Pour les pays émergents, le choix de leur régime de change se pose à chaque crise monétaire majeure. Ainsi, au début des années 1970, après l'effondrement du système de Bretton Woods, les mots clés étaient flexibilité et indépendance de la politique monétaire. L'explosion de l'inflation dans les années 1980 dans de nombreux pays d'Amérique latine a centré le débat sur les vertus des politiques de stabilisation par l'ancrage nominal du taux de change. Dans les années 1990, l'inflation n'est plus un problème majeur dans la plupart des pays ; aussi, l'avantage de crédibilité du change fixe a-t-il perdu de son importance. Par ailleurs, le débat a pris de nouveaux aspects avec la libéralisation des mouvements de capitaux : risque moral, robustesse du système financier, attaques spéculatives.
[...] Cette mobilité rendit les systèmes de change fixe vulnérables à la spéculation : les capitaux fuient une monnaie au moindre signe d'une dévaluation. Soit le taux de change est fixe et le pays renonce à l'autonomie de sa politique monétaire. Soit une flexibilité des taux de change. Des économistes comme Bhagwati ou Rodrik ont avancé que les pays émergents devraient conserver ou rétablir des restrictions sur les mouvements de capitaux de manière à pouvoir exercer leur autonomie monétaire tout en gardant des taux de change stable. Par exemple, la Chine ou l'Inde gelèrent leurs plans de libéraliser leur compte de capital. [...]
[...] Mais ces contrôles s'avèrent impossibles à long terme. Taux de change fixe et taux de change flottant Pour les changes fixes ou plutôt stables, il faut distinguer les cas en fonction de la monnaie et du mode de rattachement. On observe ainsi quelques situations de fixité par rapport à une seule monnaie : le dollar dans les Caraïbes ou en Amérique centrale, l'euro pour la Zone franc ou encore le rand sud-africain pour l'Afrique australe. Plus fréquemment, l'ancrage nominal se fait par rapport à un panel de monnaies. [...]
[...] Quel régime de change pour les pays émergents ? (2006) Pour les pays émergents, le choix de leur régime de change se pose à chaque crise monétaire majeure. Ainsi, au début des années 1970, après l'effondrement du système de Bretton Woods, les mots clés étaient flexibilité et indépendance de la politique monétaire. L'explosion de l'inflation dans les années 1980 dans de nombreux pays d'Amérique latine a centré le débat sur les vertus des politiques de stabilisation par l'ancrage nominal du taux de change. [...]
[...] Une collaboration régionale nécessaire pour fixer le régime de change J. Williamson a développé la théorie des zones cibles : il s'agit de laisser flotter les monnaies autour d'un taux de change d'équilibre fondamental (TCEF), défini comme un taux permettant de maintenir l'activité économique au plus haut niveau possible sans déséquilibre massif de la balance courante. Sur le plan pratique, cette gestion par la concertation ne va pas sans poser problème car les conférences internationales n'ont pas un caractère coercitif et sont donc peu crédibles. [...]
[...] On peut y ajouter la volonté de stabiliser le taux de change réel (taux nominal corrigé des écarts d'inflation entre les principaux partenaires), en tout cas d'éviter une appréciation trop importante, synonyme de perte de compétitivité prix pour les producteurs nationaux Les caractéristiques spécifiques des pays émergents introduisent des dimensions supplémentaires dans ce choix stratégique : vulnérabilité aux chocs externes, concentration géographique des échanges, engagements libellés en devises étrangères, taux d'inflation parfois élevé et faible crédibilité monétaire, marché domestique des capitaux souvent embryonnaire. La diversité des situations structurelles et macroéconomiques implique qu'il n'y a pas de régime de change optimal pour l'ensemble des pays émergents. Il faut même considérer que le processus de développement nécessite une adaptation régulière du régime de change en fonction de l'étape qui est atteinte par chaque économie. De plus, un trilemme caractérise les problèmes macroéconomiques des économies ouvertes. [...]
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