Les systèmes financiers des pays industrialisés ont connu de profonds changements au cours des décennies 1980 et 1990. Le phénomène le plus marquant a certainement été la montée en puissance des marchés de titres qui a entraîné l'émergence de nouveaux acteurs dont font partie les « investisseurs institutionnels ».
Cette dénomination est donc relativement récente et regroupe, sous un seul vocable, des institutions très diverses. De quoi s'agit-il ?
Les investisseurs institutionnels sont, comme leur nom l'indique, des investisseurs autres que des individus, qui ont pour fonction d'investir sur les marchés financiers l'épargne collectée auprès des ménages.
Leur fonction consiste donc à assurer la liaison entre l'épargne et l'investissement. Les investisseurs institutionnels jouent donc un rôle primordial dans l'intermédiation financière. Toutefois, ce ne sont pas des intermédiaires financiers « purs ». En effet, leur principale caractéristique tient au fait que ce sont eux qui prennent la décision de l'emploi des capitaux et non pas leur clientèle.
Il existe des investisseurs institutionnels publics et privés: constitués pour l'essentiel des organismes de placement collectif, des compagnies d‘assurance et des fonds de pension. Ils gèrent une masse très importante de capitaux ne leur appartenant pas, ce qui a une répercussion considérable sur l'économie en général et sur le capitalisme financier en particulier.
[...] De plus, ils peuvent être conduits à certaines pratiques pour doper le patrimoine des actionnaires recentrage stratégique sur métier de base, externalisation d'une partie du processus productif, ) Du point de vue strictement financier, la littérature ne permet pas d'affirmer que le contrôle plus étroit des investisseurs institutionnels et l'éventuelle réorientation des politiques financières se soient traduits à long terme par une valorisation plus élevée des actions des entreprises concernées. Les investisseurs institutionnels se sont imposés sur la scène mondiale depuis les années 1990 en tant qu'intermédiaires financiers incontournables. Des effets d'offre et de demande ont provoqué leur essor à tel point que les banques se sont vues contraintes de diversifier leur offre. Il s'agissait de répondre à la diversité des produits d'épargne proposée par les investisseurs institutionnels, allant des contrats d'assurance-vie aux versements de pensions. [...]
[...] Certains actionnaires, comme les investisseurs institutionnels, sont supposés plus compétents, car ils possèdent des caractéristiques leur permettant d'accéder à l'information concernant l'entreprise et de la traiter de façon plus satisfaisante. En particulier, ils bénéficient en la matière d'économies d'échelle et exercent de ce fait le contrôle à un coût plus faible que ne le feraient des actionnaires individuels isolés. Par ailleurs, selon la théorie de l'agence, les actionnaires institutionnels peuvent contraindre la gestion des dirigeants en raison de leur capacité à influencer la réputation des entreprises et parce que des moyens financiers importants leur permettent de devenir le cas échéant des actionnaires actifs. [...]
[...] En outre, cela rallonge le processus d'intermédiation financière. Enfin, l'intensité de la financiarisation est plus ou moins forte selon les pays, et cela découle de facteurs purement nationaux. Notons l'opposition entre les pays qui ont opté pour un système de retraite par capitalisation, comme les États-Unis et le Royaume-Uni, avec comme conséquence une taille plus importante de leur sphère financière, et ceux qui restent plutôt fidèles au système de retraite par répartition, c'est-à-dire la majorité des pays d'Europe continentale et le Japon. [...]
[...] La concentration du capital des entreprises entre les mains des investisseurs institutionnels est un élément favorable à l'exercice d'une surveillance efficiente du comportement des dirigeants. Dans une entreprise où les actionnaires sont de petite taille, aucun d'eux n'est incité à engager des ressources (fonds et temps) pour exercer un contrôle sur la gestion, car il devrait supporter, seul, les coûts de contrôle alors que l'ensemble des propriétaires tirerait profit de son action. C'est la théorie du passager clandestin. Dans une telle situation, les dirigeants peuvent alors laisser libre cours à leur action dans la gestion de l'entreprise. [...]
[...] Ils ont ainsi incité à l'épargne longue avec la création d'enveloppes fiscales ou bien en accordant un traitement fiscal préférentiel à certains produits par rapport à d'autres Les incitations étaient de diverses formes : - déduction d'impôt des sommes placées ( avec un plafond) - soit avantages procurés au fur et à mesure de l'accumulation de l'épargne - soit avantages obtenus à la fin de la vie du produit, quand on retire la somme investie ex : en France, on considérait que l'épargne longue était capable d'absorber les besoins de financement croissants de la nation. On a alors créé un régime préférentiel pour les contrats d'assurance- vie. une réduction d'impôt (plafonnée) a été mise en place en 1983 = 20% des primes versées sur le contrat d'assurance-vie en 1983 = 25% en 1984 + on a également instauré une exonération sur les revenus issus des placements ( à condition d'un blocage des fonds pendant une période minimale) Ceci a largement contribué à l'institutionnalisation de l'épargne des ménages français. Nombreux en sont les exemples. [...]
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