Au 19e siècle, le progrès place l'Homme et le spirituel au même niveau que la Nature. Le progrès signifie transformer la Nature. Le progrès s'affirme à travers la consommation. Produire et consommer définissent des actes civilisés par excellence. L'Homme devient maître et possesseur de la Nature. Aujourd'hui, il constate qu'il est l'une des causes de catastrophes ou menaces écologiques.
[...] Il est également vecteur de réduction des inégalités sociales (S. Kuznet). Sur le long terme, la croissance revêt une dimension quantitative et qualitative (hausse du pouvoir d'achat, allongement de la durée de vie). Aussi, le ralentissement économique est à relativiser : maintenir un taux de croissance élevé pour une économie développée est plus difficile que pour une économie en phase de rattrapage. Le différentiel de croissance observable entre différents pays trouve donc aussi son origine dans la thèse du rattrapage. [...]
[...] Ces facteurs d'instabilité sont bien plus destructeurs psychologiquement qu'une simple baisse des revenus. Dès lors, dans un contexte mondialisé, la rationalisation de la production contamine les modes de vie : tout relève du domaine (du management) de la performance. Le tableau de bord devient l'instrument stratégique de tous les managers. Ce nouvel environnement économique et technologique appelle une course à la nouveauté (souvent futile) qui plonge l'individu dans un monde du jetable. La cellule familiale périclite : le développement des crèches, des modes de garde payants se substituent à la solidarité familiale. [...]
[...] Le bonheur se mesure-t-il en euros ? Cette question apparaît quelque peu provocatrice, pour autant, il existe une économie du bonheur au sein des économistes. L'indicateur de croissance qu'est le Produit intérieur brut (PIB) enregistre tous les éléments qui contribuent positivement à l'accroissement de la richesse produite au sein d'un pays. Il somme l'ensemble des valeurs ajoutées des activités générant des flux monétaires, quel que soit leur nature et leur impact sur les individus. Il est l'indicateur utilisé pour mettre en parallèle les performances économiques des différents pays. [...]
[...] En mai 2007, une étude publiée dans Nature affiche la valeur de la terre à milliards de dollars. Parfois, on évoque la notion de PIB vert ou de PI net ajusté : les dépenses défensives pour réparer les dégâts et la perte des aménités environnementales sont déduites du PIB traditionnel. L'indicateur de progrès véritable (IPG ou Genuine Progress Indicator, GPI) se concentre sur les effets non marchands et va plus loin que le simple aspect environnemental : le PIB traditionnel est corrigé positivement (activités bénévoles, travail domestique, services rendus par l'environnement i.e. [...]
[...] La remise en cause du PIB est également une remise en cause de cette classification. La fracture sociale, les inégalités, la solitude et le suicide sont autant d'éléments évocateurs d'un pays qualifié de développé. Le plébiscite de certaines sociétés traditionnelles contribue alors à alimenter le débat sur la notion même de développement : est-ce que ce dernier se résume à la possession d'un téléphone portable ou à une connexion internet ? Plusieurs auteurs s'interrogent sur le sens donné au PIB : si celui-ci se résume à produire toujours plus, comment et dans quelle condition, cela s'effectue-t-il ? [...]
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