Il convient de distinguer deux fonctions de la politique économique: un rôle de stabilisateur économique (les ajustements s'opèrent par des mécanismes, tels un impôt qui augmente ou baisse en fonction des fluctuations économiques) et un rôle moins mécanique, davantage fondé sur une conception volontariste dans le but d'atteindre certains objectifs fixés. On peut cerner globalement les objectifs fondamentaux : ce sont ceux exprimés dans le carré de Kaldor, à savoir le taux de croissance (élevé, durable) ; taux de chômage (faible) ; taux d'inflation (limité) ; la balance des paiements.
La politique économique repose principalement sur deux vecteurs, deux moyens : la politique monétaire et la politique budgétaire. Si ces deux instruments servent à mettre en place une politique économique, il n'en est pas moins vrai que politique monétaire et politique budgétaire se différencient. Cette différence ne réside a priori pas dans l'objectif souhaité de ces deux canaux, mais dans les moyens mis en œuvre pour atteindre ces objectifs. La politique monétaire influe sur l'évolution de la masse monétaire et les taux d'intérêt. C'est par ce biais qu'elle agit sur la croissance, l'inflation, le taux de chômage. La politique budgétaire quant à elle, comme son nom l'indique, repose sur le budget de l'Etat. Il agit principalement sur la demande. Ainsi a-t-on des objectifs semblables mais des instruments différents. Dès lors, on peut se demander si on aboutira au même résultat (que l'on souhaite optimal) selon que l'on utilise l'un ou l'autre de ces instruments.
De quels outils dispose-t-on pour mener une politique économique et comment doit-on les articuler (quel arbitrage doit-on opérer entre eux) pour obtenir un résultat efficace ?
[...] La preuve : l'absence d'inflation en 2004-2006 alors que le pétrole est passé de 20 à 70 dollars le baril, ce qui indique que ce facteur a une portée limitée. En fait, la désinflation résulte principalement de l'accroissement de la concurrence entre les entreprises, qui les empêche d'augmenter leurs prix librement, et de la mondialisation, qui réduit les coûts. Par ailleurs, il n'est pas facile de bâtir des indicateurs avancés fiables de l'inflation. La politique monétaire intervient donc souvent avec retard, parfois même à contre-courant. Ceci est d'autant plus que l'inflation touche de plus en plus les actifs, comme les actions, l'immobilier ou les œuvres d'art. [...]
[...] Politique monétaire et politique budgétaire: des politiques complémentaires ou substituables ? Il convient de distinguer deux fonctions de la politique économique : un rôle de stabilisateur économique (les ajustements s'opèrent par des mécanismes, tels un impôt qui augmente ou baisse en fonction des fluctuations économiques) et un rôle moins mécanique, davantage fondé sur une conception volontariste dans le but d'atteindre certains objectifs fixés. On peut cerner globalement les objectifs fondamentaux : ce sont ceux exprimés dans le carré de Kaldor, à savoir le taux de croissance (élevé, durable) ; taux de chômage (faible) ; taux d'inflation (limité) ; la balance des paiements. [...]
[...] Choisir entre politique budgétaire et politique budgétaire ou mettre en œuvre des second policy mix ? A la fin des années 1970, les nouveaux classiques estiment que Milton Friedman ne va pas assez loin. Selon eux, dès que la quantité de monnaie augmente, les agents anticiperaient l'inflation qui va en résulter et accroîtraient leur épargne pour s'en protéger. Même à court terme donc, la monnaie ne pourrait influencer la croissance : la monnaie est super neutre Mais les uns et les autres s'accordent toutefois sur l'idée que la politique monétaire doit être vouée uniquement à la stabilité des prix et menée par une autorité indépendante du gouvernement. [...]
[...] A l'inverse, une politique monétaire restrictive déprime l'investissement et réduit le revenu national. Mais cette présentation, certes très simpliste, n'est pas sans susciter quelques critiques. En effet, peut-on dire de la politique monétaire qu'elle protège véritablement de l'inflation ? La lutte contre l'inflation se fait en restreignant la quantité de monnaie en circulation. Pour réduire la quantité de monnaie en circulation, il faut donc limiter les prêts, en incitant les banques à prêter moins, et les clients à emprunter moins. [...]
[...] Sur le marché monétaire, cela induit donc une augmentation du taux d'intérêt, une hausse qui peut alors freiner l'investissement privé. L'effet final sur la production est alors plus faible que prévu par le seul calcul du multiplicateur. Jacques Généreux conclue ainsi que les conditions en matière d'élasticité de la demande de monnaie et de la demande d'investissement sont inverses pour les politiques monétaire et budgétaire. En conséquence, quand l'une des deux politiques atteint son efficacité maximum, l'autre a une efficacité minimum. [...]
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