Quelqu'un peut-il être vraiment rationnel lorsque de l'argent est en jeu ? Cette question est, aujourd'hui encore plus que jamais, au cœur de l'actualité et du débat autour de la finance. En effet, depuis une vingtaine d'années, la finance dite moderne a pris une place considérable dans l'économie mondiale et a engendré des dérives qu'il est difficile de contrôler.
Ainsi, en basant ses fondements sur la rationalité des agents économiques et l'efficience des marchés et en utilisant les mathématiques comme principal outil, la finance actuelle s'est peu à peu complexifiée jusqu'à devenir pour certains complètement déconnectée de la réalité économique. Les preuves illustrant ce propos sont nombreuses : création d'instruments financiers toujours plus complexes que les utilisateurs maîtrisent avec difficulté, transactions aux montants démesurés, bulles spéculatives, crises financières à répétition…
Quelques simples chiffres sont d'ailleurs significatifs de ce constat : de 1995 à 2005, les transactions sur produits dérivés sont passées d'une fois à six fois le produit mondial. De même, celles sur le marché des changes de 9 fois à 18 fois le produit mondial. C'est dans ce contexte que sont apparus dans les années 90' plusieurs travaux pouvant être considérés comme fondateurs de la finance comportementale.
La finance comportementale se définit comme étant l'application de la psychologie individuelle et collective à la finance. Elle met donc en évidence la psychologie des intervenants financiers tout en démontrant que les décisions sont constamment biaisées par les émotions et par des raisonnements erronés.
Ce dossier a pour objectif de présenter les théories mises en avant par la finance comportementale, qui se veut un courant de pensée remettant en cause la finance actuelle et apportant des réponses aux problèmes non résolus par la théorie financière classique.
[...] La valeur initiale (ou ancre) peut être suggérée par la formulation d'un problème, ou elle peut être le résultat d´un calcul partiel. Dans un cas comme dans l´autre, les ajustements sont ordinairement insuffisants. C´est-à-dire, différents points de départ donnent des estimations différentes. Ce phénomène est appelé l´ancrage. Prenons un exemple (de Tversky et Kahneman) pour illustrer cette heuristique. -Etape 1 : On tourne une roue afin de déterminer aléatoirement un nombre situé entre 1 et 100 que nous communiquons aux participants de l'expérience. [...]
[...] Cependant, il est possible aussi que les pertes s'accumulent. Bref, un investisseur a tendance à retirer ses gains et hésite à vendre en cas de perte. Cela est en totale contraction avec une célèbre règle en trading qui consiste au contraire à « vendre rapidement en cas de pertes et laisser courir en cas de profits ». Nous venons de voir par la réfutation d'axiomes, donc en étudiant l'intellect des individus que leurs choix ne sont pas parfaitement rationnels. Nous allons maintenant voir comment l'affect des individus influe dans leurs prises de décision. [...]
[...] En effet, quand le nombre issu d'un tirage aléatoire est de 10, la réponse médiane à la question finale est de 25. En revanche, lorsque le nombre tiré aléatoirement est 45, la réponse à la dernière question est 65. Cette expérience montre que les individus déterminent une estimation en partant d'une valeur initiale et en l'ajustant pour donner une réponse finale. Cependant, les expériences ont montré que cet ajustement est systématiquement trop faible, cette insuffisance est appelée biais d'ajustement. L'origine de ce biais d'ajustement par rapport à l'ancrage n'est pas tranchée. Les avis divergents. [...]
[...] Ce résultat est assez étrange car la réponse est incluse dans la réponse a). En effet, toutes les employées de banque féministes sont des employées de banque. De ce fait, la probabilité de ce double évènement est beaucoup plus faible que celle de l'événement simple. La réponse est donc la plus probable. Ce biais de raisonnement est appelé erreur de conjonction. Suite à cette expérience, les deux chercheurs ont voulu voir si les participants étaient conscients de cette erreur de conjonction. [...]
[...] La FC tentera par la suite de mettre en place de nouvelles stratégies afin de tirer profit de ces situations. La Finance comportementale tend ainsi à se diviser deux branches distinctes, utilisant des protocoles de recherche et d'expérimentation très différents. La FC micro qui est la remise en question de la rationalité parfaite des personnes sur un marché et la FC macro qui est leur influence sur les marchés financiers. La finance comportementale micro : La finance comportementale micro peut être étudiée par deux approches différentes. [...]
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