La crise du subprime était-elle prévisible ? Certains analystes l'annonçaient dès 2005, comme la continuité d'une longue période d'expansion, pendant laquelle les crédits accordés aux ménages américains étaient en forte hausse. Or la Réserve Fédérale américaine (FED), dirigée depuis plus de 20 ans par Alan Greenspan, prend systématiquement le parti de soutenir le secteur bancaire en cas de crise boursière (en 1987, 1998 et 2001) par des politiques de taux accommodantes.
Ces politiques se sont traduites par un gonflement de la masse monétaire américaine, et par conséquent l'abondance de liquidités mondiales : d'où une augmentation de la concurrence entre les banques, qui ont proposé des prêts à des taux d'intérêt de plus en plus avantageux, ce qui, nous le verrons, fut un des facteurs à l'origine de la crise du subprime. Ainsi, entre 1997 et 2006, le flux d'endettement (soit le montant total des prêts consentis) des ménages américains a augmenté de 14% ; dans le stock d'endettement, les prêts de médiocre qualité (« subprime », à une clientèle peu aisée, à des taux élevés) ont augmenté, et les prêts accordés sans vérification de revenu ont quasiment doublé sur la même période, pour atteindre 46% du montant total des prêts en 2006. Dans ces conditions, un réajustement semblait inévitable. Les premiers signes apparaissent dès fin 2006, auxquels s'ajoutent la baisse de la croissance américaine et les premiers incidents de paiement sur les prêts à haut risque, provoquant une chute du prix de l'immobilier américain, annonciatrice de la crise.
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[...] Dans ces conditions, un réajustement semblait inévitable. Les premiers signes apparaissent dès fin 2006, auxquels s'ajoutent la baisse de la croissance américaine et les premiers incidents de paiement sur les prêts à haut risque, provoquant une chute du prix de l'immobilier américain, annonciatrice de la crise. La FED ne relève pas ses taux pour trois raisons principales : - l'expansion de l'immobilier était un des moteurs de la croissance américaine, qu'il ne fallait pas briser ; - les ménages emprunteurs devaient conserver leur emploi, afin de pouvoir continuer à rembourser leur emprunt ; - le niveau d'inflation, mesuré par le taux de croissance du niveau général des prix (il était alors de ce qui est tolérable) ; mais la FED ne tient pas compte des hausses immobilières et boursières. [...]
[...] Les subprimes: crise financière ou crise globale ? Sommaire Introduction I. De Janvier 2001 à Septembre 2007, l'éclatement de la crise 1. Le marché immobilier américain : excès d'offre et crédits à risque 1. L'offre de biens immobiliers connait un niveau élevé entre 1999 et L'évolution très rapide des prix de l'immobilier favorise la formation d'une bulle 2. La titrisation des créances transfert le risque aux marchés 1. [...]
[...] Les prix sont ainsi remontés plus vite, cassant la spirale déflationniste. Après l'éclatement de la bulle Internet en 2000, il rédige un essai sur les moyens dont dispose une banque centrale pour éviter le risque déflationniste : ce sont ces apprentissages qu'il semble aujourd'hui mettre en pratique, notamment quand la Réserve Fédérale utilise aujourd'hui des procédures de sauvetage tirées des constats de la crise de 1929 (dernier exemple en date, la Fed a assuré un prêt de 30 milliards de dollars à la banque JP Morgan Chase pour assurer le rachat de la maison de courtage Bear Stearns, en très grande difficulté). [...]
[...] Début 2006, Ben Bernanke, spécialiste reconnu de la grande crise de 1929, prend la succession d'Alan Greenspan à la tête de la banque centrale américaine. Le marché de l'immobilier atteint un pic après 10 ans de croissance (comme nous l'avons vu en première partie), et les prix commencent à baisser. Les remboursements d'emprunts immobiliers augmentent soudainement : les ménages ayant contracté des prêts subprimes financièrement les plus fragiles, ne peuvent plus rembourser. Les saisies immobilières se multiplient, aggravant la chute des prix de l'immobilier. [...]
[...] Autant de facteurs qui donnent à prévoir une baisse des revenus du ménage américain. Or c'est précisément la consommation qui tire la croissance américaine depuis 10 ans : les 1300 millions de chinois ont dépensé en 2007 moins de 1000 milliards de dollars, quand les Américains, au nombre de 350 millions, ont dépensé plus de 9500 milliards de dollars. Mais le poids de la dette a beaucoup augmenté dans le portefeuille des ménages, atteignant 13.800 milliards de dollars (soit près de 50.000 dollars par personne) ; la dette immobilière représente désormais 100% d'une année de revenus des ménages (contre 60% en 2007) aggravés par des facteurs conjoncturels Autre facteur aggravant, le choc pétrolier et l'inflation en rythme annuel qui repart à la hausse, atteignant presque les en avril 2008 ; or les autorités monétaires semblant privilégier le soutien de l'activité au contrôle de niveau général des prix, une politique de lutte contre l'inflation ne semble pas à l'ordre du jour. [...]
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