Le 1er septembre 1998, eurent lieu en Europe (Francfort, Zurich, Londres et Madrid notamment) des séances de folie boursière après la baisse de 500 points à Wall Street la veille: depuis son niveau record du 17 juillet, l'indice Dow Jones avait perdu près de 1/5 de sa valeur et avait effacé tous les gains obtenus depuis le début de l'année. L'ampleur de la globalisation financière a ainsi suscité des inquiétudes légitimes: l'exceptionnelle croissance des flux transnationaux, depuis le milieu des années 1980 (libération du mouvement des capitaux, big bang des places financières, etc.), met, en effet, l'Etat dans une position de retrait, du fait de la montée de l'interdépendance mondiale. Face à celle-ci, à la crainte d'une crise systémique, on peut, dès lors, se demander si les risques des marchés internationaux de capitaux peuvent ou non être maîtrisés.
Avant toute chose, il convient cependant d'identifier ce que l'on entend par « marchés internationaux de capitaux », tellement ceux-ci sont diversifiés: il convient ainsi de distinguer les Bourses, où s'échangent les capitaux à long terme (i.e. les investissements), du marché monétaire, où s'échangent les capitaux à court terme, du marché des changes, où s'effectuent les opérations de changes, des marchés dérivés, où s'échangent des risques, des euromarchés où s'effectuent des opérations de prêts et d'emprunts libellés en devises, ou encore du marché d'occasion des créances, où s'échangent des titres de créances. Grâce, à cette typologie, nous sommes mieux à même de comprendre les canaux de transmission des risques depuis la sphère financière jusqu'à la sphère réelle: une crise financière, même d'origine étrangère, peut atteindre, via les taux d'intérêts, les investissements et donc les possibilités de croissance d'un pays, par simple contagion. Passant donc d'une « économie d'endettement » (auprès des banques) à une « économie de marchés financiers » (Hicks), les économies nationales sont ainsi de plus en plus soumises à ce que l'on appelle le « risque de marché » (compris comme la probabilité d'une dépréciation durable de la valeur des actifs). Le tout est alors de savoir si, pour maîtriser les risques inhérents à ce processus, on doit laisser les établissements financiers s'autoréguler ou si, plutôt, les autorités publiques devraient renforcer la surveillance des marchés au moyen de réglementations internationales. Est-il possible, en outre, de maîtriser les risques des marchés internationaux de capitaux sans perdre les avantages de la globalisation financière ? Il s'agira aussi de se demander si le « risque de marché » est ici la seule cible des éventuelles réglementations.
[...] Ex : attention à la politique de la Federal Reserve et de M. Alan Greenspan / fixation de r + aux moindres indices / Etats, entreprises, etc. Le développement du marché du risque et des produits dérivés : une restructuration des risques globaux. Au milieu des années 1970, les EU entament une dérégulation de leur système boursier qui s'est ensuite propagée, comme on l'a dit, aux autres places boursières pendant les années 1980 (ex : création du MATIF en France en 1986). [...]
[...] La littérature économique présente deux grandes interprétations des crises financières. L'une se place sous un corps d'hypothèses au premier rang desquelles figurent la rationalité et l'homogénéité des agents économiques ; la seconde rejette ces hypothèses fondatrices. Attardons-nous sur la première. En effet, cette approche est intéressante car elle donne une explication rationnelle des crises qui nous amène à considérer que la dérégulation (l'autorégulation des marchés) devrait permettre d'éviter les crises financières. En bref, selon cette approche, la régulation va se faire par les quantités plutôt que par les prix, et, dès lors, même des institutions solvables peuvent être confrontées à un mouvement de retrait de leurs dépôts (risque d'illiquidité). [...]
[...] Analyse fondamentaliste de la crise asiatique : risque d'illiquidité (pas confiance en le maintien de la parité avec le perçu par les investisseurs étrangers, d'ou retrait des crédits et crise. La spéculation ne peut être déstabilisante à long terme : cf. les fondamentaux Même risque d'illiquidité au niveau global. La théorie de l'asymétrie informationnelle arrive au même résultat. Enfin la théorie des bulles rationnelles & anticipations autovalidantes. Mais on touche là aux limites de l'analyse Faiblesses des mécanismes autorégulateurs. [...]
[...] Il y a eu une restructuration considérable des risques : les produits dérivés permettent de transférer et de répartir l'exposition à des risques de variation de prix des actifs au niveau micro, sans créer aucune exposition aux risques de marché supplémentaire au niveau global (puisque la position globale agrégée sur les produits dérivés est toujours nulle). On peut enfin noter que, parallèlement à ces marchés organisés, existent même des marchés non réglementés, dits de gré à gré, où les transactions augmentent désormais plus vite que sur les marchés organisés Quelle gestion micro-économique des risques financiers ? Les difficultés de la réglementation face à la recomposition du paysage institutionnel bancaire et financier. Les acteurs financiers se sont considérablement diversifiés avec la dérégulation des marchés financiers au point de changer complètement le paysage institutionnel financier et bancaire. [...]
[...] Limiter la globalisation pour mieux la réguler ? En 1972, l'économiste américain James Tobin, Prix Nobel d'économie en 1981, imagine un impôt sur les transactions financières internationales à CT dans le domaine des changes. Destinée à améliorer l'efficacité de la politique économique, l'idée de Tobin est de décourager les mouvements purement spéculatifs en taxant le montant échangé lors de chaque opération, de façon à réduire les fluctuations trop violentes raisons de taxer les transactions de change : dégager des recettes, réduire la volatilité des changes et donc les risques de marché, accroître l'autonomie des pouvoirs publics. [...]
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