Si, dans le paysage bancaire français, et depuis le milieu des années 1990, il est un groupe qui se caractérise par les rumeurs, les tentatives, les échecs de fusion/acquisition, c'est la Société Générale.
C'est l'opinion de Pierre Flabbée, analyste chez Landsbanki Kepler : « c'est la banque française que l'on considère opéable, qui apparaît comme une cible ». S'il est difficile d'appréhender cette caractéristique de la Société Générale sans s'intéresser à sa concurrente historique, la BNP devenue BNP Paribas, « l'opéabilité » de la Société Générale est bien un sujet d'étude autonome, qu'il convient de replacer dans son contexte.
Le système bancaire français est le fruit d'une évolution historique. Les règlementations adoptées en 1941 et 1945 avaient pour objectif le contrôle des milieux bancaires et financiers avec une mise en place de la tutelle de l'Etat. Ces législations favorisèrent une spécialisation élevée et une forte segmentation du système financier français. Elles se révélèrent rapidement dépassées face aux évolutions financières et économiques.
Dès les années 60, une série de mesures (les lois « Debré ») permirent un assouplissement du cadre régissant l'activité bancaire, autorisant notamment un décloisonnement des activités de banques commerciales et d'investissement ou encore, une liberté d'ouverture des guichets sans demande d'autorisation préalable.
La loi bancaire de 1984 mit en place un véritable cadre juridique unique pour l'ensemble des « établissements bancaires », reconnaissant explicitement leur vocation universelle. L'implication étatique s'amenuisa avec la dernière vague de privatisation des années 1998-99 (CIC, Crédit Lyonnais, Sté marseillaise de crédit). La situation du marché se caractériserait alors par un déséquilibre résultant d'une multiplicité d'acteurs, surtout sur le marché de la banque de détail, et qui nécessitait un rééquilibrage : les fusions – acquisitions furent un outil efficient contribuant à la concentration du secteur bancaire en France.
[...] Politiquement, la BNP souhaitait mettre en place une organisation fédérale. Dans son projet, deux enseignes devaient apparaître : l'une née du rapprochement entre la BNP et la Société Générale ; l'autre, constituée de la banque Paribas dotée d'une autonomie financière susceptible de lui permettre, en outre, de maintenir son rôle d'excellence dans le métier de banque d'affaire et de banque d'investissement, sur lesquels Paribas devait se recentrer. L'essentiel des synergies devait procéder du rapprochement des réseaux de la Société Générale et de la BNP, grâce à des économies d'échelle dans les back-offices, le marketing, l'informatique et les plates-formes d'exécution d'opérations ou d'appels téléphoniques. [...]
[...] Politique financière et gestion financière des groupes Société Générale et BNP Paribas Plan Un environnement bancaire propice aux rapprochements Société Générale Paribas Société Générale BNP Paribas II) Des dynamiques financières frustrantes Une proie permanente qui survit Une tentative avortée de BNP Paribas ? Le Crédit Agricole, chevalier blanc ? Dexia, co-éclopée Le temps qui s'écoule : le chant du cygne ? Si, dans le paysage bancaire français, et depuis le milieu des années 1990, il est un groupe qui se caractérise par les rumeurs, les tentatives, les échecs de fusion/acquisition, c'est la Société Générale. [...]
[...] Société Générale BNP Paribas La BNP avait été la plus éloquente possible : le rapprochement des deux banques à réseaux devait être une source de création de valeur foisonnante et pérenne. La SBP devait s'organiser autour de cinq grands pôles d'activité : la banque de proximité, les services bancaires spécialisés, la gestion d'actifs et la banque privée, les activités de grandes clientèles et marchés, et les portefeuilles de participations industrielles. La Banque de proximité, la Banque privée et la Gestion d'actifs sont les métiers récurrents et très bien implantés. [...]
[...] Et qu'en son seul nom, Daniel Bouton a droit à une retraite surcomplémentaire de quelque euros annuels. C'est le scandale de trop. Les politiques se montrent alors très critiques. Luc Chatel dénonce "indécence" des rémunérations des patrons de la banque. Et Christine Lagarde estime qu'il "serait grand temps que Société Générale rime avec intérêt général". Usé, lassé et meurtri par ces attaques à répétition, Bouton finira par démissionner, le 29 avril, pour protéger celle qu'il a dirigée pendant 20 ans. [...]
[...] Sont alors mis en cause, non plus un trader indélicat, mais des responsables du département de la filiale de gestion alternative d'actifs (SGAM AI) information sera par la suite formellement démentie par la banque française. Elle reconnaîtra quand même que la mauvaise gestion de sa filiale de gestion d'actifs, Sgam Alternative Investments, lui a coûté très cher. Depuis la Société Générale a engagé la fusion de sa filiale avec la Caam, la filiale du Crédit Agricole en gestion d'actifs. L'affaire des délits d'initié : C'est le dernier scandale en date. [...]
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