un état de la réglementation en vigueur en matière de gestion des risques, puis montrer dans quelles mesures le système de provisionnement permettrait d'appréhender les risques évoqués plus haut. Ainsi, une brève présentation du système de gestion des risques tel que le préconise les accords de Bâle 2 sera effectuée. Puis suivront une présentation générale du provisionnement ainsi qu'une argumentation sur sa capacité à appréhender les risques.
[...] La sélection des techniques de gestion du risque : les théoriciens du risk management identifient quatre stratégies fondamentales de gestion du risque : l'éviter, le prévenir, l'absorber, le transférer. La mise en œuvre de la stratégie : le principe fondamental ici étant de minimiser les coûts de mise en œuvre de la solution choisie. Le contrôle régulier afin de s'assurer que les décisions passées sont toujours optimales. A. Le contexte règlementaire actuel de gestion des risques : Bâle 2 Sous le vocable de Bâle II se cache le nouveau ratio de solvabilité que doivent appliquer les banques européennes. [...]
[...] Il ne s'agit donc pas d'un danger abstrait. On peut souligner les deux principales caractéristiques du risque : une probabilité de réalisation et un impact négatif. Au cours de cet essai, nous nous intéresserons au risque économique et tout particulièrement aux risques financiers. B. Les typologies de risque Plusieurs études ont été menées afin de distinguer les différentes catégories de risque. Dans notre optique de démonstration, nous ferons état de celle distinguant les risques en fonction de leur nature. On distingue ainsi 5 grandes catégories de risque : Le risque de marché : il s'agit de l'exposition de l'entreprise à une évolution défavorable des taux ou des prix. [...]
[...] Toutefois, les marchés sont imparfaits. Il existe des asymétries d'information. Les emprunteurs (émetteurs des titres) étant mieux au fait des risques que les prêteurs (acheteurs de titres). Les intervenants de marché peuvent donc être peu vouloir effectuer des transactions sur des actifs dont les caractéristiques et le comportement dans un contexte économique changeant sont difficiles à évaluer. En période de tensions, lorsque l'incertitude augmente, la liquidité de marché peut s'assécher brutalement avec la disparition de toute activité sur le marché secondaire. [...]
[...] Il s'agira dans la partie suivante de déceler les risques liés aux subprimes Nous présenterons dans une première partie ce système de refinancement des créances. B. Les subprimes : quels risques ? Technique financière sophistiquée importée des Etats-Unis à la fin des années 1980, la titrisation a connu depuis un essor considérable dans le monde. Elle consiste pour les banques à transformer des actifs peu liquides en valeur mobilières facilement négociables. Elle s'inscrit dans une tendance de la finance mondiale : la désintermédiation. Autrement dit, elle permet aux banques de revendre des dettes à des tiers sous forme d'obligations. [...]
[...] Comme exemple, on retrouve les risques climatiques, technologiques ou encore environnementaux. Les risques politiques, réglementaires et légaux : ce sont les risques qui impactent l'environnement immédiat de l'entreprise et qui peuvent modifier substantiellement sa situation concurrentielle et son plan d'affaires. Le risque de liquidité : il s'agit de l'impossibilité de faire face à un instant donné à ses échéances de trésorerie du fait de 3 facteurs (manque d'actifs liquides, difficulté de liquider les actifs car ils ont été fortement détériorés à cause d'une crise, impossibilité de trouver des investisseurs acceptant d'accorder des fonds à l'entreprise). [...]
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