La Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (Cnuced) a rendu public le 19 mars 2009 un rapport sur la crise économique mondiale dans lequel elle a dénoncé « la spéculation effrénée et les produits d'investissement opaques qui ont échappé à toute réglementation ». Elle demande une réforme des systèmes financier et monétaire sous l'égide de l'ONU et la mise en place d'« un système multilatéral de gestion des taux de change liant les monnaies principales et les monnaies satellites de façon à maintenir les taux de change réels effectifs à des niveaux relativement constants. » Ceci montre bien l'actualité de cette problématique, renforcée par crise économique que nous venons de connaitre.
Les médias mentionnent les taux de change tous les jours, ou presque : les taux de change de certaines monnaies fluctuent quotidiennement (c'est le cas de l'€uro et du dollar), d'autres sont plus stables parce qu'elles sont contrôlées par les autorités (comme le taux de change du Yuan chinois), enfin, certaines monnaies plus fragiles enregistrent de brutales variations de leurs taux de change à la suite d'attaques spéculatives (comme ce fut le cas pour les monnaies de certains pays émergents tel que la Russie, la Thaïlande ou l'Argentine…)
Rarement une variable économique n'a eu une telle valeur symbolique et n'a autant attiré l'attention. Son importance stratégique vient du fait qu'en mesurant les prix des monnaies nationales les unes par rapport aux autres, le taux de change est dès lors au centre des relations entre pays.
[...] Car caractère autoréalisateur de la spéculation déclenchée par une perte de crédibilité de la BC. Utilisation que font les BC des outils à leur disposition : asymétrie. S'agissant des interventions verbales en Europe, elles sont quasiment inexistantes, la doctrine de la BCE en matière de politique de change revenant à considérer celle-ci comme une donnée du contexte macroéconomique. Le gouverneur de la BCE a pu cependant citer la valeur externe de l'euro comme une préoccupation à l'automne 2000 et 2001, quand la dépréciation de l'euro par rapport au dollar menaçait de provoquer un phénomène d'inflation importée. [...]
[...] La détermination du taux de change reflète d'abord l'équilibre du marché de la monnaie. Le cadre théorique de référence ici est le modèle de choix de portefeuille. Les analyses relatives au marché de biens et de services sont décevantes car aujourd'hui les flux financiers ont pris une importance considérable, c'est pourquoi il est encore plus intéressant d'analyser la construction du taux de change à partir d'une analyse financière. L'économie mondiale se caractérise par un ensemble de marchés d'actifs, monétaires et financiers. [...]
[...] Ici, la question de la réalité d'une coopération internationale, pour stabiliser les taux de change, est posée. En effet, comme pour l'ensemble des coordinations en matière de politique économique, les Etats peuvent-ils se mettre d'accord et trouver des intérêts communs dans toutes circonstances ? La réponse semble évidement négative. Effectivement, les taux de changes ont souvent besoin de varier. Par exemple, si une économie croit plus rapidement qu'une autre ou a un taux d'inflation supérieur, le taux de change devra s'ajuster en conséquence. [...]
[...] Or celui-ci est strictement soumis à l'objectif de stabilité des prix (selon les termes de l'Article 105 du traité CE, cf. infra). Ces interventions verbales et directes, qualifiées de sporadiques par Cartapanis (2005), doivent être opposées à la doctrine des grandes économies du monde. Comme le rappelle Cartapanis, la situation est très différente parmi les autres protagonistes de la scène financière mondiale, les États-Unis, le Japon, et, évidemment la Chine. B. Risques de contradiction avec les objectifs internes, d'où les limites de la coopération internationale nécessaire à la stabilisation des taux de change Problème de coopération internationale Que faire pour mieux adapter la coordination des politiques économiques en Europe ? [...]
[...] Le second concept, issu de Faruqee, MacDonald et Clark, est le concept du taux de change d'équilibre comportemental. Ce concept repose sur l'estimation du taux de change d'équilibre à partir d'un ensemble de variables telles que la position extérieure nette, les termes de l'échange, les différentiels de taux d'intérêt et les différentiels de productivité. Cette approche est calculée de manière économétrique à partir du taux de change observé, ainsi les désalignements sont moindres qu'avec le premier concept. Ces trois approches, qui peuvent sembler s'opposer, se complètent en réalité. [...]
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