Très souvent, le LBO se traduit par des restructurations et des licenciements, dans le cadre d'une meilleure gestion du bilan et du compte d'exploitation, et le personnel et les syndicats souffrent parfois énormément. Des pays comme la Corée ou l'Allemagne ont même posé la question de l'intérêt national face à des fonds richissimes se précipitant sur des actifs considérés comme stratégiques.
Mais en même temps, comment saisir et contrôler les flux énormes de liquidités qui naviguent librement à travers le monde et qui, selon les opportunités, choisissent une société en France, en Grande-Bretagne ou en Chine ? Comment s'élever contre un système qui se traduit, in fine, par une bien meilleure gestion des entreprises, par une production de richesses importante, par un retour sur investissement et des résultats taxables impressionnants ?
[...] Comme l'illustre la situation en Europe centrale (Russie et Ukraine comprises), avec en 2005 près de opérations de fusions-acquisitions pour une valeur de 91,2 milliards dont 15% des opérations supérieures à 100 millions La position géographique de ces pays, leurs taux de croissance, leurs infrastructures, leurs effectifs qualifiés, la possibilité de racheter la totalité du capital d'une entreprise et un cadre légal copié sur le modèle européen attirent de plus en plus les investisseurs. Les fonds commencent aussi à s'intéresser aux opportunités de rachat dans le secteur des PME. Des changements structurels, comme l'entrée de certains de ces pays à l'OMC vont encourager les acquisitions. Il en est de même des privations prévues. Par exemple la République tchèque prévoit de céder l'aéroport de Prague, des parts de la poste locale et du groupe énergétique CEZ. [...]
[...] Tout d'abord, le prix des entreprises cibles va baisser ce qui créera des opportunités. Ensuite, d'après certains acteurs du secteur –comme M. Rubenstein, le cofondateur de Carlyle d'autres sources de financement, notamment les fonds de gestion, seront disponibles pour remplacer la titrisation. De plus, pour les professionnels du LBO, les succès de ces dernières années ne sont pas que le résultat de conditions de financement accommodantes mais aussi du recrutement de dirigeants qui ont su apporter le savoir-faire nécessaire au redressement des entreprises rachetées. [...]
[...] En guise de synthèse nous pourrions sans conteste évoquer le fait que la puissance acquise par les acteurs du capital investissement leur permet de lever des fonds importants auprès des banques pour le montage de leurs opérations de rachat d'entreprises non cotées par endettement, et cela, alors que ces mêmes banques rechignent à prêter des fonds pour l'investissement et le développement des petites et moyennes entreprises (PME). Le problème de fond réside donc bien dans la possibilité pour les PME d'accéder réellement et directement au crédit. Les difficultés de financement et d'investissement des petites et moyennes entreprises ont conduit à la création d'OSEO, par regroupement de l'Agence nationale de valorisation de la recherche (Anvar), de la Banque du développement des PME (BDPME) et de la Société de garantie du financement (Sofaris). [...]
[...] En l'occurrence, et en l'absence de tout contrôle démocratique de l'action de ces outils d'accompagnement, la seule logique de l'efficacité financière privilégiée par les fonds d'investissement est au contraire favorisée, sans interrogation aucune sur les conditions de travail ou le développement industriel des entreprises concernées. Ces raisons militent donc en faveur d'une réflexion plus large, qui serait confiée à la représentation nationale, sur l'opportunité de la création d'un véritable pôle financier public, autour de la Caisse des dépôts et consignations, qui associerait notamment la Banque de France, la Banque postale, et pourrait tisser des liens avec des établissements mutualistes qui ont une mission d'intérêt général comme les caisses d'épargne pour mener une politique d'investissement et de développement des entreprises, surtout petites et moyennes, fondée sur la sécurisation et la promotion de l'emploi, de la formation, des salaires et des conditions de travail, en privilégiant le développement industriel durable au détriment de la logique de l'efficacité financière d'investisseurs extérieurs. [...]
[...] Le LBO est-il moral ? Très souvent, le LBO se traduit par des restructurations et des licenciements, dans le cadre d'une meilleure gestion du bilan et du compte d'exploitation, et le personnel et les syndicats souffrent parfois énormément. Des pays comme la Corée ou l'Allemagne ont même posé la question de l'intérêt national face à des fonds richissimes se précipitant sur des actifs considérés comme stratégiques. Mais en même temps, comment saisir et contrôler les flux énormes de liquidités qui naviguent librement à travers le monde et qui, selon les opportunités, choisissent une société en France, en Grande-Bretagne ou en Chine ? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture