Depuis le début des années 1990, le secteur bancaire européen a été le témoin de profondes restructurations, prenant la forme d'une vague sans précédent d'opérations de fusions-acquisitions, dont les principales caractéristiques ont été : l'émergence de grandes banques universelles à l'échelle nationale, le développement d'opérations de type paneuropéennes et la constitution de vastes conglomérats financiers européens. La globalisation financière, les innovations technologiques et l'introduction de la monnaie unique sont quelques uns des principaux facteurs explicatifs du processus de consolidation bancaire en Europe.
Jusqu'à la fin des années 80, il n'existe pas de véritable marché unifié des activités bancaires européennes. En effet, les services bancaires ne peuvent pas être offerts à travers les frontières de tous les pays membres, et il reste très difficile de créer des succursales dans les pays membres. La levée des barrières réglementaires nationale grâce à la législation communautaire a permis de supprimer le frein principal à la consolidation du secteur bancaire européen. La directive du 15 décembre 1989 sur l'harmonisation des règles d'accès au marché bancaire des Etats membres, entrée en application en 1993, joue en ce sens un rôle primordial. A partir de cette date, n'importe quel établissement financier, ressortissant européen, peut s'installer dans n'importe quel Etat de la CEE moyennant des critères prudentiels en termes de solvabilité et de fonds propres. Dès lors, la libéralisation et la déréglementation du marché bancaire européen permet aux banques d'entrevoir des stratégies de consolidation au niveau national puis européen.
Si le nombre d'opérations est allé croissant, leur réussite reste discutable. Dès lors, on peut s'interroger sur la rationalité de telles opérations ainsi que sur leurs réelles motivations. Dans un premier temps nous nous intéresserons aux justifications économiques des restructurations bancaires puis, nous étudierons les résultats des opérations de fusion-acquisition du secteur bancaire.
[...] Jusqu'à la fin des années 80, il n'existe pas de véritable marché unifié des activités bancaires européennes. En effet, les services bancaires ne peuvent pas être offerts à travers les frontières de tous les pays membres, et il reste très difficile de créer des succursales dans les pays membres. La levée des barrières réglementaires nationale grâce à la législation communautaire a permis de supprimer le frein principal à la consolidation du secteur bancaire européen. La directive du 15 décembre 1989 sur l'harmonisation des règles d'accès au marché bancaire des États membres, entrée en application en 1993, joue en ce sens un rôle primordial. [...]
[...] I / Les justifications du mouvement de consolidation du secteur bancaire européen A / Le remodelage du paysage bancaire européen de 1995 à aujourd'hui C'est à partir de 1998-1999 que l'on observe une envolée du nombre des opérations de fusions-acquisitions dans le secteur financier européen. Le processus de consolidation bancaire au sein de l'Union européenne a connu deux étapes successives entre 1994 et 2006. La première étape, qui s'est achevée en 1998, a été marquée par une nette domination des opérations de faibles dimensions, inférieures à un milliard d'euros. Ces fusions- acquisitions se font d'ailleurs essentiellement dans un cadre national. [...]
[...] 2002) Suppression des garanties d'Etat pour les Landesbanks en 2005 qui les forcent à cherche des partenariats de croissance avec des acteurs privés. La Commission vise à harmoniser les critères de décision des diverses autorités nationales de régulation. [...]
[...] Daniel Goyeau et al., Marché financier et évaluation du risque bancaire Revue Economique, Vol p 270. L'attractivité est créée par l'augmentation des capitalisations boursières et des résultats. Fabio Panetta et al. «Why do Banks Merge? CEIS Tor Vergata Research Paper 2003, p En 2001, deux opérations de fusions-acquisitions ont été annulées en raison d'un risque de position dominante sur le marché national. Il s'agit de l'acquisition d'Abbey National par Lloyds TSB au Royaume-Uni (veto des autorités britanniques) et de la fusion entre SEB et Swedbank en Suède (veto des autorités de Bruxelles). [...]
[...] De nombreux travaux ont montré une amélioration de l'efficience coût dans les banques grâce à l'exploitation des économies d'échelle.[17] Enfin, comme souvent dans les opérations de fusion-acquisition, la consolidation bancaire a surtout profité aux actionnaires des établissements cibles. Ainsi le goodwill versé par Santander pour l'acquisition d'Abbey National en 2004, représentait 60% des fonds propres de la cible. De même, les actionnaires d'ABN Amro se sont partagés 72 milliards d'euros, lors de l'OPA menée par Santander, Fortis et RBS en 2007. Le bilan est contrasté pour les actionnaires des banques acquéreuses. RBS a dû mener une opération de recapitalisation de 15 milliards d'euros en 2008, en partie du fait de l'acquisition couteuse d'ABN Amro. [...]
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